L'île qui mesure 77 km de long pour 27 km de large, possède de nombreuses plages de sable blanc mais souffre du pillage. Toutefois, depuis les années 1990, un plan de sensibilisation a été mis en place pour préserver l'écosystème. Un éventuel essor du tourisme pourrait inciter les habitants à réfléchir sur les conséquences de ce pillage. En effet, ce sable pourtant de très mauvaise qualité, car salé, était utilisé frauduleusement dans la construction. La Grande Comore dispose également d'un plateau étendu qui souffre de manque d'eau, ce qui nuit à l'expansion de l'agriculture. Pour remédier à ce handicap, de nombreuses nappes souterraines sont aujourd'hui captées grâce aux fonds fournis par différents programmes d'aide au développement. Cependant, les ressources restent insuffisantes pour une utilisation agricole extensive.
Le point culminant de l'île est le Karthala, un volcan de 2 361 m d’altitude, de type hawaïen. Il a connu ses dernières éruptions en 2005 et 2006.
La Grande Comore n'a été unifiée qu'à partir de 1886 sous le règne du Sultan Said Ali bin Said Omar par le traité de Bambao. Le , la France intervient pour régler les conflits internes à l'île. Le sultan fut par suite exilé dès le à Diégo-Suarez, ville du nord de Madagascar, puis à La Réunion à partir de 1897).
Durant le protectorat, le pouvoir aux Comores est exercé par les Résidents qui sont subordonnés au gouverneur de Mayotte. Le premier d'entre eux, Léon Humblot, un botaniste et colon, est l'homme le plus puissant de l'île. Dix ans après en 1897, les autorités françaises le destituent pour mettre fin à ses abus. Limogeage qui ne lui enlève guère de sa puissance : il reste le plus gros colon de l'archipel, puisqu'il possède les deux tiers du territoire sur lequel sont employés de nombreux Comoriens.
À partir de 1911, l'île est annexée par la France (annexion ratifiée le ). Les Comores dépendent alors administrativement de Madagascar
En 1946, les îles forment pour la première fois de leur histoire une entité administrative unie et reconnue (TOM) indépendante de Madagascar. Le , la Grande Comore est de nouveau indépendante au sein de l'État comorien.
L'Assemblée législative de l'île autonome de Grande Comore comporte 20 sièges. Le gouverneur de l'île, élu pour cinq ans, est le chef du gouvernement local. Depuis le , la fonction est occupée par Rassoul Mahmoud Said Moimed Ali.
Divisions administratives
Le territoire de l'île autonome de Grande Comore est divisé en communes (Loi no 11-006/AU du , promulguée le ). Pour des raisons administratives les communes sont groupées en préfectures, et réparties comme il suit[1] :
L'île de Grande Comore (Ngazidja) est la principale zone économique de l'Union. La principale ressource de devises y est la culture de la vanille. L'île souffre d'un manque cruel d'eau, en effet les roches volcaniques ne retiennent pas l'eau et il y a peu de sources, ce qui limite l'agriculture vivrière surtout dans les zones hautes de l'île où s'étendent pourtant de vastes zones herbeuses. D'autre part l'agriculture sur les pentes volcaniques à fort dénivelé provoque une grande érosion des sols. La production des fruits et des légumes y est aussi insuffisante. D'autre part les habitudes alimentaires prises de consommer des produits exotiques (farine, riz, pomme de terre…) déstabilisent la production.
La diaspora grand-comorienne est très importante en France, que ce soit en France métropolitaine, à La Réunion et à Mayotte. Encore très solidaire, elle fournit un apport financier non négligeable à la population restée dans l'île. Les Grand-Comoriens parlent le shingazidja, mais aussi pour le plus grand nombre, la langue française. En effet c'est la clé pour continuer ses études.
La société grand-comorienne, comme de nombreuses cultures bantoues, possède une organisation sociale de type initiatique. Il existe trois principaux groupes :
Les Grands mariés (Shingazidja : Wandru Wadzima, les hommes accomplis) qui sont les grands notables, les hommes qui pèsent sur la vie sociale et politique par le prestige lié au mariage. Ils sont autorisés à porter des vêtements spécifiques. Le poids des notables est extrêmement important, rien ne peut se faire sans leur assentiment. Dans les années 1970, le révolutionnaire Ali Soilih mit en place un régime qui lutta contre ce pouvoir jugé immobilisateur et un frein au développement[réf. nécessaire].
Les jeunes adultes ou Wanamdji qui se préparent à le devenir.
Les jeunes ou moins jeunes qui ne peuvent pas, pour des questions financières, sociales, envisager le grand mariage.
En Grande Comore, devenir Grand marié est le but de tout homme, et un devoir pour les fils aînés. Dans les autres îles, la situation est moins hiérarchisée, donc plus souple. Aux Comores, on travaille pour subvenir d’abord aux besoins de sa famille : l’argent épargné est affecté en priorité aux besoins familiaux : mariage, pèlerinage à la Mecque, naissances, funérailles...
Sites touristiques
Lac Salé (Bangoi-kouni au nord) sur lequel plusieurs légendes sont nées.
La mosquée miraculeuse (chiounda) située à Bangoi-Kouni au Nord de la Grande Comore.
Le Dos du Dragon se trouvant à Ivoine.
Le Karthala, volcan haut de 2 361 mètres, en est le point culminant. Sa dernière éruption remonte au . La précédente datait d'avril 2005.
Les plages au sable blanc fin de Chomoni, Chindini, Maloudja et Trou du Prophète qui se situent au nord de Mitsamihouli
La Mosquée Saïd Mohamed Djohar à Mdé Sahani Bambao avec son architecture arabo-musulmane
Le village touristique de Gnoubadjou : le village de Gnoubadjou appelé aussi Chongodouda en langue locale se trouve au village de Djoumoichongo. Gnoubadjou fut le village où le botaniste français Léon Humblot avait établi ses travaux de sciellerie et autres. Léon Humblot est mort en 1914 et est enterré à Gnoumbadjou et sa tombe reste un lieu de visite.
Michel Louette, Hachime Abdérémane, Ibrahim Yahaya (et al.), Atlas des oiseaux nicheurs de la Grande Comore, de Mohéli et d'Anjouan, Musée royal de l'Afrique centrale, Tervuren, 2008, 240 p. (ISBN978-90-74752-37-4)
Sophie Blanchy, « Les Darwesh aux Comores (île de Ngazidja). Systèmes de valeurs et stratégie : de l’idéal islamique à la réalité sociale », in C. Allibert & N. Rajaonarimanana (dir.), L’extraordinaire et le quotidien. Variations anthropologiques. Hommage au professeur Pierre Vérin, Paris, Karthala, 2000, p. 217-241.
Sophie Blanchy, « Cités, citoyenneté et territorialité dans l’île de Ngazidja (Comores) », Journal des africanistes, 74-1/2, 2004, p. 341-380.
Olivier Hawlitschek, Rémy Eudeline et Antoine Rouillé, Faune terrestre de l'archipel des Comores, Hambourg, Antoine Rouillé, coll. « Guide de terrain », , 338 p. (ISBN979-10-699-5956-9).