Eingana est la créatrice de toute chose[1] ou mère originelle[2]. Elle aurait engendré toutes les créatures en une seule grossesse[3],[4].
Elle est une déesse-serpent de la mort qui vécut dans le Temps du rêve. Elle n'avait pas les moyens de donner naissance[5]. Ses enfants grandirent à l'intérieur d'elle, mais n'ayant pas de vagin, elle fut aidée par Barraiya. Ce dernier l'observa se tordre de douleur sur le sol, et lui transperça le corps près de l'anus avec sa sagaie pour qu'elle se libére des vies qui l'habitaient. Un flot de sang s'écoula et avec lui toutes les créatures vivantes sortirent de son giron : Kandagun le dingo chassa les créatures et les sépara en plusieurs groupes, chacun avec une langue différente. Certaines s'enfuirent en volant (les oiseaux), d'autres en nageant et d'autres, les kangourous, en sautant. Puis Barraiya rentra chez lui, dessina sa forme sur un rocher et se transforma ensuite en martin pêcheur[6].
Ses enfants lui restent attachés par un cordon ombilical et toute vie lui est liée. Si ce cordon vient à être coupé, les créatures attachées meurent. Selon le mythe, la mort de Eingana serait la mort de la vie même[7],[8].
Les cris de douleurs d'Eingana pendant son accouchement sont repris dans un rituel Kunapappi sous la forme d'un rugissement du taureau[9].
Dans la culture
En 2002, deux sociétés françaises, EMG et M-Sat commercialisent un CD-ROM contenant un jeu se présentant comme un atlas interactif de la terre en trois dimensions baptisé Eingana[10],[11],[12],[13].
Une araignée est nommée d'après elle : Fentonia eingana[14].
Bibliographie
(en) Roland E. Robinson, The Feathered Serpent : The Mythological Genesis and Recreative Ritual of the Aboriginal Tribes of the Northern Territory of Australia: the Kuppapoingo [and Others] ..., Edwards & Shaw, (ISBN9787270006697).
(en) C. P. Mullard, Aboriginal resistance: a study of its social roots and organisations, Durham theses, Durham, Durham University, (lire en ligne).
(en) Viktoriya Oschepkova et Nataliya Solovyeva, « Spellonyms as linguo-cultural onomastic units in indigenous folklore », E3S Web of Conferences, vol. 284, , p. 08013 (ISSN2267-1242, DOI10.1051/e3sconf/202128408013, lire en ligne, consulté le ).
Notes et références
↑(en) Viktoriya Oschepkova et Nataliya Solovyeva, « Spellonyms as linguo-cultural onomastic units in indigenous folklore », E3S Web of Conferences, vol. 284, , p. 08013 (ISSN2267-1242, DOI10.1051/e3sconf/202128408013, lire en ligne, consulté le )
↑Sam Richards, Sonic Harvest: towards musical democracy, Amber Lane Press, (ISBN978-1-872868-07-3)
↑(de) Rolf G. Orfgen, Helena und Henry, , 392 p. (ISBN9783982044156), p. 209
↑(en) Douglass Baglin et Roland E. Robinson, The Australian Aboriginal in Colour, , 112 p. (ISBN9789050076265)
↑Theresa Bane, Encyclopedia of beasts and monsters in myth, legend and folklore, McFarland & Company, Inc., Publishers, (ISBN978-1-4766-2268-2)
↑(de) Markus Wöhrer, Wege zum Träumen - Teil 3, , 288 p. (ISBN9783749492480)
↑Elizabeth Foster, The Aborigines: from prehistory to the present, Oxford Univ. Pr, coll. « Inquiring into Australian history », (ISBN978-0-19-554600-2)
↑Franck Barès, Bernard Cova et Anicet Nemani, « Chapitre 3. Recruter des volontaires et organiser leur collaboration », Hors collection, , p. 53–67 (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Hüseyin Özdikmen, « Nomenclatural changes for three preoccupied Australian spider genera described by RR Forster (Arachnida: Araneae) », Munis Entomology and Zoology, vol. 4, , p. 121-124. (lire en ligne [PDF])