Sibutramine
La sibutramine est un ancien médicament produit par les laboratoires Abbott depuis 1997, utilisé comme traitement d'appoint contre l'obésité nutritionnelle et parfois en cas de diabète de type 2 ou de dyslipidémie. En raison de ses effets secondaires indésirables (problèmes cardio-vasculaires), il a été retiré du marché en 2010 et est actuellement interdit à la commercialisation dans de nombreux pays. Cependant, on le retrouve encore souvent comme adjuvant non-mentionné dans des produits coupe-faim contrefaits, prétendument amaigrissant, faisant l'objet d'une commercialisation frauduleuse organisée à grande échelle sur internet, en particulier, grâce aux publicités mensongères foisonnant sur les réseaux sociaux[2]. Sa prescription relevait normalement de l'endocrinologie, de la cardiologie et de la médecine interne ou du traitement des maladies métaboliques. Avant d'être banni, il a été commercialisé sous le nom de Meridia aux États-Unis et au Canada, sous le nom de Reductil en Europe, sous le nom de Sibutral en France. C'est un anorexigène phényléthylaminique qui provoque une modification des amines cérébrales entraînant une diminution de l’appétit et une sensation de satiété. Son autorisation de mise sur le marché a été suspendue en 2010 en Europe. Mode d'actionLa sibutramine agit en inhibant la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline. Mais, contrairement à la fenfluramine et à ses dérivés, elle n'augmente pas le taux de sérotonine circulante et n'aurait donc pas les effets secondaires cardiaques de ces derniers. Elle augmente le sentiment de satiété et diminue, par conséquent, les prises alimentaires[3]. HistoireLa sibutramine a été autorisée aux États-Unis en 1997 et dans la Communauté Européenne en 1999 (sous les noms Reductil, Afibon, Ectiva, Lindaxa, Meissa, Meridia, Minimacin, Minimectil, Obesan, Sibutral, Sibutril, Siluton, Sitrane, Redoxade, Zelixa et Zelium), en France depuis juin 2001 sous le nom de Sibutral[4], mais depuis , l'Europe recommande la suspension des AMM[5], certains pays ayant déjà suspendu les autorisations de mise sur le marché. EfficacitéElle permet de diminuer de près de 5 % le poids des obèses, mais ne semble pas avoir d'influence sur la glycémie ni sur le taux de cholestérol[6]. Effets secondairesIls sont nombreux : insomnie, constipation, sécheresse de la bouche, sudation, céphalées, tachycardie, palpitations, hypertension artérielle. En raison de ces derniers, de l'absence d'influence sur le diabète et les dyslipidémies (facteurs de risque cardiovasculaires majeurs), il n'est pas certain que la sibutramine contribue à la diminution du risque de maladies cardiovasculaires. Au contraire, son utilisation semble augmenter le risque d'accidents cardiaques chez les patients ayant des antécédents vasculaires[7] ce qui a conduit l'Agence européenne du médicament à recommander la suspension de son autorisation de mise sur le marché. Des décès sont survenus en Europe et aux États-Unis d'Amérique à la suite de l'absorption de ce produit proposé dans des traitements, sans surveillance cardio-vasculaire, induisant la suspension de l'autorisation de mise sur le marché en Italie en 2002[8]. En 1999, l'Afssaps a recommandé[9] :
Retraits d'autorisations de mise sur le marchéÀ la suite de deux décès pouvant impliquer ce médicament, l'Italie en avait suspendu la commercialisation en [9] et une réévaluation européenne du médicament a été faite, avec demande au laboratoire de réaliser une nouvelle étude. L'agence a mis en garde contre la commercialisation illégale de produits contenant de la sibutramine non déclarée sur le conditionnement (exemple : Best-Life, Venom Hyperdrive), en recommandant de ne pas acheter de médicaments hors des pharmacies contrôlées, et pas sur Internet.
En avril 2023, en France, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) annonce interdire plusieurs compléments alimentaires et infusions, jusqu'alors en vente libre, dans lesquels elle a mis en évidence la présence de sibutramine[14]. Notes et références
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