Serge Chassagne est né le [1]. Il fait ses études à l'université de Rennes, où il suit notamment les cours de Pierre Riché. L'épouse de Serge Chassagne est la fille du géographe Charles-Pierre Péguy[2].
Serge Chassagne consacre sa thèse de troisième cycle à la manufacture de toiles imprimées de Tournemine-lès-Angers, publiée sous ce titre en 1971 aux éditions Klincksieck[3],[5],[6]. Cet ouvrage dépasse le cadre de la simple monographie, décrivant à la fois l'histoire d'un produit industriel au XVIIIe siècle, la toile imprimée ou indienne, l'activité économique de la ville d'Angers, le développement et l'échec finale d'une entreprise industrielle textile[3].
En 1980, Serge Chassagne publie une biographie du fondateur de la manufacture de la toile de Jouy, Christophe-Philippe Oberkampf[5],[7],[8],[9],[10]. Dans le contexte de la proto-industrialisation de la France, en utilisant constamment l'abondante correspondance d'Oberkampf, ce livre dresse à la fois le portrait de l'homme et celui de l'entreprise, indissolublement liés, et montre aussi la carrière sociale et politique d'Oberkampf, notamment à travers la Révolution française[5],[10]. L'année suivante, Serge Chassagne édite la correspondance de la principale collaboratrice d'Oberkampf, Madame de Maraise, femme d'affaires, mère de famille nombreuse et femme des Lumières[11].
Serge Chassagne soutient sa thèse de doctorat d'État à l'École des hautes études en sciences sociales en 1986, sous la direction de Louis Bergeron, sur La naissance de l'industrie cotonnière en France 1760-1840. Trois générations d'entrepreneurs[12],[13]. Ce travail est publié en version abrégée en 1991, sous le titre Le coton et ses patrons. France, 1760-1840[14],[15],[16],[17],[18],[19],[20]. Cet ouvrage suit l'histoire chronologique de l'industrie cotonnière en France, d'abord le temps des indiennes de 1760 à 1785, dont il analyse le système productif lié à des proto-fabriques, puis celui des mécaniques de 1785 à 1815, grâce à un transfert de technologie venue d'Angleterre, les filatures se mécanisant tandis que le tissage reste dispersé et enfin celui des usines, de 1815 à 1840, où les activités sont regroupées et mécanisées[14],[15]. Il insiste notamment sur les techniques et sur le rôle des entrepreneurs[16],[18].
La manufacture de toiles imprimées de Tournemine-lès-Angers (1752-1820) : étude d'une entreprise et d'une industrie au XVIIIe siècle, Paris, Klincksieck, , 382 p.[3],[22],[6].
Oberkampf: un entrepreneur capitaliste au siècle des Lumières : L'inventeur de la toile de Jouy, Paris, Aubier, coll. « Collection historique », (réimpr. 2015), 396 p. (ISBN978-2-7007-0564-5, lire en ligne)[5],[7],[8],[9],[10].
Une femme d'affaires au XVIIIe siècle : La correspondance de Madame de Maraise, collaboratrice d'Oberkampf, Toulouse, Privat, coll. « Résurgences », , 160 p.[11].
Le coton et ses patrons : France, 1760-1840, Paris, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, coll. « Civilisations et sociétés » (no 83), , 733 p. (ISBN978-2-7132-0968-0)[14],[15],[16],[17],[18],[19],[20],[23],[24].
Serge Chassagne, Veuve Guerin et fils : Banque et soie une affaire de famille Saint-Chamond-Lyon, 1716-1932, Lyon, BGA Permezel, , 381 p. (ISBN978-2-909929-38-5)[25].
Ouvrages collectifs
Serge Chassagne et Jacques Royer, 49-Maine-et-Loire, Paris, éditions du Seuil, coll. « Les Guides Seuil », , 90 p.[26].
(en) Stanley D. Chapman et Serge Chassagne, European Textile Printers in the Eighteenth Century, London, Heinmann Educational Books, , 257 p. (lire en ligne)[27].
Pierre Cayez et Serge Chassagne, Les patrons du Second Empire : Lyon et le Lyonnais, Paris/Le Mans, A. et J. Picard/ Cénomane, , 287 p.[28].
Hommage
Mélanges :René Favier, Gérard Gayot, Jean-François Klein, Didier Terrier et Denis Woronoff (dir.), Tisser l'histoire: l'industrie et ses patrons, XVIe – XXe siècles : Mélanges offerts à Serge Chassagne, Valenciennes, Presses universitaires de Valenciennes, , 424 p. (ISBN978-2-905725-51-6, OCLC316970374)[29].
↑Pierre Riché, C'était un autre millénaire: souvenirs d'un professeur de la communale à Nanterre, Paris, Tallandier, , 345 p. (ISBN978-2-84734-526-1), p. 128.
↑Pierre Caspard, « L'Institut National de Recherche Pédagogique, Centre de Ressources sur l'Histoire de l'Education Française », French Historical Studies, vol. 16, no 1, , p. 222–225 (ISSN0016-1071, lire en ligne, consulté le ).
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