2 février : les Britanniques s'emparent de Montevideo. Ils occupent la ville jusqu’en septembre. En juillet, ils tentent sans succès de prendre Buenos Aires[1].
2 mars : interdiction de l'importation d’esclaves, sans abolition de l’esclavage aux États-Unis[2]. La loi n’est pas appliquée et 250 000 esclaves auraient été débarqués illégalement avant la guerre de Sécession.
29 mai : le sultan ottoman Sélim III est déposé par son cousin Mustafa IV, qui profite de la révolte des Janissaires, mécontents de la poursuite de la réforme de l’armée dans l'Empire ottoman, et voulant sauvegarder leurs privilèges[4]. Sélim III est emprisonné et Mustafa IV abandonne le programme de réformes (Nizam-i djedid) (fin de règne en 1808).
10 juin : des navires russes bombardent des établissements japonais à Iturup (Kouriles) et incendient des bateaux[5]. Le Shogunat envoie un administrateur à Ezo (Hokkaidō).
4 avril : mort de l'Almamy du Fouta-ToroAbdoul Kader Kane[11] Évincé du pouvoir par les grands dignitaires du Fouta (Jaggorde), il s'allie au Gajaaga et au Khasso mais est tué par les forces du Bundu et du Kaarta, avec la complicité du parti torodo de la deuxième génération[12]. Sa mort donne le pouvoir aux membres du Jaggorde, jusqu'à la fin du Royaume en 1881. Les Almamy suivants ne sont plus nommés par l'ensemble de la population mais par ces jagoordo, chefs des cinq grandes familles. La stratification sociale perdure sous d'autres formes. La révolution torodo n'a donc pas atteint ses objectifs majeurs. La féodalité torodo se substitue à celle des Denyankobé.
Juin : le roi Ashanti Osei Bonsu attaque le fort britannique d’Anomabu pour s’assurer un débouché sur le golfe de Guinée[13]. Les Ashanti razzient les tribus du sud du Ghana actuel (1807, 1811 et 1814)[14].
3 janvier, Königsberg : Stein est démis de ses fonctions par le roi Frédéric-Guillaume III de Prusse[19]. Durant sa retraite, il rédige le Mémoire de Nassau (Nassauer Denkschrift. 1807) dans lequel il présente ses projets de réformes[20] ; il préconise d’abattre les barrières douanières et de combattre le corporatisme.
25 mars : acte de Plymouth. Le Parlement britannique déclare illégal le trafic des esclaves[26]. Le commerce des esclaves est interdit aux sujets britanniques et dans l'Empire britannique.
25 juin : entrevue de Tilsit, sur le Niémen, entre le tsar Alexandre Ier de Russie et Napoléon Ier (fin le )[3]. Par cet accord secret, Napoléon laisse au tsar les mains libres en Suède. En échange de quoi, la Russie accepte d’adhérer au blocus continental contre le Royaume-Uni. Une clause prévoit également le démembrement des possessions européennes de la Turquie et leur partage entre la Russie et la France. La Russie reconnaît la création du grand-duché de Varsovie au détriment de la Prusse, que l’on confie au roi de Saxe.
Napoléon fonde le grand duché de Varsovie à la paix de Tilsit avec des provinces enlevées à la Prusse (Mazovie, Cujavie, Posnanie). Dantzig devient ville libre (fin en 1814). Le Grand Duché est doté d’une constitution libérale inspirée par le Code civil français. Le roi Frédéric-Auguste Ier de Saxe gouverne avec six ministres et dispose de pouvoirs étendus ; un Parlement (Sejm) à deux chambres réunit les députés nobles et non-nobles. Le pays est divisé en six départements avec des préfets et des sous-préfets. C’est un État centralisé, loin de l’ancienne « anarchie polonaise ». Le roi de Saxe ne se rendra que quatre fois dans le duché et laisse gouverner ses ministres, dont les principaux sont le ministre de la justice Félix Łubienski (1758-1848) et le ministre de la guerre Józef Poniatowski. Ils sont étroitement surveillés par le maréchal Davout qui commande les troupes impériales. Les cercles dirigeants sont dominés par les réformateurs du 3 mai, tandis que les radicaux comme Hugo Kołłątaj sont écartés des responsabilités et que les conservateurs hostiles au code Napoléon regardent vers la Russie. Les partisans du système sont les bourgeois, les militaires et les fonctionnaires. Le grand-duché héréditaire de Varsovie compte 2,6 millions d’habitants sur une superficie de 103 000 km2. Il comprend les territoires pris par la Prusse lors des deux derniers partages et le district de Białystok donné par le tsar. Le port de Danzig reste une ville libre sous contrôle de la France en raison du blocus continental.
13 juillet : reprise des hostilités entre la France et la Suède[24].
22 juillet : promulgation de la Constitution du duché de Varsovie[29]. Les patriotes polonais souhaitent le rétablissement de la Constitution de 1791, mais Napoléon impose un « statut constitutionnel du grand-duché de Varsovie » tenant compte des spécificités du pays.
25 juillet : le roi de Prusse désigne une commission de réorganisation militaire présidée par le général Scharnhorst[30] ; avec notamment Neithardt von Gneisenau, elle réorganise l’armée prussienne (service national obligatoire), qui devient l’une des plus importantes forces armées de l'Europe (1807-1809).
Rappelé en septembre après Tilsit, Stein poursuit son œuvre de réformes et contribue à la modernisation de l’État prussien : le système des castes et le servage sont abolis, les restrictions sur la vente des terres aux roturiers sont levées et l’administration du royaume est totalement réorganisée selon les préceptes mis en place par la Révolution française.
22 octobre : la France déclare la guerre au Portugal[31].
28 octobre, Espagne : arrestation du prince héritier Ferdinand[34]. À la cour d'Espagne, des intrigues dirigées par le prince héritier Ferdinand se nouent contre Godoy, accusé d’avoir livré le pays. Ferdinand est arrêté pour rébellion sur ordre du roi. Napoléon intervient pour que le roi pardonne à son fils, mais l'impopularité de Godoy grandit.
17 décembre : décret de Milan ; saisie de tout navire ayant touché au Royaume-Uni et payé la taxe de 25 % exigée par les Britanniques pour autoriser les neutres à entrer dans les ports européens[21].
25 décembre : abolition du servage dans le duché de Varsovie par un décret royal, en application du statut constitutionnel du [39]. Les paysans obtiennent le droit de quitter leurs terres, mais le seigneur en garde la propriété. Peu d’entre eux partent, sauf ceux qui s’engagent dans l’armée.
Jean-Louis Annecy, homme politique français originaire de Saint-Domingue (° vers 1758).
Références
↑ a et bJean Edmond Tournachon de Montvéran, Histoire critique et raisonnée de la situation de l'Angleterre au 1er janvier 1816, vol. 4, Paris, Barrois l'Aîné, (présentation en ligne)
↑Serge Daget, La répression de la traite des Noirs au XIXe siècle : l'action des croisières françaises sur les côtes occidentales de l'Afrique, 1817-1850, Karthala Éditions, , 625 p. (ISBN978-2-86537-771-8, présentation en ligne)
↑Oumar Kane et Amadou Mahtar Mbow, La première hégémonie peule : le Fuuta Tooro de Koli Ten?ella à Almaami Abdul, KARTHALA Editions, , 670 p. (ISBN978-2-84586-521-1, lire en ligne)
↑Georg Gottfried Gervinus, Histoire du dix-neuvième siècle depuis les traités de Vienne, vol. 5, A. Lacroix, (présentation en ligne)
↑Françoise Knopper et Jean Mondot, L'Allemagne face au modèle français : de 1789 à 1815, Toulouse, Presses Univ. du Mirail, , 317 p. (ISBN978-2-85816-963-4, présentation en ligne)
↑ a et bCharles Calvo, Le droit international théorique et pratique précédé d'un exposé historique des progrès de la science du droit des gens, vol. 2, A. Durand, (présentation en ligne)
↑Histoire des campagnes de l'empereur Napoléon dans la Bavière et l'Autriche en 1805, dans la Prusse et la Pologne en 1806 et 1807, dans la Bavière et l'Autriche en 1809, Paris, Ch. Piquet, (présentation en ligne)
↑ abcdef et gFrançois Clément, Nicolas Viton de Saint-Allais et Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, L'art de vérifier les dates des faits historiques, des inscriptions, et autres anciens monuments, chez Moreau, (présentation en ligne)
↑Charles Knight, A History of England. 1760-1814, vol. 7, Bradbury Evans, (présentation en ligne)
↑Thiébaut, Naylies et Gingret, Aperçu nouveau sur les campagnes des Français en Portugal : en 1807, 1808, 1809, 1810 et 1811, Paris, Delaunay, (présentation en ligne)
↑ a et bJoseph Fr. Michaud et Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, vol. 68, Paris, Michaud frères, (présentation en ligne)
↑Albert Soboul, Problèmes paysans de la Révolution : 1789-1848 : études d'histoire révolutionnaire, François Maspero, , 445 p. (ISBN978-2-7071-0872-2, présentation en ligne)