Le principe de continuité est un principe de philosophie naturelle. Il pose que, dans la nature, les choses changent de façon continue. Cette idée, d'abord énoncée par Aristote[1], semble avoir été reprise par, ou au travers, la loi d'inertie en tant qu'elle exige qu'un corps « persévère dans son état de repos ou de mouvement uniforme »[2].
Le principe de continuité est repris comme l’axiome ‘Natura non facit saltus’[3] par Leibniz, lorsqu'il écrit par exemple que[4]:
« Tout va par degré dans la nature, et rien par saut, et cette regle à l'égard des changements est une partie de ma loy de la continuité. »
↑Aristote (trad. Pierre Pellegrin), Physique, Paris, Flammarion, , 560 p. (lire en ligne), chap. VI ; 231a - 231b :
« De plus, il faudrait nécessairement ou que les points fussent continus, ou qu'ils se touchassent entre eux, pour composer un continu véritable; et cette même observation s'applique à tous les indivisibles (Ἔτι δ' ἀνάγκη ἤτοι συνεχεῖς εἶναι τὰς στιγμὰς ἢ ἁπτομένας ἀλλήλων, ἐξ ὧν ἐστι τὸ συνεχές· ὁ δ' αὐτὸς λόγος καὶ ἐπὶ πάντων τῶν ἀδιαιρέτων) »
↑Arnaud Pelletier, L'or et la boue, Paris, Sorbonne Université Presses, , 400 p. (ISBN979-10-231-0668-8), p. 109. La citation renvoie à Jean-Baptiste Baliani, disciple de Galilée
↑Cette phrase latine de Leibniz apparait en ces termes: «Cui connexum est ut nulla mutatio fiat per saltum.» Dans: Leibnizens Mathematische Schriften, (ed. C. I. Gerhardt), Berlin 1860. Vol. 6, p. 248. Site Web: Specimen Dynamicum - II (Date d'accès: 13. février 2023).
↑ Gottfried Wilhelm Leibniz: Nouveaux Essais sur Entendement. Vol. II, Livre IV, Chap. 16 (Des degrés d'assentiment), §12. p. 455, dans: C. I Gerhardt (ed.), Die philosophischen Schriften von Gottfried Wilhelm Leibniz. Vol. 5. Berlin 1882. Site Web: Nouveaux Essais (Date d'accès: 13. février 2023).