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Régiment parachutiste (Royaume-Uni)

Parachute regiment
Image illustrative de l’article Régiment parachutiste (Royaume-Uni)

Création 1940
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Allégeance Drapeau de la British Army British Army
Branche Infanterie
Type Infanterie aéroportée
Fait partie de Land Command - 16e Brigade d'assaut par air
Surnom Paras
Devise Utrinque Paratus (latin : « prêt à tout »)
Marche Chevauchée des Walkyries
Pomp and Circumstance (lent)
Mascotte Shetland
Commandant Lieutenant General Sir John Lorimer KCB
Colonel en chef Charles, Prince de Galles

Le Régiment parachutiste, en anglais Parachute regiment, communément appelé Paras, est un régiment d'infanterie aéroporté de l'armée britannique considéré comme une des meilleures unités d'élite du monde[1]. Le premier bataillon est en permanence sous le commandement des Forces Spéciales. Les autres bataillons font partie de la composante réponse rapide de l'Armée britannique. Les Paras sont la seule unité d'infanterie à ne pas avoir été fusionnée avec une autre unité depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le régiment de parachutistes a été constitué le , pendant la Seconde Guerre mondiale. Il participe à six opérations, en Afrique du Nord, en Italie lors de la campagne d'Italie mais également en Grèce lors de la guerre civile grecque, en France lors de l’opération Tonga, aux Pays-Bas lors de l'opération Market Garden mais ils participèrent aussi à l'opération Varsity en Allemagne.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le régiment est réduit de 17 à 3 bataillons. Il participe par la suite aux opérations à Suez, Chypre, Bornéo, Aden, en Irlande du Nord, aux îles Malouines, dans les Balkans, au Sierra Leone, en Irak et en Afghanistan.

Histoire

Création

Des troupes parachutistes en exercice à Norwich le 23 juin 1941.

Il est généralement admis que le jour de création de la branche aéroportée de l’armée britannique est le . C'est en effet à cette date que Winston Churchill demande la création d’une unité aéroportée, composée d’au moins cinq mille parachutistes. Néanmoins, le Ministère de l’air avait créé auparavant une école de parachutisme à l’aéroport de Manchester. La constitution de la nouvelle unité y commence à partir du . Le major John Rock, qui s’est vu confier la mission de mettre cette troupe sur pied, récupère quelques vieux bombardiers Whitley et se voit assigner le 2e commando tout juste formé pour en faire une unité parachutiste[2]. Les Britanniques n’ayant aucune expérience en matière de parachutisme, l’équipement et les techniques restent à ce stade expérimentaux : le premier largage a lieu le . Quelques jours plus tard, le , l'unité compte son premier mort à la suite d’un accident causé par un parachute défectueux[2].

Le , l’unité est renommée 11 Special Air Service Battalion et se voit doter sur le papier un groupe de planeurs, mais aucun appareil n’est mis à disposition pour mettre sur pied ce dernier[3]. Le premier largage de guerre a lieu le lors de l’Opération Colossus, dont l’objectif est la destruction de l’aqueduc de Tragino[4]. Malgré la capture de l’ensemble des soldats parachutées, l’opération est considérée comme un succès et entraîne la création d’une brigade, dont le 11 SAS devient le premier bataillon, deux autres bataillons étant formés ex nihilo en prélevant des volontaires d’autres unités[5].

À la suite de l’invasion de la Crète par des parachutistes allemands, Churchill réclame dès le mois de mai l’élargissement des troupes aéroportées britanniques, ce qui est fait en octobre avec la création de première division aéroportée, dont la première brigade est opérationnelle au milieu de l’année 1942[6]. L’ensemble de ces unités prend le nom de Parachute Regiment en avril et est rattaché à une nouvelle branche de l’armée de terre, l’Army Air Corps[6]. Parallèlement, le groupe de planeur du 11 SAS prend une existence plus substantielle le , lorsque le 31st Independent Brigade Group devient le 1st Air-Landing Brigade Group et que le Glider Pilot Regiment est fondé en décembre pour former les pilotes des planeurs[7]. Le premier assaut par planeurs aura lieu en Norvège le au cours de l’Opération Freshman. Celle-ci est considérée comme une réussite montrant la possibilité de telles opérations, bien qu’aucun des objectifs n’ait été atteint, l’ensemble des soldats engagés ayant été tués dans l’écrasement des planeurs ou assassinés par la Wehrmacht et la Gestapo après leur capture[8].

Théâtre méditerranéen

La division est engagée pour la première fois le , lorsque son 3e bataillon est parachuté sur l’aéroport d’Annaba, alors appelé Bône, en Afrique du Nord, dont il s’empare sans combat[9].

Le , l'Armée allemande lance une offensive surprise, la bataille des Ardennes. La 6e Division aéroportée est envoyée en Belgique le pour arrêter l'offensive[10].

Lutte contre les groupes rebelles (1945-1977)

Atterrissage à El Gamil, Suez de 1956.

La 1re division aéroportée est dissoute dès . La 6e division est quant à elle envoyée en Palestine pour effectuer du maintien de l’ordre. Les réorganisations se succèdent dans les années suivantes et il ne subsiste au début de l’année 1948 que les 1re et 2e brigades. La division elle-même est dissoute en , ne laissant subsister que la 2e brigade, qui en a été détaché et envoyé en Allemagne en février ; cette dernière prend alors le nom de 16th Independant Para Brigade Group[11].

Dans les décennies qui suivent, les troupes parachutistes sont affectées au maintien de l’ordre et à la lutte contre les groupes rebelles aux quatre coins de l’Empire britannique : en Égypte entre 1951 et 1954 puis à Chypre contre l’EOKA de 1956 à 1958[12]. Parallèlement, quelques éléments envoyés en Malaisie aux côtés du SAS et un bataillon sécurise l'aérodrome de Port-Saïd lors de la Crise de Suez. En cette occasion le manque de matériel adapté se fait sentir, les Britanniques manquent notamment d’un avion de transport adapté, ce qui les empêche de larguer plus d’un bataillon et les oblige à ressortir les jeeps de la Seconde Guerre mondiale, les nouveaux Austin Champ n’étant pas transportables par les moyens à disposition[13].

Patrouille à pied par le 1er Bataillon au Yémen, 1956.

Après une première intervention en Jordanie à la demande du roi Hussein en 1958, un bataillon se rend en 1961 au Koweït, également à la demande du dirigeant local, afin d’assurer la sécurité du pays contre une éventuelle invasion de celui-ci par l’Irak. Dans les deux cas, il n’y a aucun combat, la simple présence des troupes britanniques étant suffisante pour ramener l’ordre[14]. Il n’en est pas de même au Yémen, où les parachutistes sont engagés dans des combats féroces contre la tribu Quteibi en 1964, puis une nouvelle fois lors du retrait des Britanniques en 1967[15]. Au même moment que les premiers troubles a Yémen, le 2e bataillon doit intervenir Singapour, face à la menace d'une invasion par le Président Indonésien Sukarno, mais seules quelques escarmouches ont lieu avec les indonésiens[16]. En 1968 toutefois, dans un contexte de réductions budgétaires la brigade est amputée de son 3e bataillon[17].

C’est pendant cette période que débute également en Irlande du Nord la plus longue opération de maintien de l’ordre dans laquelle ont été engagés les parachutistes. L’événement le plus marquant en est le massacre du Bloody Sunday, le , pendant lequel les parachutistes assassinent treize personnes et en blessent quinze autres, principalement des adolescents, à la suite d’échauffourées ayant eu lieu pendant une manifestation non autorisée. L’enquête initiale blanchit les parachutistes, mais la révision effectuée en 2010 établi qu’ils ont ouvert le feu sans sommation sur une foule désarmée et ont par la suite mentit sur le déroulement des événements[18],[19]. Ce massacre fait du régiment l’une des cibles privilégiée de PIRA, qui tue en représailles seize parachutistes le lors d’une double embuscade à Warrepoint[19]. Au total, entre 1971 et 1996, 51 hommes du Régiment de parachutistes sont morts dans le cadre de ce conflit[20].

La 16th Parachute Brigade est dissoute le  : trois bataillons sont préservés, mais un seul à la fois a le rôle d’unité aéroportée, les autres étant utilisés en tant qu’infanterie classique, et toutes les unités de soutien disparaissent. Le gouvernement revient partiellement en arrière en 1980 en attribuant le rôle aéroporté à un deuxième bataillon[21].

Guerre Des Malouines

Campagne des Malouines en 1982.

Le , la Guerre des Malouines commence lorsque les forces argentines envahissent les îles Malouines et la Géorgie du Sud[22]. Le Premier Ministre britannique, Margaret Thatcher annonce le qu'une Force opérationnelle navale est envoyée.

La bataille de Goose Green a lieu le . Après une journée de combats, les commandants argentins déposent les armes à h 30 le .

Au cours de la nuit du 11 au , le 3e bataillon combat pour le mont Longdon qui surplombe Port Stanley, capitale de l'île.

Les Paras britanniques participent à la Guerre du Kosovo dans le cadre de l'opération Allied Force de l'OTAN[23].

En , le 2e Bataillon prend part à l'intervention de l'OTAN en République de Macédoine (Opération Essential Harvest) pour désarmer les rebelles de l'Armée de Libération Nationale[24].

Carte du Sierra Leone

La guerre civile sierra-léonaise a lieu de 1991 à 2002. À la suite d'une prise d'otages par le Revolutionary United Front, l'opération Palliser est lancée en afin de permettre l'évacuation des ressortissants de l'Union européenne ou du Commonwealth[25].

Peloton de véhicules juste avant l'invasion de l'Irak.

Les Paras britanniques participent à l'invasion de l'Irak en .

Combattants dans la Province de Helmand, en Afghanistan

En , le 3e bataillon est envoyé en Afghanistan dans la Province de Helmand en tant que composante de l'International Security Assistance Force[26].

Organisation

Un soldat du 3e Bataillon en Irak en 2003, armé d'un L85A2

Le Régiment de parachutistes se compose de trois bataillons réguliers, et un quatrième bataillon de réserve. Le 1er est basé à St Athan, au pays de Galles, et est rattaché de façon permanente aux forces spéciales[27], au sein du Special Forces Support Group et reçoit une formation poussée en matériel de communication, armes spéciales et compétences d'assaut[28]. Tous les hommes du régiment parachutistes peuvent être appelés par rotation à servir avec les forces spéciales, afin que les connaissances acquises soient maintenues dans les deux autres bataillons. Les 2e et 3e bataillons sont rattachés à la 16 Air Assault Brigade basée à Colchester[29],[30],[31] Le 4e Bataillon a son siège à Pudsey et les réservistes travaillent dans des entreprises à Glasgow, Liverpool et Londres[32].

Sélection

Les volontaires suivent trois jours de tests physiques à Catterick puis 30 semaines de formation avec le 2e bataillon d'infanterie à Catterick[33],[34].

Les recrues doivent passer une série de tests d'endurance (P company), de condition physique et de travail en équipe. Ils effectuent ensuite huit tests de sélection pour le saut en parachute. En cas de succès, ils reçoivent le béret de couleur grenat, caractéristique des parachutistes[35].

Il faut être âgé de 16 à 33 ans pour intégrer le régiment, la limite d'âge étant repoussée à 40 ans pour y être réserviste. L'âge des candidats doit être compris entre 18 et 29 ans pour rejoindre l'unité en tant qu'officier[36],[37]. Les femmes ont été autorisées à s'enrôler à partir de fin 2018[38].

Formation au saut en parachute

Avant 1995, les sauts avaient lieu depuis des ballons mais depuis cette date ils doivent avoir lieu d'un appareil à moteur, souvent le Short Skyvan. Un minimum de cinq sauts doit être réalisé, dont au moins deux d'un Lockheed C-130 Hercules[39]. Cette formation donne droit au port de l'insigne parachutiste.

La dernière fois qu'un bataillon entier a été parachuté remonte à 1956, mais cette méthode est toujours enseignée[40].

Équipement

Un parachutiste photographié en 1943 : il est armé avec une Sten et porte le casque d'acier des troupes parachutées.

La couleur rouge grenat du béret est l'apanage des forces parachutées. À partir de , l'écusson est ajouté sur le béret[41]. Les ailes sont portées sur l'épaule droite au-dessus de Bellérophon chevauchant Pégase[42],[43]. En opération, les forces portent le caque en acier au lieu du classique casque Brodie. Initialement équipés d'un uniforme inspiré du Fallschirmjäger, les parachutistes reçoivent à partir de 1942 les premières tenues camouflées britanniques[44]. En 1943 une veste verte sans manche est fournie pour être portée lors des parachutages. Les parachutistes ne disposaient pas, lors de la Seconde guerre mondiale, de parachute de secours car le War Office considérait que cela revenait à gaspiller 60 livres[45].

L'armement des unités aéroportées britanniques ne diffèrait pas, lors du second conflit mondial, de celui de l'infanterie : fusil à verrou Lee–Enfield et pistolet Webley ou M1911. Selon le théâtre d'opération, les mitraillettes étaient des Sten[46] ou bien des Thompson en Afrique du Nord et Méditerranée[47]. Chaque section disposait d'une mitrailleuse légère BREN et chaque peloton d'un mortier léger. Les seules armes lourdes d'un bataillon sont trois mortiers de 81, quatre mitrailleuses Vickers et après 1943 dix PIAT antichars[48].

Notes et références

  1. Max Arthur, « The Paras at war: Inside the most elite fighting unit in the world », Telegraph.co.uk, (consulté le ).
  2. a et b Ferguson 1984, p. 3.
  3. Ferguson 1984, p. 4.
  4. Ferguson 1984, p. 5-6.
  5. Ferguson 1984, p. 6.
  6. a et b Ferguson 1984, p. 8.
  7. Ferguson 1984, p. 7.
  8. Ferguson 1984, p. 9.
  9. Ferguson 1984, p. 10.
  10. « 6th Airborne Division », Pegasus archive (consulté le ).
  11. Ferguson 1984, p. 34.
  12. Ferguson 1984, p. 35.
  13. Ferguson 1984, p. 35-36.
  14. Ferguson 1984, p. 36-37.
  15. Ferguson 1984, p. 37-38.
  16. Ferguson 1984, p. 38-39.
  17. Ferguson 1984, p. 39.
  18. BBC, « Bloody Sunday report states those killed were innocent », sur news.bbc.co.uk, (consulté le ).
  19. a et b Ferguson 1984, p. 40.
  20. « Roll of honour », Angelfire (consulté le ).
  21. Ferguson 1984, p. 41.
  22. « Home page of the Falklands Conflict 1982 » [archive du ], Royal Air Force (consulté le ).
  23. (en) Colin Brown, « War in the Balkans », London, The Independent, (consulté le ).
  24. Michael Smith, « British may be kept in Balkans », Daily Telegraph, London,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. Dorman, p. 90–92
  26. « 3 Para soldiers on their way to Afghanistan »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministry of Defence (United Kingdom) (consulté le ).
  27. « SFSG forms in Wales », Ministry of Defence (United Kingdom) (version du sur Internet Archive)
  28. « 1PARA »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministry of Defence (United Kingdom) (consulté le ).
  29. « 16 Air Assault Brigade »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministry of Defence (United Kingdom) (consulté le ).
  30. « 2PARA »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministry of Defence (United Kingdom) (consulté le ).
  31. « 3PARA »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministry of Defence (United Kingdom) (consulté le ).
  32. « 4PARA »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministry of Defence (United Kingdom) (consulté le ).
  33. « 2nd Infantry Training Battalion » [archive du ].
  34. « Soldier Recruiting »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministry of Defence (United Kingdom) (consulté le ).
  35. « PARA Brochure »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Ministry of Defence (United Kingdom) (consulté le ).
  36. « Rolefinder: paratrooper », Ministry of Defence (consulté le ).
  37. « Rolefinder: Paratroop platoon officer », Ministry of Defence (consulté le ).
  38. « Ban on women in ground close combat roles lifted - News stories », GOV.UK, (consulté le ).
  39. « Parachute training », Hansard (consulté le ).
  40. « Parachute Battalion (Deployment) », Hansard (consulté le ).
  41. r Ferguson, p. 16
  42. Guard, p. 227
  43. « The Journal of the Parachute Regiment And Airborne Forces », Ministry of Defence (United Kingdom) (version du sur Internet Archive)
  44. Guard, p. 232
  45. Guard, p. 220
  46. Guard, p. 228
  47. « Paratroopers enter an ELAS post through a window. December 1944. », sur ParaData (consulté le ).
  48. Rottman and Dennis, p. 49

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Gregor Ferguson, The Paras : British Airborne Forces 1940-1984, vol. 1, Londres, Osprey Publishing, coll. « Elite », (ISBN 0850455731).

Liens externes

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