Gidran Senior est un étalon arabe de lignée Siglawi, qui est à l'origine de la race du Gidran.
Histoire
D'après Bonnie Lou Hendricks et Elwyn Hartley Edwards, Gidran est importé depuis l'Arabie vers la Hongrie en 1814[1],[2]. Un numéro du bulletin officiel de la Société d'encouragement à l'élevage du cheval de guerre français donne pour date d'importation 1815, depuis la Syrie[3], tandis que Tamsin Pickeral donne 1816[4].
Le Français S.-F. Touchstone (1901) donne une version à la fois plus détaillée, et légèrement différente : le comte Henri Hardegg a acheté « en orient » une jument arabe nommée Tifle (ou Fisle[5]), pleine d'un étalon de lignée Siglawi, en 1815[6]. Cette jument est envoyée au haras de Bálbona, où elle donne naissance à l'étalon Gidran, dit Gidran « Senior »[6].
Gidran se reproduit au haras de Bálbona à partir de 1817, avec des juments d'origines variées[7], qu'elles soient locales, arabes, transylvaniennes, espagnoles ou napolitaines[8],[9].
Description
Il est réputé pour avoir été un étalon imposant[4], bien charpenté[6], vif et colérique[10]. Gidran ne mesurerait cependant que 1,48 m environ, selon Touchstone[6].
Lors d'une visite française au haras de Babolna en 1827, il est décrit comme suit :
« Gidran, premier fils de Shaklavy-Gidran et de Fisle, jument arabe de race Nedschdi, famille Hamdanié, alezan-clair, avec étoile au chanfrein, balzane blanche au pied droit de derrière, les deux jambes gauches ayant chacune des balzanes plus hautes. Il a 10 ans et une taille de quinze paumes un pouce[5]. »
— Description des haras militaires de l'Autriche, leur administration et leur police intérieure
Gidran Senior est l'étalon fondateur de la race du Gidran[7],[8]. En 1820, des juments sont envoyées à Bábolna spécifiquement pour qu'il les saillisse[6].
Avec une jument espagnole-napolitaine nommée Arrogante, il donne naissance en 1820 à Gidran II, qui est considéré comme l'étalon fondateur de la race Gidran[1],[11],[12].
Le croisement d'un étalon demi-sang Arabe avec des juments locales hongroises est en effet cité comme l'origine de la race Gidran[13]. Gidran II est un étalon alezan foncé, toisant 1,55 m[14]. Six étalons de robe alezane résultant de ces croisements, dont Gidran II, sont transférés au haras de Mezőhegyes, qui constitue le lieu de sélection de la race du Gidran[7],[2]. Les chevaux reproducteurs des élevages hongrois sont à cette époque appariés en fonction de leur couleur de robe[1].
↑Société hippique française et Société d'encouragement à l'élevage du cheval de guerre français, Revue du cheval de selle : bulletin officiel de la Société d'encouragement à l'élevage du cheval de guerre français, Paris, Société d'encouragement à l'élevage du cheval de guerre français, (lire en ligne), p. 49.
↑ a et bAuguste de (Lieutenant-colonel) Rochau, Achille de Montendre, Geffrier de Neuvy, Baron d'Anthés, Bellin du Coteau, Henry Gaillard et Adrien Pascal, Journal des haras, des chasses et des courses de chevaux : recueil périodique consacré à l'étude du cheval, à son éducation, à l'amélioration de ses différentes races en France, et à toutes les grandes réunions d'utilité publique ou privée, de luxe ou de plaisir, qui ont lieu en France, dans les Pays-Bas, en Angleterre, en Allemagne, en Hongrie, et dans les autres pays de l'Europe, Paris, au bureau du journal, (lire en ligne), p. 163.
[Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN1-84593-466-0, OCLC948839453), « Gidran », p. 469..
[Touchstone 1901] S.-F. Touchstone, Élevage officiel en Autriche-Hongrie : I. Les haras de la liste civile impériale, II. les haras du gouvernement royal hongrois, avec de nombreuses gravures, Paris, Legoupy, , 212 p. (présentation en ligne, lire en ligne)