TRF1
Le canon tracté de 155 mm Tr F1 aussi simplement appelé TRF1 est un canon français de 155 mm et de 39 calibres. Il est mis en service en 1989 pour remplacer l'obusier Modèle BF-50 et est produit par GIAT (Groupement Industriel des Armements Terrestres) devenu Nexter. Il a pour caractéristique de pouvoir se déplacer seul grâce à un groupe auxiliaire de puissance qui assure aussi un chargement semi-automatique. Le TRF1 est remplacé en France par le CAESAR mais reste en service dans d'autres pays. HistoriqueConceptionLe canon TRF1 est dérivé de l'armement de l'automoteur AMX AuF1 par GIAT, dont une version tractée est présenté au salon de l'armement de Satory en 1979. Deux protoypes sont ensuite construits en 1980 et testés en 1981 et 1982[1]. C'est l'Arsenal de Bourges qui assure les études et les expérimentations du TRF1[réf. nécessaire]. L'année 1989 voit le développement d'un canon de 52 calibres au lieu des 39 calibres initiaux[1], mais cela se révèle catastrophique, le développement d'un nouveau système de recul étant nécessaire à cette nouvelle configuration[2]. ProductionLa production du TRF1 est assurée par l'Arsenal de Bourges, qui entreprend une série de six TRF1 de préproduction 1987, suivis entre 1989 et 1993 de la production en série[1] d'un total de 145 TRF1[3]. L'Arsenal de Tarbes construit l'affût sans le groupe auxiliaire de puissance qui est construit par l'Arsenal de Roanne[réf. nécessaire]. DescriptionCanonLe TRF1 est un canon de 155 mm de 39 calibres[4] et d'une longueur de 6,02 mètres[1] mis en service par sept hommes (un chef de pièce, un chargeur, deux pourvoyeurs, deux artificiers et un conducteur-tracteur de pièce)[5]. Sa mise en batterie dure environs deux minutes en raison de l'utilisation d'un générateur hydraulique alimenté par un groupe auxiliaire de puissance qui permet aux artilleurs de ne plus faire de manœuvres de forces[6]. Le chargement semi-automatique du canon[1] est aussi assisté par le générateur hydraulique[6] pour permettre un tir de trois coups en 15 secondes et six coups en une minute[5]. En tir continu pendant une heure, la cadence de tir baisse à deux coups par minute[1]. La durée de vie du tube est estimée à 3 000 coups[7]. Le pointage du canon est assuré par un système hydraulique avec un champ de tir de 25° (445 mil) à gauche et de 37° (675 mil) à droite[5] avec une hausse de -6° à +66°[1]. Cela permet au TRF1 de faire des tirs directs en complément des tirs indirects usuels[4]. Le TRF1 peut se péplacer de façon autonome à une vitesse de 8 km/h grâce à son train de roulement motorisé par le groupe auxiliaire de puissance[6]. Véhicule tracteurLe TRF1 est généralement tracté par un camion TRM 10000 qui transporte 56 coups complets, dont 24 en casiers et dispose d'une mitrailleuse Browning M2 montée sur circulaire comme arme de bord[4]. L'atelage du camion et du canon mesure 18,3 mètres[4] et peut franchir des pentes de 60% ou des gués de 1,20 mètres de profondeur[5]. Munitions et portéesLe TRF1 peut tirer toutes les munitions de 155 mm et de 39 calibres[4] dont :
Versions[réf. nécessaire]La version export du TRF1 se distinguerait de la version de l'Armée de terre par une chambre de tir au standard OTAN permettant une meilleure opérabilité avec les munitions américaines. Deux versions seraient proposées, avec un groupe auxiliaire de puissance soit diesel soit à essence[réf. nécessaire]. UtilisateursUtilisateurs actuelsGarde nationale chypriote: 12 TRF1 sont livrés en 1990[8], ils sont tractés par des camions Styer de 10 tonnes[9]. Il s'agirait de TRF1 avec groupe auxiliaire de puissance à essence[réf. nécessaire]. Armée de terre sénégalaise: 8 TRF1 de seconde main sont livrés par la France en 2011[8] avec des munitions et dix camions TRM 10000 fournis par Sofema[10] tandis que les Eléments Français au Sénégal contribuent à la formation des artilleurs sénégalais[11]. Une batterie d'artillerie équipée de quatre TRF1 est déployée en 2013 au Mali dans le cadre de la MISMA[10]. Forces Armées ukrainiennes: 6 TRF1[12] de seconde main sont vendus par l'entreprise française S2M Equipement suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie[13]. Leur livraison est annoncée en septembre 2022[13] et est constatée dès décembre 2022 dans une vidéo montrant un TRF1 tracté par un camion TRM 10000 également livré par la France[12],[14]. Ils sont en service au sein de la 12e Brigade Spéciale "Azov"[14]. Anciens utilisateursGarde nationale: 28 TRF1 sont livrés en 1990 et 1991[8]. Il s'agirait de TRF1 avec groupe auxiliaire de puissance diesel[réf. nécessaire]. Armée de Terre: 106 TRF1[16] entrent en service dès 1989[6] au lieu des 180 initialement prévus avant la chute du Bloc de l'Est[1]. Initialement équipés d'un groupe auxiliaire de puissance à essence, les TRF1 seront rénovés pour avoir tous un groupe auxiliaire de puissance diesel[réf. nécessaire]. Il ne reste que 12 TRF1 en service en 2016[17] et les derniers exemplaires sont retirés du service en avril 2022 en raison de leur remplacement par des automoteurs CAESAR[16].
EngagementsLe 11e Régiments d'Artillerie de Marine met en service 18 TRF1 au sein de la Division Daguet[21] avec trois batteries de chacune six canons[22]. Le régiment prend la mer le 21 décembre 1990[22] à bord du transbordeur l'Armorique pour débarquer le 30 décembre en Arabie saoudite[23]. Le navire affronte une tempête en mer le 25 décembre qui manque de le faire chavirer et qui contraint l'équipage à souder les affûts de TRF1 au plancher du bâteau[22]. Le 23 février 1991, 60 obus de TRF1 détruisent un groupe d'Irakiens qui avaient auparavant détruit un drone de reconnaissance français MART[22]. Le 24 et 25 février, les TRF1 appuient l'invasion de l'Irak par la division Daguet et bombardent notamment l'aérodrome d'As Salmane. Un total de 1640 obus est tiré en deux jours[22]. Les TRF1 ukrainiens sont employés au cours de la bataille de Bakhmout par la 12e Brigade Spéciale "Azov" qui apprécie leur grande précision[14], ce qui n'empêche pas la destruction d'au moins un TRF1[24]. Références
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