Le , un homme d'affaires américain proche de Leland Stanford[1], Jonas Gilman Clark (1815-1900), déposa auprès de la Cour générale du Massachusetts un projet d'université à Worcester[2], qu'il entendait doter d'un capital d'un million de dollars[3]. L'établissement fut dûment enregistré par le gouverneur de l'état le de la même année. L'université ouvrit ses portes le , et devint la première université américaine délivrant un diplôme dans toutes les disciplines scientifiques. Elle disposait de départements de mathématiques, physique, chimie, biologie et psychologie[4].
Son premier président (1888) fut le psychologue G. Stanley Hall, qui avait enseigné jusque-là la psychologie et la pedagogie à l’université Johns Hopkins, établissement qui s'était imposé en quelques années comme le modèle du centre universitaire de recherche. Hall passa 7 mois en Europe pour y recruter des professeurs. Franz Boas, le fondateur de l'école américaine d’anthropologie culturelle, encadra la première thèse d'anthropologie soutenue à Clark[5] en 1891 ; il a enseigné dans cette université de 1888 à 1892[6], puis démissionna par suite d'un différend avec Stanley Hall sur la liberté d'enseignement, et trouva un nouveau poste à l'université Columbia. L'ingénieur Albert A. Michelson, qui fut le premier Américain à recevoir le prix Nobel de physique, y enseigna de 1889 à 1892, avant de devenir directeur du département de physique de l’université de Chicago.
Jonas G. Clark mourut en 1900, léguant une partie de son héritage à l'université et à sa bibliothèque, mais réservant la moitié de ses propriétés foncières à la fondation d'un collège préparatoire.
↑Cf. Camille Joseph, Une pensée de la relation : Franz Boas et le concept de type, Sociétés plurielles, Presses de l’INALCO, coll. « Épistémologies du pluriel », (HAL Id: hal-01692795https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01692795)
(fr) James Jackson PutnamL'introduction de la psychanalyse aux États-Unis., Trad. de l'anglais par Catherine Cullen, Collection Connaissance de l'Inconscient, Série La Psychanalyse dans son histoire, Gallimard, 1978. [lire en ligne]