En 1904, il se marie avec Hélène Glasson dont il a un fils, Michel Guinier[4], et une fille Annette un de ses sujets préférés. En 1907, il est lauréat du prix Henner.
Excellent pastelliste et brillant coloriste, il peint de nombreux portraits, essentiellement féminins. Il exécute aussi des paysages, des scènes marines souvent inspirées par la Bretagne dont il peint les costumes et les paysages, principalement la région de Concarneau et le Pays Bigouden, mais aussi au Faouët, à Vannes, à Paimpol et à l'île de Bréhat[7]. Il aborde avec succès tous types de sujets : l'allégorie, le nu, la scène de genre, le portrait, le paysage. Il séjourne en Italie, en Hollande, dans les Alpes et dans les Pyrénées[8]. « C'est l'un de ces peintres bourgeois, vivant confortablement de tableaux de commande, qui, une fois en vacances, peignent uniquement par plaisir, au gré des promenades et des coups de cœur » écrit Françoise Gloux, galeriste[3]. Henri Guinier bénéficie aussi de commandes officielles : en 1909, il participe avec d'autres peintres à la décoration de la mairie de Neuilly-sur-Seine, peignant La Tapisserie[9]. Il est probablement l'auteur de deux peintures murales situées à l'ENSAM[réf. nécessaire].
En 1914, au Salon des artistes français, il est salué pour son Portrait du lieutenant-colonel Rimailho, célèbre officier ayant perfectionné le canon de 75 mm et ayant conçu le canon de 155 court à tir rapide auquel il a donné son nom[10].
Durant la Première Guerre mondiale, Henri Guinier est non-mobilisable en raison de son âge. Il aurait alors contribué à la section camouflage mise en place par le peintre Lucien-Victor Guiraud de Scévola[10]. En avril 1917, l'artiste participe à la troisième mission des artistes aux Armées avec d'autres peintres tels que Charles-Frédéric Lauth, Bernard Naudin, André Devambez ou encore René Piot[11]. Leurs oeuvres, véritables témoignages de guerre, sont diffusées dans la presse mais aussi présentées lors d'exposition comme celle de juin 1917 au musée du Luxembourg qui a été commentée par le critique d'art Louis Vauxcelles[11]. Dans une vue de l'exposition, le panneau d'Henri Guinier présente de nombreux paysages tragiques ou des scènes de ruines[12]. En effet, l'artiste a réalisé de nombreux dessins et pastels ainsi qu'un ensemble de photographies sur le front à Verdun. À la suite de cette exposition, l'État se porte acquéreur de certains de ses tableaux comme Verdun, Froideterre, avril 1917[10] ou encore Le Bois de Vaux-Chapitre[13]. Après la guerre, Henri Guinier expose au Salon des artistes français de 1919 une allégorie de La France victorieuse.
À partir de 1920, passant désormais l'hiver à la montagne, il peint des paysages des régions de Pau et Argelès-Gazost ou encore de la vallée de Chamonix[14]. « Dans les dernières années de sa vie, il s'intéresse beaucoup au dessin, ne se contenant plus d'exprimer les jeux changeants de la lumière, mais s'attachant à la précision de la forme qu'il aime à ciseler » écrit Jean Vuillemin[15].
Les archives du peintre sont données par sa famille au musée départemental breton de Quimper en 2007. Le peintre fait l'objet d'une exposition temporaire au musée du Faouët (Morbihan) en 2008.
↑Ainsi que son frère jumeau Édouard, de parents d'origine lorraine (son père est Simon Guinier).
↑ a et b« Galerie Gloux. Le grand Henri Guinier en petit format », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
↑Leur fils Michel Guinier, ingénieur des arts et manufactures, œuvra dans la construction du métro parisien, mais fut aussi un grand spécialiste des orgues (orgues-cannes.org)
↑Thomas-Alexander Harrison (1853-1930) est un peintre américain qui séjourna fréquemment l'été à Pont-Aven, puis à partir de 1882-1883 à Concarneau en Bretagne
↑Jean-Marc Michaud, Henri Guinier, Éditions du Chasse-Marée, 2008 (ISBN978-2-35357-052-2)
↑Charles Wittmann et Paul Chabas, À la mémoire de Henri Guinier, artiste peintre… Quelques œuvres et quelques dates. Discours prononcés sur la tombe de Henri Guinier, le , Imprimerie de Vaugirard, 1928 (en ligne).
↑ ab et cJean-Marc Michaud, Denise Delouche (dir.), La Première Guerre mondiale vu par les peintres de Bretagne : catalogue d'exposition (Le Faouët, Musée du Faouët, du 28 juin au 11 novembre 2014), Le Faouët, iv'éditions, , 107 p. (ISBN978-2-8449-7285-9), p. 63
↑ a et bFrançois Robichon, « Les missions d'artistes aux armées en 1917 », Cahiers d'études et de recherche du musée de l'Armée (CERMA), no 1, , p.15.