De retour à Marseille, il réalise à partir de 1853 le décor des grands cafés marseillais très à la mode à cette époque. La commande du décor du plafond du célèbre café des Mille-Colonnes fait de Magaud un peintre renommé. Sur ce plafond, aujourd'hui disparu, étaient représentés Le Triomphe d'Amphitrite et L'Éducation de Bacchus. Il peint La France offrant des couronnes aux hommes qui l'ont illustrée en 1853 pour le café de France situé sur la Canebière[1]. En 1858, il compose Marseille recevant les produits des différentes nations du globe et leur offrant les siens en échange pour le café des Deux Mondes et, en 1860, Cybèle sur un char trainé par des lions pour le Grand Hôtel. Toutes ces œuvres ont disparu[2].
Les jésuites qui dirigent le Cercle religieux font appel à Magaud pour décorer la grande salle de réunion de leur cercle. Ce Cercle religieux, situé au no 7 rue de la Mission-de-France, occupait les anciens locaux créés en 1643 par les prêtres de la congrégation de Saint-Vincent de Paul connus sous le nom de Messieurs de la Mission de France. Ces religieux étaient aumôniers des galères et s'occupaient du rachat des captifs[3]. Après une location aux Clarisses, ces locaux sont donc occupés par les jésuites qui font réaliser par l'architecte Pascal Coste une chapelle et une salle de réunion (26 × 8,50 m) connue sous le nom de galerie historique. Cette salle de réunion sera décorée de quinze grandes toiles de Magaud, réalisées de 1856 à 1864, représentant le rôle civilisateur du catholicisme. La lecture de ce cycle de peinture devait se faire à partir d'une grande toile marouflée au plafond, aujourd'hui disparue, représentant la Vierge dans les cieux entourées d'anges.
Magaud obtient ensuite une importante commande du préfet Maupas pour le décor de la préfecture des Bouches-du-Rhône en cours de construction. De 1865 à 1873, il réalise huit plafonds à sujets allégoriques et trente deux sujets divers dans les appartements. En 1866, la chambre de commerce lui passe commande de la décoration du plafond du palais de la Bourse ; cette peinture, détruite au cours des bombardements de la ville en pour sa libération, représentait L'Apothéose des grands hommes de Provence[4].
En 1869, il devient directeur de l'école des beaux-arts de Marseille et lui donne une nouvelle impulsion. À partir de 1873, date de l'achèvement du décor du palais de la Bourse, il se consacre presque entièrement à la direction de l'école. Durant les vingt-sept ans de sa direction le nombre de professeurs passe de trois à son arrivée à dix-huit à son départ. Il forme de nombreux artistes dont Jean-Baptiste Olive. Parmi les étudiants, deux peintres et cinq sculpteurs obtiennent un prix de Rome[5]. Il réalise en 1894 la décoration de la salle des fêtes de l'école des beaux-arts située à l'époque au palais des Arts.
↑Adrien Blès, La Canebière dans le temps et dans l'espace, Marseille, Éd. Jeanna Laffitte, 1994, p. 34 (ISBN2-86276-250-4).
↑Bruno Wuillequiey, Denise Jasmin, Luc Georget, Bénédicte Ottinger, Florence Dagousset et Gilles Mihière, Régis Bertrand, Marseille au XIXe, rêves et triomphes, [exposition du 16 novembre 1991 au 15 février 1992], Musées de Marseille, p. 257 (ISBN2-7118-2487-X).
↑Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Éd. Jeanne Laffitte, Marseille, 1989, p. 243-244, (ISBN2-86276-195-8).
↑Paul Masson (dir.), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, 17 volumes, tome XI, Marseille, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 1913 à 1937, p. 311.
↑Louis Toussaint Dassy, L’académie de Marseille, ses origines, ses publications, ses archives, ses membres, Marseille, Barlatier-Feissat éditeur, 1877, p. 606.
Bruno Wuillequiey, Denise Jasmin, Luc Georget, Bénédicte Ottinger, Florence Dagousset et Gilles Mihière, Régis Bertrand, Marseille au XIXe, rêves et triomphes, [exposition du au ], Musées de Marseille, p. 256-267 (ISBN2-7118-2487-X).
Académie de Marseille, Dictionnaire des marseillais, Marseille, Édisud, 2001, p. 211 (ISBN2-7449-0254-3).
Paul Masson (dir.), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, 17 volumes, tome XI, Marseille, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 1913 à 1937, p. 311-312.
Ferdinand Servian, Magaud : l'artiste, le chef d'école, l'homme, Paris, Plon-Nourrit et Cie, , 195 p. (BNF31356545).
Denise Jasmin, La préfecture des Bouches-du-Rhône, Marseille, Jeanne Laffitte, , 159 p. (ISBN2-86276-307-1, BNF35857259).
André Alauzen et Laurent Noet, Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marseille, Jeanne Laffitte, (1re éd. 1986), 473 p. (ISBN978-2-86276-441-2, OCLC920790818, BNF40961988), p. 295-296