Ligne d'Orange à l'Isle - Fontaine-de-Vaucluse
La ligne d'Orange à l'Isle - Fontaine-de-Vaucluse, à l'origine dénommée ligne d'Orange à l'Isle-sur-Sorgue, est une ancienne ligne de chemin de fer française qui reliait la Gare d'Orange à celle de l'Isle - Fontaine-de-Vaucluse, dans le département de Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle constitue la ligne 926 000 du réseau ferré national[1]. HistoireCréation de la ligneLa loi du portant classement de 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d’intérêt général retient en n°134, une ligne de « L'Isle à Orange par Carpentras[2] ». Cette ligne est déclarée d'utilité publique par la loi du [3]. Elle est concédée à titre définitif à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[4]. La ligne, alors dénommée ligne d'Orange à l'Isle-sur-Sorgue, est ouverte à l'exploitation par la même compagnie le [5]. Intérêt économiqueLes arguments économiques en faveur de cette ligne sont nombreux. Le tracé permet de doubler la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles, dénommée à l'époque « ligne impériale » et de fluidifier le trafic[6]. La ligne permet de relier tous les grands marchés de Vaucluse, donnant par ailleurs à Carpentras le rôle de plaque tournante de l'économie locale (voir Exploitation)[7]. Dates de déclassementA partir des années , le développement des autobus représente une concurrence de plus en plus forte[6] et le service des voyageurs ferme le [8]. La ligne a été déclassée en deux étapes :
La section de Carpentras à Pernes (PK 23,602 à 28,390) est retranchée du réseau ferré national le [11]. Ce retranchement est finalement annulé par la décision 252 370 du Conseil d'État du [12]. Description de la ligneInfrastructureToutes les gares sont construites d'après les critères de construction établis par le Ministère des Travaux publics en 1880, en fonction du nombre d'habitants et de voyageurs. Le modèle de base est une gare construite en pierres et enduite d'un crépi, comportant trois travées, deux à trois portes surmontées d'une marquise en charpente de fer, couverte de bois. Les encadrements de portes et fenêtres sont en pierre de taille. Les abris pour voyageurs, situés de l'autre côté de la voie, sont aussi standardisés, encadrés d'une lampisterie et d'une huilerie[7]. Gare de JonquièresSi la plaque indique sur la gare le nom de la ville de Jonquières, le bâtiment voyageur situé de l'autre côté de la voie indique Joncquières. Cette curiosité vient du fait que l'orthographe actuelle de la ville a été validé en soit 74 ans après la construction de la ligne. Le village tiendrait son nom des joncs qui couvraient le territoire, en grande partie constitué de marécages ou paluds aujourd'hui asséchés. Ces joncs figurent d'ailleurs sur les armoiries du village. La gare est de troisième classe, c'est-à-dire pour une zone de 6000 habitants et pour un trafic moyen de 30 voyageurs par jour[6]. Gare de SarriansLa gare de Sarrians se voit ajouter le nom de Montmirail, à la demande du directeur de l'établissement thermal de Montmirail, situé sur la commune de Gigondas. En effet, Sarrians est l'arrêt pour les curistes qui sont ensuite transportés par une calèche faisant quotidiennement le trajet jusqu'aux thermes[6],[13],[14]. Gare d'Aubignan-LoriolLa gare d'Aubignan-Loriol, inaugurée en 1894, a la particularité de se trouver à mi-chemin entre les deux communes. Elle ferme en 1974, malgré l'opposition des deux villes[7]. Elle est aujourd'hui transformée en bar-restaurant justement nommé Bistrot de la Gare[14]. Gare de Pernes-les-FontainesDepuis l'arrivée de la véloroute Via Venaissia, la gare est également réhabilitée en bar-restaurant et, à l'instar de l'établissement de Pernes, intitulée Bistrot de la Gare[14]. ExploitationBien que des trains de voyageurs aient circulé sur la ligne, le trafic était principalement composé de trains de marchandises, transportant des produits agricoles, artisanaux et industriels. Avec la création du canal de Carpentras en , traversant tout le territoire vauclusien, l'agriculture et l'industrie ont alors connu un essor sans précédent. L'arrivée de la ligne permet l'exportation de plants de vignes, de garance, de fruits et légumes, mais aussi l'importation de produits du nord de la France (charbon, fer, fonte, bois, articles manufacturés...). L'apparition de trains à grande vitesse spécialement affectés au transport de marchandises permet la naissance d'industries locales (papeteries, scieries de pierre, conserveries, fabriques d'huile ou de produits chimiques...)[7]. Au début du XXe siècle, pas moins de 120 usines jalonnaient le parcours : filatures de soies, papeteries, scieries de pierre, fabriques d'huile, produits chimiques (notamment superphosphate), conserveries... À Sarrians, la cheminée en béton de 50 mètres de haut des anciennes Conserveries du Midi constitue un rare témoignage encore visible de cette activité industrielle. La rentabilité de la ligne s’essouffle dès les années avec la concurrence des autobus, qui ont raison du trafic voyageurs. Puis le développement du transport routier dans les années supplantera le fret et la ligne fermera définitivement en [6],[7]. Via VenaissiaEntre et , le Conseil départemental de Vaucluse fait réaménager la portion entre Jonquières et Carpentras voie pour la transformer en véloroute : il s'agit de la Via Venaissia. Le premier tronçon ouvre dès , le second en à l'occasion du passage du Tour de France et le troisième en . Elle est actuellement longue de 31 km. À terme, sa partie ouest doit relier la ViaRhôna v[ers Caderousse et sa partie sud se connecter avec la Véloroute du Calavon, près de Cavaillon (Eurovélo 8)[7],[14],[15],[16]. Une consultation entre SNCF Réseau et la CoVE est actuellement en cours afin de déterminer l'aménagement d'une portion de 500 mètres de voie cyclables, dont l'emprise est sur le terrain de la gare de Carpentras[14]. Notes et références
Voir aussiArticles connexes
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