À l'aube (Hermans)À l'aube
À l'aube est un tableau réalisé en 1875 par Charles Hermans et conservé depuis 1881 aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Il mesure 248 × 317 cm. DescriptionCharles Hermans évoque son œuvre de la sorte :
— Maurice Sulzberger, Guide illustré de Bruxelles[1]. La signature datée de 1875 se trouve en bas à gauche. HistoireLe tableau a été peint en 1875 et fait partie des trois œuvres présentées par Charles Hermans au Salon de Bruxelles de 1875 qui se tient du au dans un bâtiment provisoire érigé place du Petit Sablon. L'œuvre est exposée pour la première fois au public aux côtés de deux autres toiles de l'artiste : Sur la plage le matin et Sur la terrasse[2]. Dès l'ouverture du Salon des beaux-arts de Bruxelles, À l'aube fait l'objet de pourparlers au sein de la commission directrice de l'exposition pour proposer son acquisition par le gouvernement en vue de son entrée dans les collections des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, mais les négociations s'avèrent défavorables dans un premier temps. Après la fermeture du Salon de Bruxelles, la toile est exposée en Allemagne, où elle suscite la polémique, puis au Salon de peinture et de sculpture à Paris en 1876, et ensuite à l'Exposition universelle de Paris de 1878. Ce n'est qu'en 1881 que l'œuvre, acquise directement de l'artiste, entre au musée des beaux-arts[3],[4]. Contexte et réception critiqueÀ l'aube est traditionnellement considérée comme l'une des œuvres fondatrices du réalisme[5] et une grande œuvre à caractère naturaliste[6]. Dès l'ouverture du Salon de 1875, le tableau attire l'attention du public. Le critique d'art Jean Rousseau estime que la toile est superbe, inscrite dans l'étude de figure en plein air, telle que la prône l'école moderne. Cette composition si vaste, si compliquée se soutient parfaitement. La couleur est d'une grande souplesse dans sa gamme discrète et grise. Son réalisme prend sous ses types et tous ses effets sur le vif, mais il sait choisir et s'accompagne d'infiniment de goût et d'élégance et d'un talent d'arrangement et d'ordonnance. Les qualités de ce tableau font entrer définitivement son jeune auteur dans l'état-major des maîtres contemporains. Le refus - à parité des voix - de cette toile capitale pour les collections de l'État s'explique par ses adversaires en raison de l'antithèse trop connue entre le monde des travailleurs et celui des désœuvrés et au vu de son grand format qui aurait dû être de dimensions plus réduites réservées aux scènes de genre[7]. Jean Rousseau considère que la doctrine même du réalisme consiste à représenter la vie ordinaire, les mœurs et les types contemporains et qu'elle revêt autant d'importance que celle de n'importe fait historique. Le musée doit résumer toutes les évolutions de l'art, mettre en parallèle toutes les tendances, tous les systèmes ; qu'il ne saurait être utile et devenir un enseignement sérieux à ce prix. Si l'on veut montrer le réalisme, il faut évidemment le représenter dans toute la rigueur de ses principes et par une de ses grandes toiles, où il s'applique à donner aux faits et aux types de la vie commune la même portée que les victoires, conquêtes et miracles sur lesquels roulent les thèmes classiques. Cette doctrine n'est pas nouvelle. Les réalistes de tous les temps les ont professées, Rembrandt et Vélasquez en tête[7]. La reconnaissance officielle de l'artiste est sa nomination en qualité de chevalier de l'ordre de Léopold, peu après la fermeture du Salon, en vertu de l'arrêté royal du [8]. Au Salon de peinture et de sculpture de Paris de 1876, le critique F. De Launay voit dans l'œuvre « un grand tableau parisien qui a la prétention d'être de la peinture sociale, alors que ce n'est que de la peinture socialiste[9]. » En revanche, pour Pierre Baudson, si la prestation spectaculaire du peintre force à regarder d’une autre façon, le tableau n'a pas été conçu comme un pamphlet politique[10]. Références
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