De retour en France, Jean-Amédée Gibert expose régulièrement des portraits, des scènes de genre, des natures mortes et des paysages au Salon des artistes français et au Salon des artistes marseillais[8]. Puis de 1908 à 1912 il dessine l'architecture et le décor du palais de Luppé à Arles, qui sera réalisé entre 1913 et 1927, monument qu'il considère comme étant son « œuvre capitale ». Ce bâtiment illustre le goût académique de l'artiste et principalement de l'art de la Renaissance italienne, s'inspirant très certainement d'œuvres qu'il a pu découvrir lors de son séjour à la villa Médicis. Il orne ainsi la salle à manger d'un décor maniériste ornée d'atlantes engainés, ou la façade donnant sur les arènes, digne d'un palais florentin.
Le conservateur
À partir de 1909, il devient conservateur du musée des beaux-arts de Marseille. Il est aussi à partir de 1919, conservateur du musée Grobet-Labadié nouvellement créé. Cette même année, il fait don au musée des Beaux-Arts, d'une collection de 300 santons provençaux réunie entre 1917 et 1919, qui fit l'objet d'une exposition en 2004[9]. Ces santons étaient présentés dans une vitrine du département de sculpture, afin de « faire connaître ces intéressantes figurines exécutées par nos paysans des environs de Marseille, aux personnes étrangères à la Provence. »[10]. Outre la conception de ces deux vitrines, le goût pour les santons est observable par la création d'une œuvre originale, en 1918 : le lustre aux santons, réalisé pour célébrer l'armistice de la Première Guerre mondiale, ce lustre octogonal comporte une vitrine d'une vingtaine de centimètres de hauteur comportant une crèche[11];
Il devient en 1932 directeur des Musées de Marseille et dessine ainsi les plans du musée Cantini, inauguré le . Position qui le conduit à organiser en 1939 la protection des œuvres des musées de Marseille, en raison de la Seconde Guerre mondiale.
« Prix quinquennale Maubert, accordée au meilleur concours de Rome »
Œuvres
Concours (École nationale supérieure des beaux-arts, Paris)
1894 : Voyageurs dans un bac s'apprêtant à traverser une rivière, crayon noir sur calque, cadre : plume, encre noire, 28x32,5 cm, dessins pour le prix Jauvin d'Attainville[13]
1895 : Figure peinte, pour le concours de la Figure peinte, huile sur toile[14]
1896 : La Pythonisse consultée par Saül, huile sur toile, concours d'esquisse peinte et Prix Fortin d'Ivry[15]
1896 : Hylas entraîné par trois nymphes au fond d'une source où il puisait de l'eau, crayon noir et plume, encre noire sur calque, 30,4x38,5 cm, dessin pour le prix Jauvin d'Attainville, école nationale supérieure des beaux-arts, Paris[16].
1897 : Daphnée et Chloé mènent paître leur troupeau, crayon noir sur calque, 27,9 × 34,7 cm, dessin pour le prix Jauvin d'Attainville[17]
1897 : Vulcain enchaine Prométhée, huile sur toile, 115 × 147 cm, troisième du grand prix de Rome de peinture d'histoire, musée des beaux-arts de Marseille[18]
1898 : La Piscine de Bethsaïda, huile sur toile, 113x145, grand prix de Rome de peinture d'histoire, École des beaux-arts de Paris[19]
1902 : La Charité, d'après Andrea del Sarto, huile sur toile, envoi de Rome[20].
Peintures
1896 : Académie de dos du modèle Rouve, huile sur toile, 80 × 65 cm, Marseille, musée Grobet-Labadie[22].
1896 : Jésus lavant les pieds a ses disciples, huile sur toile, 100 x 100 cm, Marseille, musée Grobet-Labadie[23].
1896 : Le Supplice de Marsyas, huile sur toile, 147 x 115 cm, Marseille, musée Grobet-Labadie[24].
1897 : Étude de torse du modèle Chevalier, huile sur toile, 100 x 80,5 cm, Marseille, musée Grobet-Labadie[25].
1898 : Académie de dos du modèle Thuillier, huile sur toile, 80 x 65 cm, Marseille, musée Grobet-Labadie[26].
1900 : L'Épouse coupable ou L'Épouse adultère, huile sur toile, 180.5 x 213 cm, Marseille, musée des beaux-arts. Exposé au Salon des artistes français de 1903[27],[28]
1905 : Le Bon riche, huile sur toile, 204 x 400 cm, Marseille, musée Cantini[29].
1905 : Le Christ à Emmaüs, huile sur toile, 150 x 90 cm, Marseille, musée Grobet-Labadie[30].
1907 : Électre, esquisse pour le portrait de madame Louise Silvain de la comédie française, huile sur toile, 65.5 x 45,5 cm, Marseille, musée Grobet-Labadie[31].
1907 : Portrait d'Eugénie Gruet, huile sur toile, 89 x 116 cm[21].
1923 : Cérémonie de la prestation du serment 1347, 290 x 270 cm, Marseille, musée des beaux-arts[32].
1927 : Nature morte, giroflées et pommes, huile sur toile, 39 x 89 cm, Marseille, musée Cantini[33].
Nature morte, huile sur carton, 31,4 x 24,2 cm, Senlis : musée d'art et d'archéologie[39]
Architecture
1908-1912 : Hôtel ou palais de Luppé à Arles : projet de restauration de l'hôtel Romieu du XVIIe siècle dans un style néo-florentin, réalisé entre 1913 et 1927. Si les décors intérieurs ont fortement souffert, il nous est connu grâce à plusieurs études conservées au musée Grobet-Labadié à Marseille[40], présente le décor dessiné par Gibert.
1824 : Monument aux morts d'Arles, il réalise l'architecture du monument, les sculptures sont l'œuvre de Gaston de Luppé, commanditaire du palais du même nom.
↑Société des artistes français, Le Salon : 15e exposition officielle 1907, Paris, 1907, p. 34
↑R. Maumet, Au Midi des Livres : Ou l'histoire d'une liberté : Paul Ruat, libraire 1862-1938, Marseille : Éd. Paul Tacussel, 2004, p. 300.
↑RÉGIS Bertrand, Quand les Santons entrent au usée... La collection de Jean-Amédée Gibert (Marseille, 1919) exposition du Musée du Vieux Marseille : 5 décembre 2003 – 29 février 2004, Marseilles : Édisud, 2003, p. 10
↑DAVID Catherine, Les orientalistes provençaux : « L'orient des provençaux », exposition du musée des beaux-arts de Marseille, de novembre 1982 à février 1983, Marseille, Musée des beaux-arts, 1983, p. 101
↑Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres sculpteurs dessinateurs et graveurs, vol. 4, Paris, librairie Gründ, 1976, p. 712.
↑Marie-Odile Mergnac, Les noms de famille en France : histoires et anecdotes, Paris, Archives et Culture, 2000, 190 p.
↑Catherine David, Les orientalistes provençaux : « L'orient des provençaux », exposition du musée des beaux-arts de Marseille, de novembre 1982 à février 1983, Marseille, Musée des beaux-arts, 1983, p. 101.
↑Régis Bertrand, Quand les santons entrent au musée : la collection de Jean-Amédée Gibert (Marseille, 1919), exposition au musée du Vieux-Marseille, du 5 décembre 2003 au 29 février 2004, Marseille, Musées de Marseille, Aix-en-Provence, Édisud, 2003, 159 p.
↑Lettre de J.-A. Gibert à Marcel Provence, publiée par ce dernier dans Petite histoire familière de la crèche et du santon, Aix : éd. du Bastidon, 1925, p. 67.
↑Académie des sciences, lettres et beaux-arts de Marseille, qui fut d'après ses dires, « la consécration de [s]a carrière » Mémoire, Marseille, 1934 p. 9
Emmanuel Bénézit, « Gibert (Jean-Amadée) », dans le Dictionnaire des peintres sculpteurs dessinateurs et graveurs, vol. 4 : Dug-Gill, Paris : librairie Gründ, 1976, p. 712. (ISBN2-7000-0152-4)
Régis Bertrand, Quand les santons entrent au musée : la collection de Jean-Amédée Gibert (Marseille, 1919) : exposition, Marseille, Musée du Vieux Marseille, du au , Marseille : Musées de Marseille ; Aix-en-Provence : Édisud, 2003, 159 p. (ISBN2-7449-0473-2)
Catherine David, Les orientalistes provençaux : « L'orient des provençaux », exposition, Marseille, Musée des beaux-arts, à , Marseille : Musée des beaux-arts, 1983, 238 p.
Robert Maumet, Au Midi des Livres : Ou l'histoire d'une liberté : Paul Ruat, libraire 1862-1938, Marseille, Éd. Paul Tacussel, 2004, 429 p. (ISBN2-914282-09-5)
Marie-Odile Mergnac, Les noms de famille en France : histoires et anecdotes, Paris : Archives et Culture, 2000, 735 p. (ISBN2-911665-54-6)