Smaragde de Saint-MihielSmaragde de Saint-Mihiel
BiographieSmaragde est originaire de la Gaule du Sud[2] (Vasconie ou Septimanie) ou bien de l'Espagne du Nord alors Émirat de Cordoue[3]. Dans les années 780, peut-être sous la tutelle de l'évêque Théodulf d'Orléans, il devient moine écolâtre à Saint-Maximin de Trèves où il enseigne la grammaire de Donat[4], tout en développant des contacts avec la cour de Charlemagne à Aix-la-Chapelle. Sans doute vers 812, il est nommé abbé du monastère de Castellion qui deviendra l'abbaye de Saint-Mihiel entre 816 et 824. Successeur de l'abbé Ermengaude, il fait déplacer le monastère pour le rendre plus accessible et l'installer près d'une eau de source, en l'occurrence le ruisseau de Marsoupe, affluent de la Meuse. C'est là que s'établit l'abbaye. Dans les années 807-809, il participe de façon active, avec Théodulf d'Orléans et Arn de Salzbourg, aux débats sur la question du Filioque. À la demande de Charlemagne, Smaragde travaille particulièrement à rassembler les arguments bibliques en faveur du Filioque, entérinés par le 3e concile d'Aix-la-Chapelle en 809 dont il rédige les conclusions qu'il envoie à Charlemagne à destination du pape Léon III. Sous le règne de Louis le Pieux, il apparaît parfois comme missus dominicus. En 816, il participe activement au concile de réforme religieuse d'Aix-la-Chapelle principalement axé sur la discipline ecclésiastique et les règles à tenir pour les chanoines et chanoinesses. Ses liens étroits avec Louis le Pieux lui permettent d'obtenir cinq diplômes pour son monastère de Saint-Mihiel (datés de 816, 824 et 826). Il prend aussi part au débat sur l'esclavage et le servage, où il a un point de vue original : il réclame l'abolition de l'esclavage[5], s'opposant ainsi à Alcuin, Raban Maur, et même aux positions plus douces de Jonas d'Orléans ou d'Agobard de Lyon[6]. ÉcritsIl a écrit un commentaire sur le grammairien Donatus et un certain nombre d'ouvrages théologiques et ascétiques, dont la Via regia, sur la formation spirituelle d'un prince adressée à Louis le Pieux. Il exprime plus généralement une conception eusébienne du pouvoir, dans laquelle le prince est le vicaire du Christ, mais définit pour la première fois la royauté comme un ministerium conféré au roi par Dieu[7]. Smaragde a écrit deux commentaires sur des textes bibliques, l'un sur les psaumes, et comme œuvre plus complète l'Explicatio in Evangelia et Epistolas, interprétations des péricopes de l'année ecclésiastique avec les épîtres. Il est également l'auteur d'un commentaire sur la règle de saint Benoît, composé après 817, et lié aux réformes monastiques de Benoît d'Aniane. La question reste posée de savoir si Smaragde de Saint-Mihiel est à confondre avec saint Ardon (Ardo Smaragdus) qui a été le biographe de Benoît d'Aniane et dont la Vita Benedicti abbatis Anianensis et Indensis se trouve dans le cartulaire d'Aniane (XIIe siècle)[8],[9]. Œuvres
Éditions
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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