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Une épitaphe (du grec ἐπιτάφος / epitháphos, de ἐπί / epí, « sur », et τάφος / táphos, « sépulture, tombeau ») est une inscription funéraire, placée sur une pierre tombale ou un monument funéraire, afin de rappeler le souvenir de la personne morte. Elle peut présenter le nom et les dates de la personne défunte, ou un texte qui fait l'éloge de cette personne[1].
Cela peut être un objet donné à une civilisation comme signe de paix[2].
En littérature française, l'épitaphe est aussi un genre littéraire rimé : c'est surtout ce que l'on aimerait inscrire sur la pierre tombale de quelqu'un que l'on admire ou, au contraire, que l'on n'apprécie guère. Supposée être inscrite sur le tombeau lui-même, une épitaphe peut commencer par ci-gît ou par la formule plus moderne ici repose ou par leur pluriel ci-gisent et ici reposent.
J'étais Pierre que la pierre couvre, dit le mangeur, maintenant "mangé". Vivant j'ai enseigné et mort, je ne cesse d'enseigner afin que ceux qui me voient réduit en cendre disent : ce que nous sommes, il le fut ; un jour nous serons ce qu'il est ici.
Inscription, présente sur un des murs du musée consacré à Jeanne d'Arc situé place du Vieux-Marché de Rouen, lieu de son bûcher et issue du discours d'André Malraux, lu à l'occasion de la commémoration de l'anniversaire de la mort de Jeanne d'Arc, le 30 mai 1964[3].
Ô Jeanne, sans sépulcre et sans portrait, Toi qui savais que le tombeau des héros est le cœur des vivants
Mathias iaceo Rex, hac sub mole sepultus; Testatur vires Austria victa meas. Terror eram mundo; metuit me Caesar uterque; Mors potuit tantum sola nocere mihi.[5]
À la mémoire de René Descartes, plus secret que ses doctrines, prononce en l'éloge ; ainsi que de la subtilité de son esprit très exceptionnel qui le premier, depuis la renaissance des Belles Lettres en Europe, gardant son serment intact à la fidélité sous l'autorité du christianisme, a revendiqué et défendu la raison humaine. Maintenant il est fait un usage remarquable de la vérité qu'il a honorée par-dessus tout.
XVIIIe siècle
Louis XIV (1638-1715) reçut plein d'épitaphes moqueuses[7],[8]
Ci-gît notre invincible roi,
Qui meurt pour un acte de foi.
Il est mort comme il a vécu,
Sans nous laisser un quart d’écu.
L'inscription qui fut réellement portée sur son cercueil fut[9] :
Ici est le corps de Louis 14 par la grâce de Dieu ROY DE France et de Navarre, très-chrétien, décédé en son chasteau de Versailles le premier jour de septembre 1715.
Françoise Sagan (1935-2004), elle écrit sa propre épitaphe en 1998 à la suite de la proposition d'un journaliste :
Sagan Françoise. Fit son apparition en 1954, avec un mince roman, Bonjour tristesse, qui fut un scandale mondial. Sa disparition, après une vie et une œuvre également agréable et bâclée, ne fut un scandale que pour elle-même.
↑J. Boldényi, La Hongrie ancienne et moderne: histoire, arts, littérature, monuments, Paris, H. Lebrun, 1851, p. 115 (lire en ligne).
↑« Je suis le roi Mathias qui repose sous cette pierre; L'Autriche vaincue atteste ma puissance. J'étais la terreur du monde; les deux Césars [le sultan ottoman et l'empereur germanique] me craignirent, et la mort seule a pu me nuire. »
↑Edmond Du Sommerard, Musée des Thermes et de l'Hôtel de Cluny. Catalogue et description des objets d'art de l'Antiquité, du Moyen Âge et de la Renaissance, exposés au musée, Hôtel de Cluny, (lire en ligne), p. 412
↑Descente de Philippe Egalité aux enfers, et son dialogue avec Philippe d'Orleans regent, na, (lire en ligne)
↑Journal des lois de la République française, une et indivisible, (lire en ligne)
↑Louis Blanc, Histoire de la Révolution française, vol. 13-14, A. Lacroix, (lire en ligne), p. 192
↑L'Illustration : journal universel, Chevalier, (lire en ligne), p. 307
↑Julien-Antoine Rodriguez, Relation historique de ce qui s'est passé à Paris à la mémorable époque de la déchéance de Napoléon Buonaparte, chez l'auteur et, (lire en ligne), p. 113
Tombeaux romains, Anthologie d'épitathes latines, traduit du latin et préfacé par Danielle Porte, Le Promeneur, 1993
Tombeaux grecs, Anthologie d'épigrammes, textes traduits du grec et préfacés par Denis Roques, Le Promeneur, 1995
Edhem Eldem, Nicolas Vatin, L'épitaphe ottomane musulmane, XVIe – XXe siècles. Contribution à une histoire de la culture ottomane, Louvain, Peeters, , 377 p. (ISBN978-9-042-91946-4)
(en) K.S. Guthke, Epitaph Culture in the West. Variations on a Theme in Cultural History, New York, Edwin Mellen Press, 2003, 416 p. (ISBN978-0-773-46785-9)
Nicolas Mathieu, L'épitaphe et la mémoire. Parenté et identité sociale dans les Gaules et Germanies romaines, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 502 p. (ISBN978-2-753-51393-8, lire en ligne)
Articles et chapitres d'ouvrages
Régis Bertrand, « Que de vertus. Les épitaphes édifiantes des débuts du XIXe siècle », in Régis Bertrand, Anne Carol, Jean-Noël Pelen (Dir.), Les Narrations de la mort, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, coll. « Le temps de l’histoire », 2005, 298 p. (ISBN978-2-853-99613-6), p. 241-255 [lire en ligne (page consultée le 21 février 2022)]
Aurélien Caillaud, « Catacombes, ce que révèlent épitaphes et images funéraires », Le Monde de la Bible, n° 225, 2018. [lire en ligne (page consultée le 21 février 2022)]
(en) Gian Marco Vidor, « Satisfying the mind and inflaming the heart: emotions and funerary epigraphy in nineteenth-century Italy », Mortality, Vol. 19, 2014, p. 342-360, [lire en ligne (page consultée le 21 février 2022)]