Archives départementalesEn France, l’expression « archives départementales » désigne à la fois l'administration chargée de la gestion des archives produites dans un département, officiellement dénommée service départemental d'archives et le bâtiment où ces archives sont conservées et consultables par le public. L'expression est très rarement employée pour désigner les documents d'archives eux-mêmes : les archives propres au département en tant que collectivité territoriale forment seulement une petite partie de ces archives[1]. Dans plusieurs départements, un guide des archives a été publié dans la seconde moitié du XXe siècle pour présenter au public ces différents aspects. HistoireLes archives départementales ont été créées dans chaque département en vertu de la loi du 5 brumaire an V ()[2]. Elles étaient destinées à conserver les archives de l’Ancien Régime (y compris celles des évêchés, abbayes, etc. disparus) ainsi que les archives des nouvelles institutions. La loi du 28 pluviôse an VIII prévoit que le préfet soit chargé de la surveillance des archives. Il semble que ces derniers s’en soient assez peu préoccupés alors. La loi du fait de la conservation des archives une dépense obligatoire pour les départements. Elle est complétée par plusieurs circulaires et « instructions » du ministère de l’Intérieur établissant notamment un cadre de classement uniforme (voir ci-dessous). Le décret du 4 février 1850 confère le monopole des postes d'archiviste départemental aux élèves diplômés de l'École des chartes, ou à défaut aux titulaires d'un certificat délivré par une commission établie au ministère de l'Intérieur[3]. Cette situation favorise le classement et le tri des archives, ainsi que l’élaboration et l’impression d’instruments de recherche. Plusieurs archives départementales ont subi des destructions, parfois très importantes, durant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Par exemple à Arras, le palais Saint-Vaast qui abritait les archives départementales du Pas-de-Calais a été détruit dès 1914 par les canons allemands, les archivistes n'ont pu sauver dans une cave non occupée par les défenseurs de la ville qu'une partie des archives les plus précieuses La Seconde Guerre mondiale perturbe à nouveau les services. Après la Libération, les archives départementales connaissent une période plus faste, avec une augmentation de leur personnel. C'est souvent l'occasion de construire de nouveaux bâtiments d'archives. Les lois de décentralisation de 1983 confient aux départements la gestion des archives départementales, officiellement appelées « services départementaux d’archives ». En application du Code du patrimoine, l'État (ministère de la Culture) continue toutefois d'exercer le contrôle scientifique et technique, assuré par le Service interministériel des Archives de France ; de plus, le directeur des Archives départementales est toujours un conservateur du corps d'État, qui exerce par délégation du Préfet le contrôle scientifique et technique sur les archives des collectivités territoriales de son département. Statut et missionsStatutLes archives départementales sont principalement un service du département, placé sous l’autorité du président du conseil départemental et, subsidiairement, un service déconcentré de l’État placé sous l’autorité du préfet et du ministre de la Culture. Les archives départementales exercent en effet des missions dévolues à l’État :
Afin de pouvoir exercer ces fonctions régaliennes, les directeurs d'archives départementales sont toujours des conservateurs ou conservateurs généraux du patrimoine de la fonction publique d'État, mis à disposition des conseils départementaux. Certains postes de conservateurs, ainsi que des postes de chargés d'études documentaires ou de secrétaires de documentation, au sein des archives départementales, sont également des postes d'État mis à disposition, d'autres dépendent de la fonction publique territoriale. Documents conservésL’arrêté du 1er juillet 1921 portant règlement général des archives départementales en définissait officiellement la composition en ces termes :
La liste des types de documents conservés, gérés et mis en valeur par les archives départementales est désormais fixée par l’article R. 212-62 du code du patrimoine[5] :
En outre, les départements comprenant le chef-lieu de la région peuvent, par convention avec le conseil régional, conserver les archives régionales ou une partie d’entre elles. Enfin, les archives départementales de la Guadeloupe, de la Guyane et de la Martinique sont attributaires du dépôt légal. Pour l’essentiel, la législation est celle des archives publiques françaises. Le cadre de classement des archives départementalesNotion de « cadre de classement »Le classement des archives s’appuie sur un cadre de classement, commun à tous les départements français, composé de séries identifiées par une lettre (majuscule). Les éventuels numéros de sous-séries peuvent varier en fonction de l’histoire du département et de celle de son dépôt d’archives : les dépôts et versements des notaires seront par exemple classés en sous-série 3E dans tel département et en sous-série 5E dans tel autre. Après l'identification de la série ou sous-série, la consultation des inventaires ou des répertoires numériques de cette série doit fournir une cote ou référence indispensable pour la communication de l’article souhaité. Dans certains services d’archives départementaux, le cadre de classement comporte des aménagements tenant compte de l’histoire institutionnelle spécifique de ces départements et de l'existence de fonds d'archives atypiques (départements d'outre-mer, gestion par la Compagnie des Indes sous l’Ancien régime, etc.). Certaines séries peuvent donc ne pas être présentes dans certains dépôts. Le cadre de classement actuel des Archives départementales est pour l'essentiel fixé par la circulaire AD 98-8 du 18 décembre 1998 de la direction des Archives de France, qui reprend, précise et complète les circulaires antérieures. Séries ou sous-séries sans limitation de dates
Séries anciennes (archives antérieures à 1790)
Séries d'époque révolutionnaire (1789 à 1800)
Séries modernes (1800 à 1940)
Archives contemporaines
La série W a été créée le 31 décembre 1979 pour prendre en charge les versements des services administratifs et des juridictions pour la période postérieure à 1940. La série W est fondée sur le principe du versement comme unité de prise en charge, de classement et d'indexation des archives. Les versements se définissent comme l'ensemble des documents d'une même provenance entrés à une même date aux archives. Le principe est celui d'une numérotation continue des versements :
Afin de permettre une recherche plus aisée, une indexation est associée en principe à la série W, qui se fonde sur le thésaurus W. Par ailleurs, par principe, il convient de présenter les instruments de recherche de la série W en fonction des services producteurs (voir respect des fonds). Séries particulières
Notes et références
Voir aussiBibliographie
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