Selon Patrick Vinton Kirch et Roger Green (2001), le proto-polynésien était parlé dans une zone englobant les îles Samoa, Tonga, Niue, Wallis, Futuna, Niuafo'ou et Niuatoputapu, à partir du Ier millénaire av. J.-C.[1]. L'utilisation de la méthode comparative permet à ces auteurs d'affirmer que ces îles abritaient le foyer originel des Polynésiens, Hawaiki. Kirch et Green appellent cette zone la Polynésie ancestrale.
Phonologie
La phonologie du proto-polynésien est très simple, avec 13 consonnes et 5 voyelles. En proto-polynésien, *q était probablement un coup de glotte [ʔ].
Le Proto-polynésien avait cinq voyelles, /a/ /e/ /i/ /o/ /u/, sans distinction de la longueur vocalique. Dans un certain nombre de langues polynésiennes, des séquences successives de voyelles se sont réunies pour produire de longues voyelles et des diphtongues ; dans certaines langues, ces sons sont devenus plus tard phonémiques[4].
Voici un tableau de quelques exemples de mots tels qu'ils s'écrivent dans différentes langues polynésiennes[5]. <'> représente une glottale, en API /ʔ/. Le <ng> et le <g> représentent le phonème /ŋ/. La lettre <r> représente la consonne battue alvéolaire voisée /ɾ/ et non pas /r/.
↑(en) Nicholas Rolle, « The Phonetic Nature of Niuean Vowel Length », Toronto Working Papers in Linguistics (TWPL), , p. 31 (lire en ligne)
↑(en) C.K. Hockett, « The Reconstruction of Proto-Central Pacific », Anthropological Linguistics, vol. 18, no 5,
↑Archaïque: le mot actuel en tahitien pour « deux » est piti, à cause de la pratique du pi'i, une forme de tabou linguistique. Mais on trouve une trace de ce cognat dans le pronom duel de la deuxième personne : ʻōrua, « vous deux ».