Elle est principalement connue pour ses activités militaires au camp de Suippes, ainsi que spatiales durant les années 1950, avec la fusée Véronique.
Géographie
Description
Suippes se situe à l'est du département de la Marne, dans une région géographique que l'on appelle « la Champagne crayeuse » (jadis « Champagne pouilleuse » par opposition à la Champagne des vignes et des viticulteurs). Cette région a bénéficié de l'essor d'une agriculture productiviste aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale. L'activité agricole continue de marquer la ville, comme le montrent les élections municipales : presque tous les maires furent des agriculteurs, à l'exception d'un seul, un instituteur.
Le rôle stratégique de la Champagne a aussi permis l'installation et le développement d'équipements militaires : le camp de Suippes est le deuxième camp militaire de France en superficie, ainsi que le camp de Mourmelon qui se trouve de l'autre côté de Suippes.
La Suippe, d'une longueur de 82 km, prend sa source dans la commune de Tailly et se jette dans l'Aisne à Saint-Juvin, après avoir traversé 27 communes[2].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Aisne Vesle Suippe ». Ce document de planification, dont le territoire s’étend sur 3 096 km2 répartis sur trois départements (Aisne, Marne et Ardennes) et deux régions (Champagne-Ardenne et Picardie), a été approuvé le 16 décembre 2013. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le Syndicat d’aménagement des bassins Aisne Vesle Suippe (SIABAVES)[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 742 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Mourmelon-grand », sur la commune de Mourmelon-le-Grand à 12 km à vol d'oiseau[6], est de 10,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 651,4 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 41,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,7 °C, atteinte le [Note 2],[7],[8].
Au , Suippes est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle appartient à l'unité urbaine de Suippes[Note 3], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[12],[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Suippes, dont elle est la commune-centre[Note 4],[13]. Cette aire, qui regroupe 1 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (52,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (52,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (51,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (24,7 %), forêts (14,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4,9 %), zones urbanisées (2,9 %), prairies (1,3 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Villa que Sopia dicitur (1110) ; Suipe (1130) ; Soipe (1190) ; Soppia (1209) ; Suppe (1215) ; Suppia (1222) ; Suippe, Supe, Sope (vers 1222) ; Suype (1223) ; Suppeia (vers 1240) ; Suppa, Supa (1256-1270) ; Suyppe (1315) ; Souyppe (1328) ; Suippes (1462) ; Suippe-la-Longue (1470)[17].
Du nom d’une rivière (Sopia, en 1100)[18], du bas latin d'origine germanique suppa « chose détrempée , sol détrempé »[19].
Histoire
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Suippes au tout début su XXe siècle
Place du marché.
Quai de la Carpière.
L'usine Buirette.
Intérieur d'une filature.
Intérieur d'un atelier de moulinage.
Château de Nantiver.
Première Guerre mondiale
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Le , la France réalise avec succès le premier lancement de sa fusée Véronique, depuis la base militaire de Suippes. L'engin ne monte qu'à 3 mètres de haut, et reste accrochée à son pas-de-tir, le vol se concluant par un échec. 5 autres tentatives de lancement furent menées depuis la commune de Suippes, avant que les décollage ne soient transférés à Vernon, Hammaguir et Kourou[23]. L'expérience accumulée lors des essais de la fusée Véronique servira dans les années 1960 à développer le lanceur orbital Diamant, faisant de la France la troisième puissance spatiale de l'histoire.
Le , le village est touché par une tornade qui provoque des dégâts sur une cinquantaine de bâtiments dont la caserne des pompiers, des arbres arrachés, etc. le long d'un couloir de 50 à 100 mètres de largeur, sans faire de blessés[24],[25].
Lors du premier tour des élections municipales de 2014 dans la Marne, la liste DVD menée par Jean Raymond Egon obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, avec 621 voix (50,85 %, 21 conseillers municipaux élus dont 11 communautaires), devançant de 21 voix celle, également DVD, du maire sortant Jean Huguin (600 voix, 49,14 %, 6 conseillers municipaux élus dont 3 communautaires). Lors de ce scrutin, 38,63 % des électeurs se sont abstenus[30].
Lors du second tour de ces élections, les trois listes sont toujours en lice et celle DVD menée par François Collart obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, avec 482 voix (56,37 %, 22 conseillers municipaux élus dont 14 communautaires), devançant très largement celles menées par[33] :
- Valérie Morand (DVD, 204 voix, 23,85 %, 3 conseillers municipaux élus dont 2 communautaires) ;
- Baptiste Philippo (RN, 169 voix, 19,76 %, 2 conseillers municipaux élus dont 1 communautaire).
Lors de ce scrutin marqué par la pandémie de Covid-19 en France, 53,54 % des électeurs se sont abstenus.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[43]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[44].
En 2021, la commune comptait 3 890 habitants[Note 5], en évolution de −1,54 % par rapport à 2015 (Marne : −1,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Suippes est une commune principalement connue pour son camp militaire géré par la 2e Compagnie (ex 39e GTC - 72e RA) du centre d'entraînement des brigades de Mourmelon-Suippes et abritant :
le 132e régiment d'infanterie cynotechniques (132e RIC, chiens entraînés à différentes missions : recherche et neutralisation d'adversaires, d'explosifs, de stupéfiants), qui est aussi à proximité de la commune.
Industrie
usine Le Bronze-Alloys, alliages cuivreux, 300 p. à Suippes (2014)[47] (ex-CLAL).
Architecture : L’église Saint-Martin est de style gothique flamboyant. Elle possède une nef à cinq travées et un clocher surmontant la croisée du transept. La sobre façade s'ouvre sur trois portails. La partie la plus ancienne, les deux piles de la jonction nef et croisée du transept datent du milieu du XVe siècle. Entre 1859 et 1896, la façade, la tour sur la croisée du transept, tout le transept, les deux chapelles et l’abside ont été reconstruites grâce au soutien de l’empereur Napoléon III. La nef qui s'apparente à l’église Saint-Loup de Châlons-en-Champagne possède des piliers en pierre de Savonnières (Haute-Marne). Les voûtes de la nef principale ont été reconstruites plusieurs fois notamment après les deux guerres mondiales. Les chapiteaux sont remarquables, on y voit des personnages, des animaux, des monstres au milieu de feuillages. L’église possède un christ aux liens classé monument historique. Un bas-relief représentant Martin de Tours, patron de Suippes, a été réalisé par André Buiron en 1994.
Grandes orgues Depuis 1621, l'église de Suippes possédait un orgue qui fut restauré en 1821 par Jean-Baptiste Salmon. Cet orgue à un seul clavier fut remplacé par un instrument construit par Alexandre et Henri Jacquet de Bar-le-Duc. Endommagé pendant la Grande Guerre, il fut restauré par Henri Jacquot qui le dota de 19 jeux. L'instrument fut démonté pendant la Seconde Guerre mondiale mais fut laissé à l'abandon ensuite. En 1966, la municipalité décida la reconstruction de l'orgue. Après deux constructions d'orgues de taille réduite, on décida en 1989 la construction d'un nouvel orgue de style de l'Allemagne centrale du XVIIIe siècle qui fut l’œuvre de Rémy Malher. Cet instrument a été construit après celui de Saint-Étienne-de-Baïgorry, dans une continuité de style, mais sur un modèle un peu plus grand. Il a été exposé au Salon de la musique de Paris du au et installé à Suippes le 8 novembre 2001. Il a été inauguré les 17, 18 et [49].
L'église Saint-Martin
Détail de l'orgue de l'église de Suippes.
Monument à la mémoire des caporaux de Souain : Le a été inauguré à Suippes, un monument à la mémoire des caporaux de Souain : Théophile Maupas, Louis Lefoulon, Louis Girard et Lucien Lechat, soldats fusillés pour l'exemple le . La réalisation du monument a été confiée au sculpteur Denis Mellinger dit Melden. Il s'est inspiré d'un dessin de Jacqueline Laisné.
Nécropole nationale de Suippes-Ville : Le cimetière a été créé en 1915. Il regroupe 4 853 corps qui proviennent de Suippes et de Perthes-lès-Hurlus.
Monument aux cinq communes de la Marne disparues : Le Monument aux cinq communes de la Marne disparues est l’œuvre du sculpteur Paul Moreau-Vauthier. Il a été érigé à l'initiative du Touring club de France.
Autres monuments commémoratifs :
Monument américain du Blanc Mont, situé à 5 km au nord-ouest de Sommepy. Entouré de vestiges de la guerre de 14-18 (tranchées, abris et emplacement de mitrailleuses), c'est une tour de pierre de calcaire jaune doré. Une plate-forme au sommet offre une large vue sur les champs de bataille. Le monument, dont le site a été libéré par les troupes américaines, commémore les exploits des 70 000 Américains qui ont combattu dans cette région en 1918.
Aux Morts des Armées de Champagne ou Monument de la Ferme de Navarin, situé sur la RD 977 entre Souain-Perthes-lès-Hurlus et Sommepy Tahure. Le monument composé d'une imposante pyramide surmontée d'un groupe de trois statues en bronze est l'œuvre du sculpteur Maxime Real del Sarte qui représente à la demande du général Gouraud, trois soldats au combat engagés dans l'attaque qui devait chasser l'ennemi hors de France. À l'intérieur, chapelle tapissée de plus de 1 000 plaques commémoratives apposées par les familles des soldats disparus. Dans la crypte, reposent dans des cuves funéraires les restes de 10 000 soldats la plupart anonymes, tués au cours des combats de Champagne. C'est là que, selon leurs dernières volontés, le général Gouraud, décédé en 1946 et son chef d'état-major, le général Prételat, ont été inhumés au milieu des soldats qu'ils avaient commandés.
Musée Marne 14-18
Situé sur l'ancien front de Champagne, le Centre d'interprétation Marne 14-18[50] se trouve placé entre les sites de Verdun et du Chemin des Dames. Il présente plusieurs aspects de la Première Guerre mondiale. Une riche collection iconographique et de nombreux témoignages de soldats et de civils permet de comprendre l'intensité et l'horreur du conflit. Chacune des salles aborde un thème différent, la marche vers la guerre, les grandes offensives, l’organisation des services de santé, la vie à l’arrière et la reconstruction ce qui permet d’appréhender le conflit dans sa globalité. Un intérêt particulier est porté à l’impact de la guerre sur la région de Suippes.
Anna Humblot, née Buirette (1874- ?), peintre, aquafortiste et décoratrice, née à Suippes.
Geneviève Dévignes (1890-1983), poétesse, peintre, écrivain et historienne. Le livre de Suippes en 1924, ouvrage primé par l'Académie française[52].
Héraldique
Blason
D'or au pal soudé d'argent chargé d'une bertauge (charrue) de sable, accosté de deux fuseaux soudés aussi d'argent, à la champagne aussi d'or bordée en chef aussi d'argent, chargée de trois maillets de gueules rangés en fasce.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
La devise de la ville est « Pax Lana et Aratro », c'est-à-dire " la paix, par la laine et par la charrue ". Cette devise fait référence aux deux activités économiques majeures des époques médiévales et modernes : l'agriculture et l'élevage des moutons, très importants en Champagne.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑« Jamais plus sans ma communauté de communes : La France et ses 36.000 communes pèsent à elles seules 37,5% du nombre de collectivités territoriales de premier niveau (les communes) de l'Union européenne ! Avec 1.600 habitants par commune en moyenne, la France est dernière de ce classement européen, à égalité avec la République tchèque, très loin de 36.000 habitants par commune aux Pays Bas ou au Portugal, des 17.400 en Belgique, des 10.300 en Slovénie, des 7.100 en Italie ou des 5.900 en Allemagne », L'hebdo du vendredi, (lire en ligne).
↑« Arrêté préfectoral du 30 janvier 2013 portant création du nouvel Établissement public de coopération Intercommunale issu de la fusion de la Communauté de communes de la région de Suippes et de la Communauté de communes des Sources de la Vesle », Bulletin d'information et recueil des actes administratifs de la Préfecture de la Marne, no 2 quater, , p. 3-7 (lire en ligne [PDF]).
↑« Notices nécrologiques : Jacquinet Édouard », Bulletin administratif, no 6, , p. 558-561 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑ ab et cAlexandre Niess, L’hérédité en République : Les élus et leurs familles dans la Marne (1871-1940), Presses Universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations », , 388 p. (ISBN2757421719, lire en ligne), p. 157, sur Google Books.
↑Adriane Carroger, « Municipales 2020: pourquoi le maire de Suippes ne se représente pas : Jean-Raymond Egon ne sollicitera pas à nouveau le suffrage des électeurs à Suippes en mars mais défendra son bilan pendant la campagne des municipales », L'Union, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Le maire de Suippes, Jean-Raymond Egon, s’est prêté au jeu du bilan : Il vit ses derniers jours comme maire et évoque ses réussites comme ses difficultés », L'Union, (lire en ligne, consulté le ).
↑Adriane Carroger, « François Collart, élu maire de Suippes : Ce vendredi 3 juillet, lors du conseil d’installation, les élus ont voté majoritairement pour François Collart », L'Union, (lire en ligne, consulté le )« Ce vendredi 3 juillet, le conseil municipal a procédé à l’élection de son maire. C’est François Collart, agriculteur de 47 ans, conseiller municipal sortant et chef de file de la liste Avec vous pour Suippes qui a été élu par 24 voix contre 27 ».
↑« L’ancien maire de Suippes, Jean Huguin, a désormais son centre culturel : L’hommage à Jean Huguin, ancien maire, était précédé ce samedi de la prise de commandement du centre de secours renforcé de Suippes par le lieutenant Sylvère Torrents », L'Union, (lire en ligne, consulté le ).