13 février : circulaire pour le lancement d'un programme de renforcement de la production alimentaire en AEF[3], pour nourrir les troupes coloniales engagées au Cameroun.
23 février : début de la révolte des Bambaras du Bélédougou contre la conscription, dirigée par Koumi Diossé autour de Kati. Il faut un mois d'opération à la colonne du commandant Caillet pour venir à bout de 4 000 à 5 000 révoltés à Zambougou (6 mars), puis à Koumi (18-19 mars) dans le Bélédougou[5].
18 mai, Kenya : entrée en vigueur de la Crown Lands Ordinance. Elle interdit les mutations foncières entre gens de races différentes et étend la durée des baux dont les colons peuvent jouir de 99 à 999 ans[9]. La même année, la Native Registration Ordinance introduit le système du pass.
25-26 août : conférence interalliée à Douala. Reprise de l'offensive au Cameroun après la saison des pluies, à la fin du mois d'octobre. Yaoundé tombe le [13].
16 novembre : début du soulèvement des Bobo et des Minianka des cercles de San et de Koutiala contre l'administration coloniale française, opposés au travail forcé et à la conscription obligatoire pour les champs de bataille européens, qui marque le début de la guerre du Bani-Volta. Le soulèvement est durement réprimé et quelques chefs Bobo sont pendus à Tominian en 1916[5].
Novembre : création en France d'un Service d'utilisation des produits coloniaux pour la Défense nationale[15].
4 décembre, Nairobi : adoption du Compulsory Service Ordinance[16]. Décret autorisant le recrutement par conscription dans les territoires britanniques d'Afrique orientale[17]. En 1916, des troupes d'Afrique de l'Ouest (plus de 10 500 hommes) feront mouvement pour renforcer le front oriental. 56 761 soldats sont recrutés au total, assistés de 932 416 hommes chargés de la logistique, dont 691 278 porteurs.
Décembre : début de la révolte des Touaregs du Gourma (rive droite du Niger), rejoint par certains groupes nomades haoussas de la rive gauche, entre Goundam et Tombouctou ; une colonne envoyée par l'administration coloniale atteint Saouga le : les Touaregs sont battus à Tinnalabak () puis définitivement à Yomboli ()[19].
La prêtresse Maria Nkoi (Marie aux léopards) encourage la révolte en pays ekonda au Congo ; elle est emprisonnée[20].
6 janvier, Mexique : Venustiano Carranza décrète une « loi annulant toutes les dépossessions de terres, eaux et bois appartenant au peuple, distribués en violation des dispositions contenues dans la loi du », première étape de la réforme agraire mexicaine[21]. En février, les anarcho-syndicalistes de la Casa del Obrero Mundial se rallient à Carranza et forment des Bataillons rouges pour combattre les conventionnalistes[22].
28 juillet : intervention militaire des États-Unis en Haïti[27]. Début de l'occupation par les États-Unis qui défendent les intérêts de la banque Kuhn, Loeb & co (fin en 1934). Les marines supervisent l'élection du président par le Congrès et imposent un traité leur permettant d'intervenir pour garantir le maintien du gouvernement.
5 août : ouverture à Washington d'une conférence latino-américaine sur la question de l'instabilité politique du Mexique. Une commission représentant huit pays latino-américains et les États-Unis reconnaît Carranza comme l'autorité légale du Mexique. Les chefs rebelles, à l'exception de Villa, baissent les armes[28].
16 septembre : traité entre Haïti et les États-Unis, qui prennent le contrôle des droits de douane du pays jusqu'en 1934[29].
18 janvier : « Vingt et une demandes »[34]. Le Japon envoie des revendications économiques et politiques à la Chine en échange de la restitution du territoire de Jiaozhou. Le projet consiste à faire du continent une zone privilégiée d'influence et d'intervention japonaise.
9 avril, Inde : fondation du Hindu Mahasabha (Grande Association Hindoue) à l'occasion du Kumbh Mela à Haridwar[35]. Le Hindu Mahasabha, parti nationaliste issu du Parti du Congrès, deviendra indépendant dans les années 1930. Situé dans la ligne de l'Arya Samaj, son idéologie fait des Hindous les représentants de la nation indienne. Les minorités doivent réduire leurs pratiques religieuses à la sphère privée et accepter les symboles hindous comme symbole de la nation.
7 juin ( du calendrier julien) : accord tripartite signé à Kiakhta entre la République de Chine, l'Empire russe et la Mongolie, garantissant l'autonomie de la Mongolie, qui renonce à son exigence d'unification[37]. L'État théocratique mongol conserve l'administration féodale.
2-3 février : échec de la première offensive de Suez, raid de la IVe armée ottomane sur le canal de Suez grâce à la résistance de l'armée égyptienne[41]. Dès l'hiver 1914-1915 s'instaure un front d'Égypte. Les troupes britanniques, massées derrière le canal, parviennent à repousser les assauts ottomans.
12 et 13 mars : premières interventions de l'armée ottomane, officiellement contre des déserteurs arméniens, à Dörtyol et à Zeïtoun, en Cilicie ; les Arméniens de Zeïtoun résistent et des soldats sont tués. Le 31 mars, les forces turques entrent dans la ville et arrêtent des notables et des enseignants[45].
18 mars : malgré le bombardement intensif des forts, la flotte anglo-française ne parvient pas à franchir les Détroits et perd un tiers de ses bâtiments[42].
26 mars et 23 mai: le chérif Hussein de La Mecque envoie secrètement son fils Faysal à Damas, à l'occasion d'un voyage à Constantinople. Il affirme que le soutien britannique est nécessaire au déclenchement de toute insurrection arabe. Le comité arabe rédige le « protocole de Damas », un projet de coopération avec la Grande-Bretagne[47].
8 avril : la déportation des populations arméniennes commence à Zeïtoun[45].
14 juillet : le chérif Hussein de La Mecque envoie une lettre au haut-commissaire britannique en Égypte, sir Henry Mac-Mahon. Il propose de créer un mouvement d'insurrection dans la péninsule arabique en échange de l'indépendance des pays arabes, de la reconnaissance d'un califat arabe et de l'abolition des privilèges étrangers. Dans sa réponse du 30 août, Mac-Mahon approuve « l'indépendance de l'Arabie » mais repousse la fixation des frontières à la fin de la guerre[52].
26 décembre : Abdelaziz Ibn Sa'ud conclut un traité avec la Grande-Bretagne[57]. Il obtient la reconnaissance de ses possessions, la protection britannique, des livraisons d'armes et d'argent. Il ne prend aucun engagement en vue d'un soulèvement contre les Ottomans mais promet de respecter les territoires sous protection britannique. Ce traité permet à l'émir du Nedjd de rester en dehors du conflit, de renforcer son autorité sur les tribus et de développer l'Ikhwan.
28 janvier : coup d'État du président de la république Manuel de Arriaga au Portugal[63]. Le gouvernement démocrate démissionne et Arriaga désigne son ami Pimenta de Castro, chargé de préparer les élections.
1er mars : dans une note remise aux États-Unis, les Alliés étendent le blocus à la totalité des marchandises allemandes[73].
9 mars : le gouvernement du royaume d'Italie présente aux gouvernements de l'entente un mémorandum secret contenant les prétentions de l'Italie en échange de son intervention dans le conflit (Trentin, Tyrol du Sud, Trieste, l'Istrie et une partie de la Dalmatie)[74].
18 mars : Britanniques et Français échouent dans leur tentative de passage en force des Dardanelles[78]. Le cuirassé Bouvet coule en deux minutes avec la perte de plus de 600 marins après avoir touché une mine. Les cuirassés Suffren et Gaulois sont aussi endommagés par des mines.
1er avril ( du calendrier julien), Russie : exécution pour trahison du colonel Miasoïedov[80]. Le ministre de la Guerre Soukhoumlinov, discrédité, démissionne et est mis en accusation. Il est remplacé le 26 juin par Alexeï Polivanov[81].
24 avril : arrestation et déportation de plus de 600 intellectuels arméniens de Constantinople par les Jeunes-Turcs[82]. Simple opération de police pour les uns, considérée symboliquement comme marquant le début du génocide des Arméniens pour les autres.
Le Times publie un article mettant en cause le gouvernement britannique dans l'échec des attaques de Neuve-Chapelle et d'Aubers Ridge, qui seraient dus à un manque de munitions. Début de la Crise des obus en Grande-Bretagne[88].
1er juillet[101], Russie : création d'un comité central des industries de guerre, sous la pression des milieux d'affaires réunis en congrès à Petrograd le 27 mai[102].
10 août : massacre de grévistes de l'industrie textile par la police du star à Ivanovo-Voznessensk (30 morts, 53 blessés). Reprise des mouvements de grève en Russie[111].
crise politique en Russie. Formation du « Bloc progressiste » à la Douma, réunissant 2/3 des députés. Il réclame la formation d'un gouvernement responsable devant la nation[115].
25-28 septembre: victoire allemande sur les forces britanniques à la bataille de Loos en Artois[121]. Les gaz toxiques sont utilisés par les britanniques pour la première fois.
4 décembre : à la conférence de Calais, les états-majors de France et de Grande-Bretagne examinent la question de Salonique, hésitant entre évacuation et maintien des troupes[125]. Battues à Krivolak et à Kosturino en Macédoine par les Bulgares, les troupes alliées de Salonique reçoivent l'ordre de se replier au-delà du Vardar[126].
10 décembre : fraternisation des soldats français et allemands au « Moulin rouge » de Thélus, dans le Pas-de-Calais, décrite dans les carnets de guerre de Louis Barthas[128].
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