Elle prend le nom de « rue de la Victoire » le 8 nivôse an VI (), sur la longueur des deux rues, en l'honneur de la campagne d’Italie du général Bonaparte, qui y possédait un hôtel. Elle reprit le nom de « Chantereine » en 1816 lors de la Restauration puis retrouva son nom actuel en 1833.
Historique
Indiquée sur le plan de Jouvin de Rochefort de 1672, sous le nom de « ruellette aux Marais-des-Porcherons », par suite de son voisinage avec le château des Porcherons de la rue Saint-Lazare, elle fut en 1734, appelée « ruelle des Postes » entre la rue de la Chaussée-d'Antin et la « rue des Trois-Frères » (actuelle rue Taitbout), puis devenue une rue, elle prend le nom de « rue Chanterelle » et « rue Chantereine », s'agissant du tronçon « rue des Trois-Frères » — rue du Faubourg-Montmartre, à cause des grenouilles dites reinettes et de leur chant, qu'on y entendait dans les marécages environnants.
En nivôse an VI(1798), il fut décidé« pour consacrer le triomphe des armées françaises que la rue Chantereine prendrait le nom de rue de la Victoire ».
Après Waterloo, elle redevint « rue Chantereine », et ce n'est que depuis 1833, par ordre de Adolphe Thiers, qu'elle reprit son nom de « rue de la Victoire » « qu'elle avait reçu de l'autorité municipale, à l'époque où Napoléon, général en chef de l'armée d'Italie, vint habiter l'hôtel qu'il possédait dans cette rue, lorsqu'il apporta au Directoire le traité de Campo-Formio ».
Elle est prolongée jusqu'à la rue Joubert en 1847.
No 65 : Hayashi Tadamasa, arrivé à Paris en qualité d’interprète, finit par s'installer en France et crée en 1883 une entreprise d’importation d’objets d’art d’Extrême-Orient et d’estampes japonaises. Introduit dans le cercle des japonisants, il joue un rôle déterminant pour les collectionneurs en ouvrant en 1890 cette boutique qui devient un lieu incontournable pour les amateurs d’art japonais. Les années 1880 marquent l’apogée du japonisme[4].
No 92 : emplacement de l'atelier du peintre Henri-Georges Morisset (1841-1899) et de son associé Édouard Viénot, où ils réalisaient des portraits peints d'après photographies[6].
No 98, un musée de plus de douze salles, fin XIXe siècle, où Frédéric Moreau exposait le résultat de ses fouilles dans l'Aisne de plus de six mille sépultures couvrant La Tène au temps des Mérovingiens[7].
Jusqu'à sa destruction en 1826, l'hôtel Thellusson possédait une entrée par cette rue. Il occupait l'essentiel de l'îlot qui se trouve au sud de la rue, entre la rue Saint-Georges et la rue Chauchat. C'est sur son emplacement que la rue Laffitte a été prolongée.
Notes et références
↑[bpt6k4605797h/f6.item lire en ligne] sur Gallica
↑Bernard Chevallier, « L'Hôtel de la rue de la Victoire », Napoléon, hors-série, no 2, octobre 2005, p. 77.
↑Julie Maraszak, Sociabilités familiales intellectuelles et artistiques, autour d'une femme artiste au XIXe siècle. Eva Gonvzalès (1849-1883), Université de Bourgogne, 2016, p. 130.