16 janvier : le gouverneur du KamerunJesko von Puttkamer attribue une concession de 9 millions d’hectares dans le bassin de la Sangha à la compagnie du Sud-Cameroun (Gesellschaft Süd-Kamerun), une société germano-belge[4].
23 mars, Somalie : le vice-consul du Somaliland britannique écrit une lettre insultante à Sayyid Mohammed (Mohammed Abdullah Hassan), lui demandant de déposer les armes[5]. En août, Sayyid Mohammed, « le Mollah fou », se proclame Mahdi à Burao et déclare la guerre sainte contre les infidèles. Pendant 21 ans, il tient en échec les armées éthiopiennes, italiennes et britannique et mène une guerre sanglante et sans merci. La rébellion ne pourra être réduite qu’après sa mort à Imi de la grippe espagnole, le [6].
31 juillet : formation de la compagnie allemande du nord-ouest du Cameroun (Gesellschaft Nordwest-Kamerun)[4]. Elle arrache aux chefs locaux une concession d’environ 100 000 km². Elle y exploitera caoutchouc, banane, café, cacao, huile de palme, tracera des routes et une voie ferrée. Les terres des autochtones sont prises par des sociétés et, en 1896[Quand ?], elles seront déclarées propriétés de l’Empire.
Août-décembre 1900 : révolte de Sargaji. Insurrection des populations du Mawrey (Gubey, Touaregs, Maouris et Zarmas) de la région nord de Dosso au Niger contre les Français ; deux campagnes successives sont repoussées en août 1899 et en février 1900, et c’est seulement en novembre 1900 qu’une forte colonne munie d’armes à tir rapide parvient à mater la rébellion, qui se rallume en 1905[13].
17 octobre : décret qui démembre le Soudan français entre le Sénégal, la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Dahomey et crée deux territoires militaires englobant la région de Tombouctou, de la Haute-Volta et de Zinder ; un budget spécial, dit du haut Sénégal et moyen Niger, est incorporé à celui du Sénégal pour l’administration des pays du haut Sénégal, du Sahel et du haut Niger rattachés à la colonie du Sénégal et des deux territoires militaire.William Merlaud-Ponty devient gouverneur du Haut-Sénégal-Niger (1899-1908) à Kayes[15] puis à Bamako qui devient la capitale[16].
29 octobre : un combat oppose à Kouno sur le fleuve Chari les troupes de Rabah retranchées dans la ville aux Français du général Robillot[12]. La bataille est incertaine. Les troupes françaises se replient sur Fort-Archambault, tandis que Rabah évacue la ville le 8 novembre[17].
Création de la Mission d’Union Africaine au Dahomey[19].
Afrique du Nord
19 janvier : le Soudan passe sous administration britannique[20]. Le Soudan devient un condominium anglo-égyptien, distinct de l’Égypte, mais placé sous l’autorité d’un gouverneur général nommé par l’Égypte sur les recommandations de la Grande-Bretagne. Au bout du compte, le droit de conquête reconnu par Londres à l’Égypte se transforme en obligations militaires et financières. Kitchener devient gouverneur général du Soudan. Son adjoint Reginald Wingate lui succède le 22 décembre après son départ pour l’Afrique du Sud[21]. Les nationalistes égyptiens condamnent la convention sur le Soudan[22].
21 mars : accord franco-britannique signé à Londres par lord Salisbury et Paul Cambon pour la délimitation des sphères d’influences en Afrique du Nord. Les Français renoncent à toute domination sur le Nil après l’affaire de Fachoda. Le Ouadaï et le Baguirmi rentrent dans la sphère d’influence française. Paris obtient de la Grande-Bretagne la reconnaissance de son autorité sur l’hinterland d’Afrique du Nord[23].
Début de la rivalité franco-allemande au Maroc : Berlin, qui entend s’imposer sur le terrain, envoie un nouveau représentant au Maroc. Ce dernier rejoint son poste en navire de guerre, accompagné de négociants, d’industriels et d’un état-major d’officiers.
27 octobre : le capitaine d’artillerie Nestor Larras, chef de la mission militaire française au Maroc, adresse une note préconisant l’occupation du Maroc par la France. Le ministre de la Guerre Gaston de Galliffet consulte le marquis de Segonzac, de retour d’une expédition géographique dans le pays, qui confirme[25]. La société des géographes d’Alger plaide en faveur de l’établissement d’un protectorat sur le Maroc. Elle démontre tous les avantages que représenterait une telle situation, notamment pour les relations commerciales, et évoque la possibilité de prolonger la voie ferrée reliant Tunis à Tlemcen jusqu’à Fès et Tanger.
28 décembre : attaque de la mission Flamand, envoyée dans le sud algérien pour y faire des études de géologie. Après avoir repoussé les agresseurs, elle prend le contrôle d’In Salah[26].
Afrique australe
31 mai au 5 juin, Afrique du Sud : conférence de Bloemfontein. Désireux d’obtenir la soumission des Boers par voie légale, Joseph Chamberlain exige la naturalisation des immigrants britanniques. Les Boers font échouer les négociations sur les droits des Uitlanders (émigrés récents). Le 9 octobre, un ultimatum de Paul Kruger relance les hostilités[27].
22 juillet : une pétition adressée par le missionnaire Joseph Booth à la reine Victoria, qui réclame l’indépendance du protectorat britannique d’Afrique centrale (Nyassaland en 1907) dans les 21 ans est publiée dans le Central African Times[28]. Début des campagnes pro-africaines du Central African Times.
Mozambique : Chinsinga, un des chefs de la vallée du Zambèze, lance une révolte contre la Companhia da Zambezia. Il réunit les différentes tribus africaines dans le but d’expulser les Portugais[32].
1er mars : Juan Lindolfo Cuestas devient président de la République en Uruguay (fin en 1903)[35]. Chef du gouvernement par intérim depuis 1897, Cuestas impose la constitution d’un gouvernement d’union nationale pour tenter de mettre un terme au conflit entre libéraux et conservateurs.
17 octobre : nouvelle guerre civile en Colombie, dite guerre des Mille Jours, qui oppose libéraux, partisans du fédéralisme, aux tenants de la Constitution centraliste de 1886 (fin le )[40]. Le gouvernement triomphera des libéraux, mais la Colombie sortira exsangue des deux guerres civiles.
6 janvier : Lord Curzon est nommé vice-roi des Indes (fin en 1905)[43]. Son gouvernement illustre la prépondérance de l’idéologie impérialiste, d’après laquelle la supériorité raciale des Anglais impose une stricte séparation avec les Indiens.
10 février : prise de Caloocan par les troupes américaines. À la fin du mois, les forces armées américaines obligent les indépendantistes philippins à s’enfuir. Emilio Aguinaldo déclenche un mouvement de guérilla contre les États-Unis. Il propose l’indépendance dans le cadre d’un protectorat américain, mais sa proposition est refusée[45].
20 mars : création à Londres de la Banque coloniale juive (Jewish Colonial Trust), chargée de générer le financement des activités pour l’achat de terres en Palestine (Bank Leumi en 1902)[49].
5 juin : assassinat du général Antonio Luna, général en chef de l'Armée révolutionnaire des Philippines et souvent considéré comme le général philippin le plus compétent de la Guerre américano-philippine.
Été : l’insuffisance de la mousson provoque une grande famine dans le Nord de l’Inde, qui touche 59 millions de personnes (1899-1900)[52].
6 septembre : première note de John Hay aux différentes puissances ayant des intérêts en Chine, soit la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Russie, le Japon, la France et l'Italie. Washington propose une politique de « Porte ouverte » à l’égard de la Chine. John Hay définit le droit pour le ressortissant de n’importe quelle puissance de voyager, de commercer sans la moindre discrimination à l’intérieur des zones d’influence des autres. Cette position est finalement adoptée par toutes les grandes puissances occidentales[55].
9 octobre, Chine : les Boxers dirigés par Zhu Hongdeng battent les troupes gouvernementales près de Pingyuan dans la province de Shandong[56]. Le mouvement des boxers s’étend rapidement, s’attaquant aux établissements étrangers. Composé de paysans, engendré par la présence étrangère, le mouvement constitue un développement de la lutte poursuivie après la guerre sino-japonaise contre le partage de la Chine. Il exprime aussi une aversion contre la présence des missionnaires.
traité de Berlin entre le Royaume-Uni, l’Allemagne et les États-Unis. Partage des Samoa entre l’Allemagne et les États-Unis. La Grande-Bretagne abandonne ses droits sur Savaii et Upolu à l’Allemagne et ceux sur Tutuila aux États-Unis[58].
Février : du au 1er mars, agitation étudiante réprimée par la police lors de la fête anniversaire de l’université de Saint-Pétersbourg[65] ; manifestations et grèves en Russie ; Evgueni Troubetskoï, reconnaitra en 1906 que ces évènements constituaient le début de la crise globale de l'État[66].
premier numéro de The United Irishman. Un imprimeur de Dublin, Arthur Griffith, lance le mouvement nationaliste irlandais Sinn Féin (fondation en 1905)[68].
29 avril : La Jamais contente est le premier véhicule automobile à atteindre (et dépasser) la vitesse de 100 km/h.
4-9 août : visite à Saint-Pétersbourg du ministre français des Affaires Étrangères Théophile Delcassé. Modification secrète de l’accord franco-russe[70]. La mobilisation sera automatique en cas de mobilisation allemande, et subordonnée à un accord préalable en cas de mobilisation autrichienne. La Russie est assurée du soutien français dans la question ottomane.
10 août, Russie ( du calendrier julien) : règlement provisoire du ministre de l’Instruction publique permettant d’enrôler de force les meneurs étudiants comme simples soldats[71].
6 décembre, Allemagne : le Reichstag adopte la loi Hohenlohe, qui lève l’interdiction sur la création des associations politiques, permettant à de nouveaux partis de voir le jour[75].
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