La génétique du paysage s'intéresse notamment aux liens entre routes, canaux et autres facteurs de fragmentation écologique et la diversité génétique des populations (Ici : Andrews, Indiana, USA)
La génétique du paysage (landscape genetics pour les anglophones[1]) est une discipline récente visant à « décrire l'influence des structures écopaysagères (paysagères et environnementales) sur la structuration spatiale de la variabilité génétique »[2]. Elle est en cela complémentaire de la chorologie qui cherche à expliquer la répartition géographique des espèces vivantes et les causes de cette répartition.
En s'appuyant à la fois sur les systèmes d'information géographique et les nouveaux outils de la biologie moléculaire (analyse génétique) elle propose de nouveaux moyens et modèles pour identifier, et le cas échéant traiter des « discontinuités génétiques » anormales, au sein d'une population ou d'une métapopulation.
Elle le fait via l'analyse de génotypes multilocus individuels[4],[5], et en les géoréférencant.
Utilisation
Cette discipline a par exemple été utilisée pour étudier les populations de chevreuil (Sud-Ouest de la France), espèce connue pour subir les effets de la fragmentation[6], confirmant par la génétique le caractère fragmentant d'une autoroute clôturée, de la Garonne, de plusieurs canaux et des zones urbanisées. Bien que la plupart de ces obstacles soient franchissables par quelques individus (le chevreuil sait nager, et il existe quelques écoducs leur permettant de franchir l'autoroute), une rupture de flux de gènes est observée sur le terrain.
La génétique du paysage a aussi été utilisée pour étudier des populations de glouton (Gulo gulo) de l'Ouest des États-Unis[7], permettant de mieux identifier les barrières écologiques limitant la dispersion des animaux.
(fr) Françoise Burel et Jacques Baudry, Écologie du paysage. Concepts, méthodes et applications, Paris, TEC & DOC, 1999, 362 p.
(en) Guillot G, Mortier F, Estoup A (2005b) Geneland: A computer package for landscape genetics.Molecular Ecology Notes 5 (3), 708-711
(en) Guillot, G., Estoup, A., Mortier, F., & Cosson, J. F. (2005). A spatial statistical model for landscape genetics. Genetics, 170(3), 1261-1280.
(en) Cornuet JM, Piry S, Luikart G et al. (1999) New methods employing multilocus genotypes to select or exclude populations as origins of individuals. Genetics, 153,1989-2000.
Références
↑Manel S, Schwartz MK, Luikart G, Taberlet P (2003) Landscape genetics: combining landscape ecology and population genetics. Trends in Ecology and Evolution, 18 (4), 189-197.
↑Taylor PD, Fahrig L, Henein K, Merriam G (1993) Connectivity is a vital element of landscape structure. Oikos, 68 (3), 571-573
↑Pritchard JK, Stephens M, Donnelly P (2000) Inference of population structure using mutilocus genotype data. Genetics, 155, 945-959
↑Falush D, Stephens M, Pritchard JK (2003) Inference of population structure using multilocus genotype data: linked loci and correlated allele frequencies. Genetics, 164, 1567-1587
↑Coulon A, Guillot G, Cosson JF et al. (2006) Genetic structure is influenced by landscape features: empirical evidence from a roe deer population. Molecular Ecology 15, 1669-1679
↑Cegelski, C, Waits L, Anderson J (2003) Assessing population structure and gene flow in Montana wolverines (Gulo gulo) using assignment-based approaches. Molecular Ecology, 12, 2907–2918.