La raspoutitsa (en russe : распу́тица, littéralement « saison des mauvaises routes ») désigne, en Russie, Biélorussie et Ukraine[1], les périodes de l'année durant lesquelles, du fait de la fonte des neiges au printemps ou des pluies d'automne, une grande partie des terrains plats se transforment en mer de boue sous l'action de l'eau. Le phénomène affecte particulièrement les routes lorsqu'elles ne sont pas asphaltées.
Histoire
La raspoutitsa a joué un rôle crucial durant les différentes guerres en Europe orientale, notamment lors de l'Invasion mongole de la Rus' de Kiev. L'armée tataro-mongole n'est pas parvenue à franchir les cent dernières verstes (environ 107 km) qui la séparaient de Novgorod, à cause de la raspoutitsa de printemps.[réf. souhaitée]
Lors de la Seconde Guerre mondiale, la Blitzkrieg fut quasiment stoppée par la boue en l'absence d'un réseau routier pavé, rendant les chars les plus puissants inutilisables[4]. Un des véhicules les plus appréciés était alors la moto chenillée. L'armée soviétique eut alors plus de temps pour se préparer à la bataille de Moscou[5].
↑(en) M. Adolphe Thiers, translated by D. Forbes Campbell and H. W. Herbert, History of the Consulate and the Empire of France under Napoleon, vol. IV, Philadelphie, J. B. Lippincott & Co, (lire en ligne), p. 243
« whilst it was almost impossible to drag the gun-carriages through the half-frozen mud »
« Both sides now struggled in the autumn mud. On October 6 [1941] the first snow had fallen, unusually early. It soon melted, turning the whole landscape into its habitual trackless state – the rasputitsa, literally the ‘time without roads’. ... It is commonplace to attribute the German failure to take Moscow to the sudden change in the weather. While it is certainly true that German progress slowed, it had already been slowing because of the fanatical resistance of Soviet forces and the problem of moving supplies over the long distances through occupied territory. The mud slowed the Soviet build-up also, and hampered the rapid deployment of men and machines. »
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Paul Carell (trad. de l'allemand par Raymond C. Albeck, ill. cartes de Jean Thier), La bataille de Koursk : mars-septembre 1943 [« Verbrannte Erde »], Paris, J’ai lu, coll. « J’ai lu leur aventure » (no A227), , 320 p., poche.