Élévation (Charles Baudelaire)
Élévation est un poème de Charles Baudelaire, il est le troisième de la section « Spleen et Idéal » du recueil Les Fleurs du mal publié en 1857. Forme du poèmeÉlévation est un poème composé en cinq quatrains d'alexandrins. Les rimes embrassées créent un effet d'attente dans ce poème à tonalité lyrique. La valeur de protection que ces rimes suggèrent confirme que le poète ne se sent exister que dans cet "air supérieur" qui le protège de l'imperfection du monde ici-bas, ce "monde rêvé" où il "cherche ce que la réalité ne peut lui offrir", pour reprendre les termes de Gérard de Nerval.[réf. nécessaire] Baudelaire, précurseur du symbolisme respecte dans cette œuvre la forme classique des poèmes, bien que les poètes symbolistes soient plutôt portés sur l'innovation: vers impairs, inégaux et libres. Définition du titreL'élévation peut être définie de différentes façons[1]:
Thèmes du poèmeLe poème traite de plusieurs thèmes propres au symbolisme tels que le dégoût de la société, la nature, l'évasion, la recherche de l'Idéal et le Spleen. Le dégoût de la sociétéLe dégoût de la société est un thème récurrent dans le poème, il est désigné implicitement comme étant un agent causal du désir d'évasion et du Spleen. Plusieurs figures de style permettent d'entrevoir cet aspect du poème:
Une métaphore désignant la société et l'existence humaine du poète, comme étouffants tels des miasmes.
Le poète qualifie par la métaphore «brumeuse» sa vie comme étant difficile à comprendre et incertaine.
Le champ lexical du chagrin accentue l'impression de nécessité du départ tant l'ennui est vaste. Désir d'évasionL'évasion est la façon d'atteindre l'Idéal.
L'accumulation des termes «montagnes» «bois» «nuages» «mers», accentue le désir de libération, le désir de s'envoler au-dessus de tout.
Par delà les confins des sphères étoilées» L'anaphore «Par delà», souligne le désir de s'éloigner le plus loin possible à une distance telle où il se trouverait plus haut encore que l'infinité. La Recherche de l'IdéalL'idéal purifie, rend l'être qui l'atteint meilleur et plus heureux.
Vers les cieux le matin prennent un libre essor(...)»
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.» 2. L'être dans l'Idéal est supérieur,car il perçoit plus que le commun des mortels: «(...)[Il] comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes!» L'idéal serait atteint par la poésie, car seul le poète est apte à déchiffrer les symboles. Le Spleen/L'élévation inachevéeBien que l'élévation soit décrite de façon abondante, elle ne semble pas être atteinte par l'auteur. «Heureux celui qui... », est deux fois répété. L'emploi du pronom démonstratif «Celui», révèle que l'auteur ne se voit pas comme l'être qui a atteint le bonheur par l'Idéal. L'exclamation finale laisse entrevoir le désespoir du poète lorsqu'il voit l'Idéal qu'il ne peut pas atteindre: «Le langage des fleurs et des choses muettes!» PostéritéUn extrait du poème est lu sur The Sounds of Earth, le disque d'or qui circule à bord des sondes Voyager 1 et 2. En 2005, le groupe Alcest met en musique ce poème dans la chanson Élévation, tirée de l'EP Le Secret. Bibliophilie
Articles connexesLiens externes
Sources
|