Ahmed Djebbour échappe par la suite à plusieurs attentats.
En , il s'élève contre les mesures, tel le couvre-feu, qui visent les Nord-Africains, « par solidarité avec les travailleurs et non avec le FLN »[7] ; il considère que ce sont des « mesures discriminatoires et vexatoires qui frappent aveuglément les pauvres travailleurs sans, pour autant, mettre un terme aux crimes du FLN »[8],[9].
Le 18 mai 1962, il fait une déposition au procès de Raoul Salan et prend sa défense. Il estime que « le général Salan l'a protégé, a protégé sa famille et ses amis. »[12],[13].
La fin des mandats des députés d'Algérie intervient en , date de l'indépendance de l'Algérie.
Ahmed Djebbour a « toujours considéré que le FLN n'était pas le parti qu'il fallait à l'Algérie »[7],[14].
Après l'indépendance de l'Algérie, Ahmed Djebbour fait carrière à la COFACE au sein de laquelle il s’occupe spécialement de pays arabes. Il crée également avec Mourad Kaouah une association nationale d'aide aux Harkis, le Front national des rapatriés français de confession islamique (FNRFCI). Il en est le président jusqu'en 1974[15].
En 1986, une de ses deux filles, Soraya Djebbour, présentée par le Front national, est la première femme musulmane élue au conseil régional d'Île-de-France[3],[17]. Elle annonce cependant son départ du parti le , dénonçant un climat islamophobe, et cela trois heures avant l'émission de L'Heure de vérité qui avait pour invité Jean-Marie Le Pen, qui déclarera qu'il s'agissait d'un « petit coup politichien »[18]. Son autre fille, Samia Lévy-Djebbour, est médecin[19].
Notes et références
↑Acte de décès n°1901 du 27 juin 2011, Mairie de Paris 15e
↑ a et b« M. Djebbour, diplômé de la medersa d'Alger, officier de réserve, avait refusé les offres de protection que lui avaient faites les services de la Préfecture... », M. Ahmed Djebbour est victime d'un grave attentat, Le Monde, 30 juillet 1958
↑ a et b« Le discours du Front national ne peut pas être caricaturé en simple racisme antiarabes. Sa défiance envers l’immigration maghrébine porte la marque de la guerre d’Algérie, où il y avait - vu de l’armée française - les bons et les mauvais Arabes : les fellagas et les harkis. Jean-Marie Le Pen s’inscrit dans ce regard et ne rate jamais une occasion de rendre un hommage ému aux harkis. Tout comme son ami Ahmed Djebbour, député de confession musulmane élu sous l’Algérie française. », Caroline Fourest et Fiammetta Venner, Marine Le Pen démasquée, Grasset, Le Livre de Poche, 2011, p. 334-335.
↑ a et b« Si je choisis par exemple de présenter Ahmed Djebbour à une législative partielle à Paris en 1957, c'est parce qu'il avait épousé sa femme non selon la charia mais selon le Code civil. Il assumait jusqu'au bout sa qualité de Français d'origine arabe et de confession musulmane. Quand il fut abattu un peu plus tard par les tueurs du FLN, je l'emmenai après l'hôpital en convalescence chez ma mère à La Trinité. Ce fut un acte spontané. Cette façon d'agir et de penser qui ne se démentit jamais en intriguait certains. », Jean-Marie Le Pen, Mémoires : Fils de la nation, Muller Editions, 2018, p.175
↑L'Année politique, économique, sociale et diplomatique en France, Presses Universitaires de France, 1959, p.650 en ligne
↑Robert Abdesselam fait aussi partie du groupe Unité de la République. Il est lui-même grièvement blessé en mai 1960 à Paris lors d'une tentative d'assassinat du FLN
↑ a et bSelon le père de Dominique Lormier qui a connu Djebbour pendant la Guerre d'Algérie, Dominique Lormier, Histoires secrètes de la guerre d'Algérie, Alisio, 2022, p.54
↑«Deux député s'inquiètent des mesures prises pour lutter contre le terrorisme F.L.N. dans la région parisienne », Le Monde, 9 octobre 1961, lire en ligne
↑André Chandernagor : « J'avais obtenu que notre mission, qui comptait une dizaine de membres parmi lesquels Sammarcelli, magistrat de profession, président de la Commission des lois, Mignot, député maire de Versailles, Ahmed Djebbour, député d'Algérie, Dejean, député de l'Ariège et moi-même, fût suffisamment large pour concerner tous les prisonniers politiques, à quelque camp qu'ils appartiennent. », André Chandernagor, La liberté en héritage, Pygmalion, 2004, p.187
↑« Trois députés s'indignent des conditions de détention des musulmans internés au camp de Vincennes. », Le Monde, 9 novembre 1961 en ligne
↑Ahmed Djebbour : « J'ai eu l'occasion à maintes reprises, alors que le général Salan était commandant en chef en Algérie, avant même que je sois parlementaire, d'être victime d'attentats répétés. Si je suis vivant, c'est que le général Salan m'a protégé, a protégé les miens et mes amis, car nous n'avions pas la possibilité à cette époque de marcher librement dans les rues d'Alger. », Raoul Salan, Le procès du général Raoul Salan, Nouvelles Éditions latines, 1962, pp.186-192
↑« M. Djebbour estime, que le général Salan l'a protégé, a protégé sa famille et ses amis. », Le Monde, 19 mai 1962, en ligne