Chiisme duodécimainLe chiisme duodécimain (arabe : اثنا عشرية, Ithnā'ashariyya), ou plus rarement le douzisme désigne le groupe des chiites qui croient dans l'existence des douze imams. Le dogme s'est ainsi formé à partir de 874-940, dans le cadre de l'occultation du douzième imam. Majoritairement opposé aux ghulāt, le chiisme duodécimain subit par la suite une influence du mutazilisme[1]. Au fil du temps, le chiisme passe d'une idéologie politique à une idéologie militante[2]. Ils sont majoritaires en Azerbaïdjan, à Bahreïn, en Iran, en Irak, et constituent un tiers de la population au Liban. Le chiisme duodécimain est le courant officiel de l'Iran depuis la fondation de la dynastie safavide par Ismaïl 1er en 1501. La majorité des duodécimains suivent le jafarisme. D'autres duodécimains sont ghulat, alaouites, alévis ou qizilbash. Les différents nomsLes duodécimains ont plusieurs caractéristiques.
HistoireLe schisme entre duodécimains et septimains a sa racine dans une querelle de succession. À sa mort, Ja'far al-Sâdiq laisse un fils, mais aussi les enfants d'un second fils disparu. Les partisans du premier le reconnaissent comme le septième imam ainsi que ses descendants, jusqu'au douzième[4]. Après le schisme entre l'ismaélisme et le futur chiisme duodécimain, la fathiyya, soutenait Abdallah ibn Jaafar comme imam. Après la mort de celui-ci, elle se rallie en majorité au futur chiisme duodécimain[5]. Cependant, une autre secte se sépara du futur chiisme duodécimain. Il s'agit de la waqfiyya. Ses adeptes considèrent que Moussa ibn Jaafar est l'imam caché[6]. ThéologieVue des duodécimainsD'après les chiites duodécimains (Ithnā'ashar’īyyah), la liste suivante est la liste des successeurs de Mahomet. Chaque imam est le fils du précédent, excepté Husayn, qui était le frère de Hasan.
Loi religieuse : la ChariaLes duodécimains dérivent leur Charia, ou loi religieuse, du Coran et de la Sunnah. La différence entre la Charia sunnite et chiite réside dans la croyance chiite que Mahomet a assigné à Ali la tâche de mener les croyants après sa mort (le califat). De plus, d'après les chiites, Dieu aurait dicté cette désignation. Du fait de cette différence, les chiites :
Le concept d'Imam et de MahdiLes Imams chiites, dont le premier est ˤAlī ibn Abī Tālib, sont considérés comme infaillibles. Ceci est un aspect important de la théologie chiite. Ils ne sont pas considérés comme prophètes (nabī), ni messagers (rasūl), mais relaient le message de Mahomet. Les Musulmans chiites considèrent que tous les groupes ou religions qui acceptent des prophètes ou des messagers après Mahomet sont païens ou hérétiques. Ils croient que le dernier imam (qui est aussi le douzième et actuel imam), le Mahdî, fils du 11e imam Hasan al-Askari est en occultation sur ordre de Dieu et réapparaitra à son ordre. Le Mahdi, né en 869, disparait lors de l'occultation mineure en 874 pour, selon la tradition, donner une preuve de son existence en 941, avant d'entrer en occultation majeure[7]. Le martyre d'HussaynLe martyre d'Hussayn ibn ˤAlī ayant eu lieu le 10e jour du mois de Muharram - connu sous le nom de Achoura - joue un rôle significatif dans la théologie duodécimaine. Ce jour est commémoré annuellement dans la tristesse et la peine. Certains participent à un rituel qui consiste à taper sur sa poitrine, qui est pour eux une forme d'expression de l'abandon qui vient de l'inaptitude pratique d'avoir aidé Hussayn et sa troupe de 72 compagnons. Se frapper le corps avec des couteaux ou d'autres objets tranchants jusqu'au sang est très peu courant. Bien que certains dirigeants chiites (comme l'ayatollah Khomeini) aient interdit ce rituel, certains croyants pratiquent toujours cette coutume ancienne. Dans la plupart des pays ayant des populations chiites significatives, on peut observer de grandes foules qui font des processions pour célébrer le martyre d'Hussayn. Quelques exemples de jurisprudence jafariCette liste n'est pas exhaustive ni représentative des différences existant entre chiites et sunnites. L'acceptation du verdict d'un éruditL'école jafarie accepte et encourage le concept de taqlid (arabe : تقليد) ou « imitation ». Ce qui signifie que les musulmans non-éduqués devraient choisir un penseur dont la vertu et le savoir sont reconnus et suivre (« imiter ») ses préceptes et recommandations dans leur vie de tous les jours. Ce dirigeant religieux peut être reconnu comme une « source d'imitation » (marja-e taqlid ou un « imité » (arabe : مقلَد, muqallad). C'est une personne qui a passé des années à étudier le Coran, la sunnah et les paroles des Imams afin de bien connaître les sources de connaissance. Cependant, ses verdicts ne doivent pas être pris comme seule source d'information religieuse et il peut toujours être corrigé par d'autres imités ou d'autres sources d'imitation. Ce procédé peut prendre des années ou des décennies; car, dans le taqlid, les verdicts sont basés sur les dernières recherches et sont donnés en fonction de la situation contemporaine de quelqu'un. La prièreIl existe des différences mineures sur la façon dont est effectuée la prière chez les sunnites et chez les chiites. Pendant le rituel de purification effectué en préparation de la prière (qui consiste à se laver le visage, les mains, les pieds, etc. et à réciter quelques prières), les chiites considèrent que se rincer les pieds avec les mains mouillées est nécessaire et suffisant (comme il est sujet de l'aya des ablutions (wudu') au Coran). Au contraire, les sunnites considèrent que le lavage complet des pieds est nécessaire. De plus, les chiites ne se lavent pas l'intérieur des oreilles avec le doigt pendant les ablutions. Concernant la prière proprement dite, les jafaris pensent qu'il faut se prosterner sur la terre (y compris les végétaux non comestibles et le bois,…). Par conséquent, de nombreux chiites utilisent une petite tablette de terre (prise de la terre de Karbala) pendant leurs prières quotidiennes, qui est destiné à recevoir leur front quand ils se penchent[8]. Du point de vue jafari, les mains doivent être laissées pendantes sur le côté au cours de la position debout de la prière. Au contraire, les sunnites estiment que les mains doivent être croisées. Les Duodécimains, comme les sunnites, considèrent que les cinq prières journalières sont obligatoires. Cependant, les chiites trouvent acceptable de prier la deuxième et la troisième prière ou la quatrième et la cinquième ensemble quand ils le veulent. Les autres écoles sunnites ne l'autorisent que lorsque le croyant est en voyage ou contraint. Fêtes et autres spécificités
Notes et références
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