Au IXe siècle, l'Eau d'Heure s'appelait « Ur »[1], qui signifie encore eau en basque.[pertinence contestée]
Géographie
La rivière, d’une longueur de 47,7 km, se jette dans la Sambre à Marchienne-au-Pont après avoir reçu des dizaines d’affluents dont l’Eau d’Yves à Walcourt.
Eau d'Heure, riviérette namuroise-hennuyère. Bassin Wall, par Meuse et Sambre ; profondeur 50 à 150 cm.
Cerfontaine, source dans le bois du Seigneur[3].
Km — Itinéraire
1,2 — confluent du Pré des Bois (d)
1,7 — confluent des Vaux (d)
1,8 — ponceau du chemin de fer (anciennement)
2,7 — village
2,7 — confluent de Rowlet (d)
3,4 — confluent de la Rosière (g)
4,2 — ponceau du chemin de fer (anciennement)
4,4 — ponceau du chemin de fer (anciennement)
4,7 — confluent du Soumoy (d) — (barrage ou lac de Falemprise)
La source de l’Eau d’Heure — à 292,5 m d’altitude, l'un des points culminants de Cerfontaine — est située au centre d’un massif forestier de plusieurs milliers d’ha, qui sépare les bassins de la Sambre, au nord, et celui de la Meuse, au sud. Situées de part et d’autre d’une ligne de faîte, les forêts sont un véritable château d’eau où prennent naissance des dizaines de ruisseaux dont trois rivières plus importantes :
L’Eau d’Heure qui, après 4 km d’un parcours agreste, se retrouve prisonnière du plus grand système de barrages de Belgique, le complexe des Lacs de l’Eau d’heure ;
La Hantes, à moins de 2 km à l’ouest, sur Froidchapelle, à 60 m de la limite de Cerfontaine, toujours sur la même ligne de faîte ;
La Brouffe, enfin, au sud, formée par plusieurs ruisseaux venant de Cerfontaine, Senzeilles et Froidchapelle ; elle reçoit son nom à la limite de Cerfontaine et de Géronsart (Boussu-en-Fagne—Couvin), affluent de l’Eau Blanche, qui un peu plus loin épouse l’Eau Noire pour former le Viroin et rejoindre la Meuse française.
La source est dénommée en wallon : èl’ fontène-mére dè Djerpène soit source principale de l’Eau d’Heure ; Djerpène devrait signifier domaine de Grippa, comme la localité de Gerpinnes.
Sauf en cas de fortes pluies, la source, située au fond d’une petite crique, ne fournit de l’eau qu’une dizaine de mètres ou deux après sa source, à cause d’une captation effectuée en 1906 à quelque 250 m en aval, pour la distribution d’eau dans la localité.
A Cerfontaine, donc à sa source, les habitants avaient l'habitude de dire, à tort, qu’elle doit son nom au fait qu’elle monte d’un mètre en une heure. Si ce phénomène se vérifie, c’est dû au relief accentué du sol et au caractère semi-torrentiel de la rivière.
Son nom pourrait être d’origine pré-celtique[évasif] comme l’Our, l’Aar, et signifier l’eau qui ruisselle[4].
Débit
Le débit moyen de la rivière mesuré à Marchienne-au-Pont, entre 1992 et 2001 est de 3,8 m3/s. Durant la même période on a enregistré[5] :
Un débit annuel moyen maximal de 6,0 m3/s en 2001 ;
Un débit annuel moyen minimal de 2,4 m3/s en 1996.
Un projet de canalisation en 1831
Vers la fin du régime hollandais, la Chambre de Commerce de Charleroi présente au roi des Pays-Bas une requête sur l'état de la forgerie en demandant d'imposer fortement l'importation de fers étrangers, en vue de défendre cette industrie. En 1831, ce projet est remanié, on évacue l'idée de nouveaux droits de douane et insiste sur les bas prix des transports. Dans le cadre de « Projets de canaux pour le bassin de la Meuse », un ingénieur propose de créer un canal qui suivrait le cours de l'Eau d'Heure pour relier au Pays Noir la région de Couvin et de Chimay.
Assez bizarrement, le titre donné à sa proposition est « Le canal de Chimay »… Était-ce pour rendre hommage au prince de Chimay qui pouvait être un des instigateurs de la requête au roi Guillaume Ier ou peut-être parce que ledit prince était un personnage marquant de son époque, qui pouvait user de son influence pour la réalisation de ce projet... On ne le sait pas[6].
Notes et références
↑Guy Weyn, Mont-sur-Marchienne, son histoire, son château et son aspect d'antan, Wépion, , p. 10
↑Lucien Hochsteyn Monographie des cours d’eau. Voies innavigables, Bruxelles 1908. Il faut noter qu'à l’époque, le chemin de fer Charleroi-Vireux — ligne 132 — existait toujours entre Cerfontaine et Walcourt.
↑en fait, dans les bois communaux, sur le versant nord, le bois du Seigneur étant situé sur le versant sud
↑extrait de L’entité de Cerfontaine, aux sources de l’Eau d’Heure, cahier n° 166, Cercle d’Histoire de Cerfontaine
↑André Lépine, Le canal de Chimay (1831) et le chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse (1844) : deux projets de désenclavement ambitieux, avec une carte de l'ESM (1844) et le rapport sur l'ouverture de la 1ère partie de la ligne, Marchienne-Walcourt (1848), Cahier du Musée de Cerfontaine, n° 468, 2021., 18 pages A4 et une carte de l'Entre-Sambre-et-Meuse (1844).
Lucien Hochsteyn, Monographie des cours d’eau. Voies innavigables, Bruxelles, 1908
L’entité de Cerfontaine, aux sources de l’Eau d’Heure, Cahier du Musée de Cerfontaine, n° 166, 35 pages A4, 24 photos en couleur et 17 illustrations, 2012.
André Lépine, " Le canal de Chimay (1831) et le chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse (1844) : deux projets de désenclavement ambitieux, avec une carte de l'ESM (1844) et le rapport sur l'ouverture de la 1ère partie de la ligne , Marchienne-Walcourt (1848), Cahier du Musée de Cerfontaine, n° 468, 18 pages et une carte, 2021.