Affaire de l'IME des Nivéoles
L’affaire de l'IME des Nivéoles (2015-2023) est une affaire judiciaire d'agressions sexuelles et de viols pédocriminels commis entre 2012 et 2015 contre des enfants et des jeunes, dont deux autistes, à l'institut médico-éducatif Les Nivéoles de Voiron. Après un premier classement sans suite en 2020, l'affaire est rouverte l'année suivante, et donne lieu à deux mises en examen en 2023. Cette affaire illustre aussi la difficulté à recueillir le témoignage des mineurs autistes. Chronologie des faitsLes faits de viols et d'agressions sexuelles présumés se sont déroulés à l'institut médico-éducatif (IME) Les Nivéoles, situé à Voiron, entre 2012 et 2015[1],[2]. L'une des mères plaignantes, Gaële, explique dans le média StreetPress que son fils autiste lui a confié en 2015 avoir été violé par l'un de ses éducateurs ; elle a alors mis en relation ce témoignage avec des changements de comportement de son enfant, qui se mettait en colère et refusait de partir à l'IME le matin[3]. Au printemps 2015, l'IME des Nivéoles licencie l'un de ses éducateurs pour détention d'images pédopornographiques et en raison de poursuites pour viol de deux de ses neveux[4]. L'homme concerné est condamné pour détention de pédopornographie en 2017[5], mais non pour le viol de ses neveux, faute de preuves[3]. Selon Le Point, l'avocat des familles plaignantes soutient que cet homme avait été embauché par l'IME « sans aucune qualification et sans aucun renseignement sur ses antécédents judiciaires »[6]. Lors d'une réunion à l'IME des Nivéoles au printemps 2015, les dirigeants de l'établissement informent les parents de la mise en détention provisoire de cet éducateur pour pédopornographie ; plusieurs parents prennent alors la parole pour partager leurs soupçons d'agressions pédocriminelles contre leurs enfants[3]. D'après la direction de l'établissement, qui se défend des accusations de ne pas avoir réagi, c'est à la suite de cette réunion organisée à l'initiative de l'IME que les familles concernées ont déposé des plaintes pour agression pédocriminelle[7]. Première information judiciaireLe nombre de victimes présumées est de sept, plusieurs de ces victimes étant autistes[8]. En avril 2016, le nombre de plaintes déposées par les familles est de neuf[2]. Les victimes présumées étaient âgées de 11 à 20 ans au moment des faits ; d'après l'avocat des familles plaignantes, ces familles de victimes présumées ne se connaissaient pas au moment des faits[9]. Les associations Innocence en Danger et Envol Isère Autisme se portent parties civiles avec les parents plaignants dès la saisie du juge d'instruction[9]. Le Centre Ressources Autisme de Rhône-Alpes est aussi alerté par les parents plaignants[9]. Trois éducateurs sont mis en cause, dont celui qui a été condamné pour détention de pédopornographie[10],[2]. Les éducateurs nient les faits, et l'examen psychologique des victimes présumées se conclut sur une « évolution normale des enfants » d'après le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat[11],[12]. Alors que le parquet a classé l'enquête en 2016, les familles plaignantes réclament une instruction[12]. Non-lieu et réouverture de l'enquêteEn avril 2020, les plaintes des familles sont classées sans suite (en non-lieu)[4]. D'après la journaliste du Parisien Louise Colcombet, la juge rend un non-lieu général en raison d'un « manque de preuves » et de « la fragilité de la parole des enfants autistes » ; les deux animateurs mis en cause ne sont pas placés en garde à vue[13]. Quatre familles poursuivent le combat judiciaire[14]. Ces familles plaignantes font appel, et sont entendues avec leur avocat le [4],[13]. L'enquête est officiellement rouverte le [5],[4]. Une nouvelle expertise psychologique des accusés est menée[15]. Mises en examenDeux anciens éducateurs sont mis en examen en août 2023[16],[1],[6], comme confirmé par le procureur de Grenoble François Touret-de-Coucy[17]. L'un des deux mis en examen est poursuivi pour viol, l'autre pour agression sexuelle[18]. D'après l'article d'investigation de Florent Mathieu pour le média local Place Gre'Net, le premier homme, âgé de 34 ans, est mis en examen pour cinq agressions sexuelles et un viol ; la seconde mise en examen porterait sur quatre agressions sexuelles[19]. Traitement judiciaireCertaines familles plaignantes affirment que la parole de leurs enfants a été mise en doute parce qu'ils sont autistes[16]. L'une des mères plaignantes souligne que les enfants autistes ne sont pas réputés pour mentir et que ce point devrait crédibiliser leur parole au lieu de la discréditer[20]. L'avocat des familles de victimes, Bertrand Sayn, souligne aussi que la parole des enfants handicapés est difficile à recueillir et souhaite que cette affaire « permette de mieux prendre en compte la parole des enfants handicapés »[21]. Notes et références
AnnexesArticles connexes
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