Culture des ComoresLa culture des Comores, petit archipel d'Afrique australe, désigne d'abord les pratiques culturelles observables des 1 100 000 habitants de l'union des Comores et des diasporas. Les habitants séculaires des comores, qui se nomment les Grand-Comoriens ou Comoriens, les Anjouanais, et les Mohéliens préservent une branche méridionale de la culture swahilie1 IntroductionLa population des Comores, pour une grande part d'origine ethnique bantou, est essentiellement musulmane sunnite de rite chaféite. La culture comorienne est historiquement une subdivision méridionale de l'importante Culture swahilie, ensemble culturel africain d'origine bantoue, d'influence indienne et arabo-musulmane[citation nécessaire], présent sur toute la côte est-africaine et une partie des îles de l'océan Indien occidental (région anciennement appelée « Zanguebar »), et dont la principale unité politique historique fut au XIXe siècle le grand sultanat de Mascate et Oman (qui deviendra le Sultanat de Zanzibar fin XIXe siècle, auquel les îles des Comores n'ont cependant jamais formellement appartenu). Les Comores constituent toutefois une région satellitaire de cet ensemble culturel - d'où le fait que les différents dialectes comoriens sont linguistiquement légèrement éloignés du kiswahili continental -, marqué par de nombreuses autres influences fortes comme les cultures malgache (très importante à Mayotte, nettement moins aux Comores), persane (Shirazie), indienne ou bien sûr française, notamment par le biais de Mayotte[évasif]. La religion structure en grande partie la société, mais de nombreuses coutumes et schémas sociaux propres aux peuples d'Afrique de l'Est sont profondément ancrés dans la vie de tous les jours :
À la différence des autres îles, la culture malgache est très présente à Mayotte. Le Kibushi (langue sakalave) est la langue maternelle de près de 20 % de la population, plusieurs villages sont malgachophones, ainsi que de nombreux toponymes. Une petite population malgache existe également à Anjouan, mais elle est négligeable à Mohéli et en Grande Comore. De nombreuses traditions et pratiques culturelles sont partagées avec les régions de Mahajanga, Nosy-Be et Antsiranana (Diego-Suarez) depuis plusieurs siècles comme en témoignent plusieurs découvertes archéologiques (civilisations de Dembeni et d'Accoua XIe – XIVe siècle). LanguesLes langues officielles de la République des Comores sont le comorien (shikomori, lingua franca), l'arabe et le français. La langue officielle de Mayotte est le français, mais deux langues locales y sont également reconnues, le shimaoré et le kibushi. Les langues courantes, selon les îles, sont : mahorais (shimaore), grand comorien (shingazidja), mohélien (shimwali), anjouanais (shindzuani), sakalava / antalaotsi (shibushi), portugais... De nombreux Mahorais parlent également le malgache pour différentes raisons :
Structures socialesComme de nombreuses sociétés bantoues l'individu n'est rien face au groupe. L'appartenance au groupe est le fondement de la société et toute mise à l'écart est la plus sévère des punitions. Aux Comores, l'appartenance se définit d'abord par le village d'origine ensuite par l'appartenance à des sociétés de type initiatique. Ces liens forment un quadrillage qui définit un individu. D'autre part, si déjà aux Comores les comoriens ont une tendance forte à se regrouper par communauté d'origine et même de village.
Symboles
Classes socialesLa société issue du mélange arabo-bantou du XIIe au XVe siècle forme les fondements de la culture comorienne. Cette société qui s'appuie sur l'esclavage et le clientélisme possède plusieurs classes distinctes. La plus importante numériquement est celle des gens libres (wangwana), elle-même très hiérarchisée en fonction de l'importance sociale de la famille dans le village de naissance. Les gens du palais (wakabaila) sont les descendants arabo-perso-africains, ce sont les nobles. Les serviteurs de ces nobles, issues de familles clientes. Les sociétés socio-professionnelles regroupées dans les villes ou dans les villages de pêcheurs, jugées inférieures par les gens libres. Les commerçants, grands voyageurs, bénéficiaient d'un statut particulier. Société de type initiatiqueComme dans plusieurs sociétés de l'Afrique orientale, il existe une organisation de la population en classes d'âge (Hirimu en Grande Comores, Shikao à Mohéli) et en différents mérites ou rituels accomplis. L'aboutissement de cette organisation est le grand mariage Dola n'kou ou Houlola ha ada). Cette organisation permet un certain mixage social qui sert à la fois d'ascenseur social, d'échappatoire, un co-initié, même noble peu y être brocardé par exemple. La signification des rituels et l'importance sociale que cela génère diffère selon les îles. Les grands moments de ces rituels sont les sacrifices et les partages de bœufs qui révèlent la structure de la hiérarchie sociale. En Grande Comore, la situation est plus hiérarchisée que dans les autres îles. Le pouvoir obtenu par l'obtention de ce statut engendre des situations et des comportements très particuliers. Certains pensent que cette coutume en Grande Comore est un frein au développement. Les Wandru Wadzima, les hommes accomplis :
Les Wanamdji en Grande Comores et wanahirimu dans les autres îles, qui n'ont pas fait le grand mariage :
FamilleLa famille traditionnelle est matrilinéaire, ce qui ne va pas sans contradiction avec la tradition musulmane. Les règles sont codifiées et très logiques si l'on accepte ce système. Ceci a pour conséquence :
Le système de l'honneur est également particulier. La plus grande punition que l'on peut infliger à un homme, c'est l'ostracisme. Vivre seul est la plus grande malédiction que l'on puisse souhaiter à un homme, aussi à cette idée, tous rentrent dans le rang.[réf. nécessaire] L'adoption est également une pratique courante, l'enfant dit alors maman à plusieurs femmes, et il sait parfaitement qui est sa génitrice. Une femme adopte, mais l'autre n'abandonne pas, la mère confie l'enfant parce que la mère adoptive a envie d'en avoir un, parce qu'elle ne peut plus en assurer la garde, etc. Si le besoin s'en fait sentir, l'enfant peut fort bien retourner vivre avec sa mère biologique, ou une autre… Les divorces sont courants, et il n'est pas rare pour une femme de se marier plusieurs fois. Cela est souvent dû à la tendance des hommes à vouloir s'engager dans la polygamie (à cause des familles, pour des raisons de village). Il existe plusieurs sortes de mariage, qui n'ont pas tous la même valeur sociale dans chacune des îles. Le mariage festif et de notoriété s'appelle grand mariage. C'est le but de tout homme et femme respectable. Les mariages forcés entre jeunes filles et hommes âgés sont de moins en moins acceptés et restent une préoccupation des jeunes filles, même s'ils deviennent rares. Ce thème est très présent dans les concours de nouvelles pour lycéens organisés dans la COI auxquels les Comores participent. SabénasLes Sabenas sont des Comoriens chassés en masse de Madagascar début 1977, ce nom leur provient de la compagnie belge qui les a secourus. En effet, le rutaka (pogrom) s'est déclenché à Majunga à Diego-Suarez, dans cette ville uniquement, vers la fin du mois de , perpétré par les Betsirebaka et des Antandroy, deux tribus malgaches, contre toute population d'origine comorienne, par identification de leur nom à résonance musulmane ou de leur frontal noirci par la génuflexion lors des prières. Il serait parti d'un banal conflit de mœurs et de voisinage. Les premières évacuations ont eu lieu début par des bateaux Ville de Tuliéar et Ville de Manakara, enfin par la ligne aérienne belge Sabena. Ces Comoriens, bien souvent métissés, installés sur la côte nord-ouest de Madagascar depuis des générations, forment le cinquième groupe culturel constituant la population comorienne. Religions et croyancesPratiques magiquesIssu des croyances africaines, le savoir-faire des Comoriens dans l'occultisme est très réputé dans l'océan Indien. Ali Soilih, dirigeant de l'État Comorien entre 1975 et 1978 a fermement poursuivi et persécuté les auteurs de ces pratiques. Pratiques de l'islamL'archipel a été islamisé du IXe au XVe siècle[4]. L'islam pratiqué est un islam tolérant de rite chaféite. Surtout dans l'union des Comores, les enfants ont pour premier lieu de formation l'école coranique où ils apprennent à lire et écrire en caractère arabe et à réciter les versets. Il n'est pas rare d'y rencontrer des personnes se réclamant du soufisme. En Grande Comore, les ouléma s'attachent à garder vivante les coutumes issues d'Afrique ainsi que les pratiques islamiques. Ces deux héritages sont quelquefois en contradiction ce qui colore d'une façon très originale l'islam des Comores. On peut citer par exemple dans cette île :
Si la tradition chaféite a longtemps permis une grande tolérance religieuse aux Comores, l'influence récente et grandissante de l'Arabie saoudite, qui investit largement dans l'île (40 millions d'euros en 2017) sous l'impulsion du président Azali Assoumani fait craindre aux observateurs internationaux une emprise du radicalisme salafiste sur l'archipel, et des dangers politiques qu'il entraîne[5]. Ainsi, un rapport de 2019 de la Commission des Affaires Étrangères de l'Assemblée Nationale raconte :
Enjeux et transformationsDans l'union des Comores, l'équilibre est instable. En effet, de nombreux étudiants obtiennent des bourses d'études pour aller étudier la religion dans les pays arabes et reviennent enseigner des principes qui peuvent être en contradiction avec la tradition. Plusieurs pays du Golfe, par l'intermédiaire de financement de mosquée et de centre de formation, tentent d'introduire un islam plus rigoureux de type wahabite. Certains voient dans ces changements la volonté des autorités locales et religieuses de s'affranchir de l'influence de la France. A contrario, à Mayotte, la société subit une certaine sécularisation du fait de l'abandon de la loi islamique locale pour la loi française. D'autre part, comme dans l'ensemble des pays de la région, se développe dans les îles, un islamisme plus radical, qui conduit certains à des voies violentes. Même si cet islam laisse incrédule la plupart des habitants des îles, son audience augmente notamment par mimétisme. Fêtes culturelles et religieuses
Arts de la tableCuisineComme la cuisine créole, elle est influencée par les cuisines indienne, arabe, malgache et africaine. Les aliments de base les plus consommés sont le riz, le manioc, les bananes vertes (ndrovi) et les fruits de mer. La noix de coco est la base de nombreuses sauces. On peut signaler les spécialités suivantes :
On y savoure aussi des plats et spécialités directement d'origine indienne : BoissonsArtisanatsHabillementTrès attaché à leur lignée, chacun respecte les costumes caractéristiques et surtout les couleurs caractéristiques que leur village possède. Les différences de costumes sont surtout notables pour ceux des femmes. La couleur d'un foulard de femme (chiromani en comorien) indique, encore en 2005, l'île d'origine de cette femme. Les détails des vêtements indiquent le niveau dans la hiérarchie coutumière (célibataire, grand mariage, hadj…) Une des pièces les plus originales des costumes des hommes est le « Kofia à trou », sur lequel des paroles du coran sont souvent cousues. Les femmes ont la coutume de s'orner du Msindanu, le masque de beauté au bois de santal. SantéSportsBien que Les Comores aient une situation économique défavorable, le sport reste l'un des divertissements nationalement pratiqués par les comoriens, notamment le football grâce à la Fédération de football des Comores,qui permet ce divertissement. Le football est pratiqué et par la majorité des comoriens qui en fait une passion. Mais les conditions de jeux ne sont pas aussi réjouissants;les terrains ne sont pas traités
MédiasEn 2016, le classement mondial sur la liberté de la presse établi chaque année par Reporters sans frontières situe les Comores au 50e rang sur 180 pays[7]. La taille réduite de l'archipel conduit à une certaine forme d'autocensure. Les médias se développent, notamment en ligne, mais souffrent d’un manque de ressources et d'infrastructures[8]. Presse écrite
Radio-Télévision
InternetLe , Mayotte accède « pour la première fois » à l'internet haut débit après avoir été raccordé au câble sous-marin Lion 2 de France Télécom-Orange[11].
Littérature
Auteurs
Sites
Arts visuelsDessinPeinture
SculptureArchitecture
Arts de scèneMusique
Danse
ThéâtreCinéma
AutresTourisme
PatrimoineLe programme Patrimoine culturel immatériel (UNESCO, 2003) n'a rien inscrit pour ce pays dans sa liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité (au 15/01/2016). Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) n'a rien inscrit pour ce pays dans son registre international Mémoire du monde (au 15/01/2016). Aucune liste de musées ou d'institutions culturelles n'est encore répertoriée, pour ce pays. Musées et autres institutionsListe du Patrimoine mondialLe programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit dans sa liste du Patrimoine mondial (au 12/01/2016) : Liste du patrimoine mondial aux Comores. AnnexesBibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Discographie
Filmographie
Articles connexes
Notes et références
Liens externes
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