Après avoir effectué sa formation à l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles (1859-1868), Van der Stappen contribue pour la première fois au salon de Bruxelles avec La Toilette du faune. Durant les dix années suivantes, il séjourne régulièrement à Paris, Florence et Rome.
Son œuvre s’inspire de la sculpture grecque classique et de la Renaissance, tout en se rapprochant de la sculpture réaliste, voire symboliste, de son époque.
Il enseignera ensuite à l'Académie. Parmi ses élèves se trouve le sculpteur Rik Wouters. À la fin du XIXe siècle, il est nommé directeur de l’école de l'Académie des beaux-arts, les mesures prises par Charles Van der Stappen lors de sa direction contribuent au prestige de l'enseignement et à l'ouverture de l'école aux approches littéraires[N 1]. Il s’intéresse à la photographie et fait acheter une chambre photographique à une époque où bon nombre de ses contemporains s’interrogent sur la nature artistique de ce médium. Inspiré par l'exemple du Groupe des XX, qui vise à multiplier les échanges entre les diverses formes d’expressions artistique, il ouvre l’école à Émile Verhaeren et Camille Lemonnier.
En 1893, il collabore avec Constantin Meunier au projet de réalisation des cinquante deux sculptures qui ornent l'extérieur du jardin botanique de Bruxelles. Les deux sculpteurs réalisent les esquisses et en confient l'exécution à leurs praticiens. L’influence du réalisme social de Constantin Meunier se fera visible dans l’œuvre Les Bâtisseurs de villes réalisée par Van der Stappen peu après.
En 1897, il réalise le Sphinx Mystérieux un buste en marbre qui sera par la suite reproduit en ivoire et argent ou coulé en bronze. Cette figure, qui deviendra célèbre, est d'un style Art nouveau. Le thème mystérieux du sphinx, populaire chez les peintres symbolistes, a été rarement représenté par les sculpteurs.
catalogue de l'exposition aux musées royaux de Bruxelles du 2 juillet au 26 septembre 2010
Notes et références
Notes
↑Dans son livre témoignage Le monde d'hier, Stefan Zweig relate sa rencontre avec Charles Van der Stappen en ces termes : « C'est ainsi que je vis le vieux maître Constantin Meunier, ce travailleur héroïque et puissant sculpteur du travail, et après lui van der Stappen, dont le nom est aujourd'hui passablement ignoré dans l'histoire de l'art. Et pourtant quel homme aimable c'était ce que ce Flamand joufflu, et quel accueil cordial il fit au jouvenceau de dix-neuf ans, lui et sa femme, une volumineuse et joviale Hollandaise ! Il me montra ses œuvres, nous parlâmes longtemps, par cette claire matinée, d'art et de littérature, et la bonté de ces deux personnes m'ôta bientôt toute timidité. »
Références
↑J.A. Dekoster, Les rues de Schaerbeek, édité par Les Amis de la Maison des Arts de Schaerbeek, 1981.
↑Laure Eggericx, Les boulevards du centre, Région de Bruxelles-Capitale, collection « Bruxelles, ville d'art et d'histoire », 1997, p. 37