Mobilisation austro-hongroise de 1914La mobilisation austro-hongroise de 1914 désigne l'ensemble des opérations visant à permettre à l'Autriche-Hongrie d'entrer dans le conflit ouvert par la déclaration de guerre austro-hongroise à la Serbie le 28 juillet 1914. PréparationLes réformes militairesDepuis 1912, l'armée commune est l'objet de nombreuses réformes, impulsées par le chef de l'AOK, Franz Conrad von Hötzendorf ; en effet, celle-ci dépendait alors des règlements et lois édictés le , adaptés au fil des années[1]. Au tournant du siècle, l'inadaptation du système établi en 1889 devient patente, en dépit d'une modernisation constante de l'artillerie et des techniques de commandement et de transmission[2]. La mobilisation partielle consécutive à la crise bosniaque de l'hiver 1908-1909 permet aux responsables politiques de prendre conscience des faiblesses de l'armée commune, notamment en termes d'effectifs ; appuyés par une campagne de presse, les ministères autrichiens et hongrois parviennent à imposer dans le débat public la question du renforcement de l'armée commune[3]. Au cours de l'année 1911, la question de la modernisation militaire de la double monarchie ; ainsi, les représentants autrichiens et hongrois réunis lors de la session des délégations[a] adoptent dès le début de l'année 1911 les dispositions prévues par le ministre commun de la guerre[4]. Planification austro-hongroiseDans le cadre d'un conflit avec la Russie (ou l'Italie) et la Serbie, les stratèges austro-hongrois divisent l'armée austro-hongroise en trois forces, une première, le A-Staffel composé de neuf corps d'armée déployés face à l'Italie ou la Russie, un second groupe de trois corps, le Minimalgruppe Balkan engagé contre la Serbie et le Monténégro ; un troisième groupe, le B-Staffel, se tiendrait en réserve pour être déployé en fonction des besoins et de l'évolution des combats en Serbie et en Galicie[5]. Mise en œuvreLa réponse serbe à l'ultimatum austro-hongrois du pousse les militaires austro-hongrois à ordonner la mobilisation générale de l'armée commune le [6]. Ordres de mobilisationPar son ordre signé le , dans la matinée, François-Joseph signe l'ordre de mobilisation de l'armée commune, selon les plans de mobilisation établis en cas de conflit austro-serbe ; l'ordre, signé en Allemand, langue de commandement de l'armée commune, est diffusé dans l'ensemble des langues utilisées au sein de la double monarchie[7]. ÉtapesL'armée commune procède dès l'expiration de l'ultimatum à une mobilisation partielle, mettant en place un dispositif dirigé contre la Serbie et le Monténégro[7]. La mobilisation partielle, puis générale, de la Russie met à mal ce processus et pousse les planificateurs militaires austro-hongrois[8] Prémices d'une guerre de coalitionFace à plusieurs adversairesDepuis l'arrivée de Franz Conrad von Hötzendorf au poste de chef d'état-major du haut commandement austro-hongrois en 1906, un partage des tâches se met en place entre diplomates et militaires. En effet, la double monarchie apparaît entourée d'ennemis lorgnant sur des portions de son territoire ; la planification militaire austro-hongroise donne donc un rôle important aux diplomates, Conrad leur assignant la tâche d'éviter un conflit simultané avec l'ensemble de ses voisins[5]. frictions avec le ReichDepuis la seconde moitié des années 1870, la double monarchie a démontré son incapacité à participer victorieusement à une confrontation européenne de grande ampleur sans le soutien du Reich[b],[5]. Au fil des années, la double monarchie renforce ses liens avec le Reich, l'empire des Habsbourg devenant même, en dépit de nombreuses frictions, le « brillant second » de Berlin. En 1914, au terme de ce processus, l'indépendance de la double monarchie sur le plan international semble de plus en plus artificielle[9]. Premiers combatsLe matin du , Leopold Berchtold informe par une note diplomatique le gouvernement serbe de l'état de guerre entre la double monarchie et la Serbie ; la déclaration de guerre austro-hongroise à la Serbie oblige le gouvernement russe à soutenir son allié serbe, mais Sergueï Sazonov, le ministre russe des affaires étrangères, informe les représentants allemands et austro-hongrois en poste à Saint-Petersbourg que les troupes russes resteront sur leurs positions tant que l'intégrité du territoire serbe est maintenue[10]. dans les BalkansDès le soir du , la flottille austro-hongroise du Danube bombarde la capitale serbe, Belgrade[10]. En GalicieFace à la Russie et à son armée numériquement très forte, la double monarchie reçoit le rôle de contenir les unités russes qui doivent attaquer en Pologne, devant résister à cette armée le temps que l'armée allemande ait battu la France, en six semaines, selon Moltke le jeune, le chef d'état-major général allemand, traversé l'Europe, puis opéré sa concentration en Prusse et en Silésie[11]. Notes et référencesNotes
Références
AnnexesBibliographie
Articles connexesLiens externes |