Coleman “Bean” Hawkins (le haricot) surnommé aussi "Hawk" ( - ) est un musicien afro-américainsaxophoniste ténor de jazz. Il fut (contemporain du non moins célèbre Lester Willis Pres' -ou Prez'- Young), l’un des plus -sinon le plus- illustres solistes majeurs du middle jazz (du jeu de soliste des premiers Bands des années 20 aux prémices du Bebop) et considéré comme le père du saxophone (ténor) dans le jazz. Il est une des figures musicales de la Renaissance de Harlem.
Biographie
Coleman Randolph Hawkins est né le à Saint-Joseph dans le Missouri[1], il est le fils de William et Edna Cordelia Hawkins[2]. Sa mère Cordelia lui donne ses premières leçon de musique (piano), dès ses cinq ans[3]. Il fait des études musicales classiques au Washburn College de Kansas City, puis à Chicago, où il apprend à jouer du piano et du violoncelle. À 9 ans, il reçoit un saxophone ténor pour son anniversaire[4]. Il fait des apparitions en public à l'âge de 12 ans et rejoint un orchestre de théâtre, à 16 ans. Il apprend la composition et l’harmonie à l’université avant de rejoindre, probablement occasionnellement dès 1921, l’orchestre de la chanteuse Mamie Smith (1922-1923)[5] où on le voit -représenté en photo- au saxophone ténor en ut (bocal d'alto).
Au début de la guerre en Europe, alors que le ténor Lester Young, l'un des pionniers du style légato s'est lui aussi distingué, depuis ses premiers solos enregistrés en novembre 1936 au sein de l'orchestre de Count Basie , Hawk retourne aux États-Unis et monte un big band[8] avec lequel il enregistre le 1939 sa légendaire interprétation de Body and Soul, qui sera l'une des meilleures ventes de disques de l'histoire du jazz et solo novateur, modèle pour des générations de musicens. En 1942 il se produit en petites formations et enregistre avec Dizzy Gillespie, Roy Eldridge, recrute des musiciens bebop comme Fats Navarro, Milt Jackson, Max Roach et Thelonious Monk.
Coleman Hawkins fait partie des musiciens rattachés au mouvement de la Renaissance de Harlem[9].
Malgré sa santé déclinante, il trouve encore la force d'apparaître sur quelques scènes ou dans des films[10] et de gérer un petit club de jazz. Il meurt d'une pneumonie le [11] au Wickersham Hospital de New York[12]. Coleman Hawkins repose au cimetière Woodlawn dans le Bronx[13].
Il a marqué et inspiré plusieurs générations de saxophonistes. Sa sonorité large, riche en harmoniques, axée sur un vibrato puissant et une ample dynamique, son phrasé staccato généreux et très élaboré, son inventivité mélodique -dans toute ballad- et sa maitrise technique feront de Bean/ Hawk pendant deux décennies le « roi » de l'instrument, suprématie seulement contestée avant et pendant les années de guerre par l'autre grand du ténor et au style legato diamétralement opposé : Lester Young; The Pres', qui dans la swinguante Kansas City où les réputations se font et se défont en autant d'affrontements, y a avant d'autres gagné respect et admiration de la part de ses pairs en ayant tenu une nuit entière face au géant Hawk, qui d'après la légende -ou fait historique- s'enfuit au petit matin, épuisé et stupéfait de ne pouvoir surpasser cet étrange concurrent au jeu si léger…
Son interprétation du standard Body and Soul, enregistrée en 1939, considérée comme un classique du genre d’improvisationjazz[14], proche de la perfection selon les spécialistes, fut un succès international. Son principal disciple fut en ces heures Ben Webster[15].
Vie privée
Épouses : Gertrude Hawkins et Dolores Hawkins (1919-2010)
Il est le père de Rene Hawkins, Collette Hawkins et Mrs. Melvin Wright