Transnistrie Anciennement : République de Moldavie (langue officielle comme synonyme de roumain dans la déclaration d'indépendance de 1991 et depuis la loi n° 36 du 5 décembre 2013, et dont le seul nom officiel est « roumain » depuis la modification constitutionnelle du 2 mars 2023)
Du point de vue sociolinguistique, parler savant et parlers régionaux, dont les locuteurs peuvent se comprendre spontanément et complètement sans traducteur ni dictionnaire, sont une « langue unitaire dont les formes passées et actuelles présentent tant de traits structurels communs scientifiquement établis, qu'elles constituent un seul ensemble »[6]. Les linguistes s'accordent pour appliquer l'appellation « moldave » au parler abstand de la Moldavie historique, l'une des variantes régionales du roumain, scientifiquement vérifiable. En revanche, lorsque « moldave » désigne la langue roumaine moderne standard ausbau uniquement dans les pays issus de l'ex-Union des républiques socialistes soviétiques (Moldavie et Ukraine principalement), il s'agit d'un choix purement politique remontant à un décret soviétique du en République socialiste soviétique autonome moldave, annulé le et remis en vigueur le [7].
Comme les nombreuses sources soviétiques (sauf entre le et le [8]), la majorité des sources, russes, russophiles ou russophones récusent les travaux des linguistes en affirmant que « moldave » et « roumain » seraient deux langues différentes, la première parlée en Moldavie et la seconde en Roumanie, ou bien que le moldave serait un dialecte local parlé exclusivement en République de Moldavie tandis que le roumain serait une langue savante née en Roumanie et adoptée par une minorité de citadins moldaves : voir le débat autour de l'identité moldave[9]. La législation moldave reconnaissait les deux dénominations comme « analogues »[10].
L'union des principautés danubiennes de Valachie et de Moldavie est l'aboutissement de la renaissance culturelle roumaine sous l'influence (comme ailleurs en Europe) des Lumières, manifestée par les révolutions de 1821 et de 1848. Ce processus menaçait l'intégrité territoriale de l'Autriche-Hongrie en Transylvanie et en Bucovine moldave ainsi que celle de l'Empire russe en Bessarabie. Il a donc suscité, dans les historiographies austro-hongroise et russe puis soviétique, la diffusion de la théorie dite du « Désert des Avars », initialement formulée par Edouard Robert Rösler(ro)[12]. Cette thèse postule qu'au VIe siècle les Avars ont vidé de tout habitant sédentaire les pays situés au nord du bas-Danube (dont la future Moldavie) jusqu'à ce que les Magyars s'y installent trois siècles plus tard, les Roumains arrivant seulement ensuite depuis les Balkans. Comme de leur côté les historiographies serbe et bulgare affirment que les Slaves méridionaux n'ont trouvé dans les Balkans au VIe siècle que des Illyriens ou des Thraces non-romanisés, et que les Roumains sud-danubiens n'y sont arrivés que six siècles plus tard depuis la Transylvanie et en très petit nombre[13], il en résulte que la thèse la plus largement véhiculée par les cartes et les sources secondaires est que les roumanophones ont purement et simplement « disparu de l'histoire durant un millénaire » pour envahir tardivement des territoires hongrois ou slaves, tandis que leur identité roumaine serait une « construction artificielle récente »[14]. Avant l'URSS, l'Empire russe, tout en colonisant le pays, avait déjà combattu l'usage du roumain/moldave en Bessarabie après avoir annexé cette partie de la Moldavie en 1812 : en 1829, cette langue est interdite dans l'administration ; en 1833, elle est interdite dans les établissements d'enseignement secondaire, puis dans les écoles primaires en 1860 ; enfin en 1871 le roumain/moldave est purement et simplement interdit dans toute la sphère publique par oukase impérial[15].
En mars 1918, la République démocratique moldave proclamée l'année précédente en Bessarabie, s'unit à la Roumanie, reformant ainsi la Moldavie historique, au sein de la « Grande Roumanie ». La langue romane parlée par ses habitants a alors été nommée « roumain », et non « moldave », comme le faisaient les ethnographes russes.
Ce fut aussi le cas dans la « république autonome socialiste soviétique moldave » créée le par les soviétiques en République socialiste soviétique d'Ukraine, jusqu'au décret du qui réintroduisit officiellement la dénomination de « moldave » et l'écriture cyrillique, dans un contexte politique précis : l'URSS venait de signer un traité de non-agression avec la Roumanie, renonçant à « soviétiser » toute la Roumanie et ne revendiquant plus que la Bessarabie, développant pour cela une nouvelle ligne idéologique, le « moldavisme » : les ethnographes soviétiques affirment dès lors que les « Moldaves » ne sont plus une partie du peuple roumain (celle habitant à l'Est des Carpates, dans le sens géographique du mot « Moldaves »), mais un peuple « différent des Roumains » et vivant exclusivement dans la « RASSM » et en Bessarabie[16].
Lorsque l'URSS annexe la Bessarabie en 1940, conformément aux accords du pacte Hitler-Staline, le terme de « moldave » redevient officiel dans la nouvelle République socialiste soviétique moldave. Dès lors, la position soviétique fut que la Bessarabie aurait eu dès le départ une « histoire différente de la Moldavie », appartenant successivement à la Russie kiévienne, à la Lituanie puis à l'Empire ottoman, et qu'en raison de la cohabitation, dès le Ve siècle, des latinophones avec une majorité de locuteurs d'origine slave, une « langue moldave différente du roumain » y serait apparue. Selon cette thèse officielle[17], le roumain serait une langue née en Valachie puis diffusée en Moldavie occidentale roumaine, langue beaucoup plus romane que le moldave, avec beaucoup moins d'influences slaves. Cette thèse était développée en URSS, au moment où dans la nouvelle Roumanie communiste, l'Académie roumaine promouvait les études slaves et insistait sur l'importance de l'influence slave en roumain. En URSS, l'alphabet latin pour le moldave avait été abandonné en 1938 pour l'alphabet cyrillique russe (différent de l'alphabet cyrillique gréco-slavon du roumain médiéval) et la langue russe est devenue pour les roumanophones la condition d'accès à un meilleur niveau d'éducation, d'ascension sociale et de pouvoir politique.
Histoire récente
Les positions de l'historiographie, de la linguistique et de l'ethnologie des pays communistes ont imprégné durant des décennies les sources secondaires et, encore au XXIe siècle, de nombreux atlas historiques figurent la Bessarabie comme une région extérieure à la Moldavie historique, avec une histoire russe ou ottomane distincte, et présentent le « moldave » comme différent du roumain.
En 1989, le moldave a été déclaré langue officielle de la république de Moldavie (qui était encore une république socialiste soviétique) et l'usage de l'alphabet latin a été rétabli. Le le « moldave » fut officiellement reconnu comme « roumain ». Lors de l'indépendance de la république de Moldavie en août 1991, la constitution (article 13-1) établit que : « La langue officielle de la république de Moldavie est la langue roumaine, et utilise l'alphabet latin ». Un drapeau et des armoiries proches du drapeau et des armoiries roumaines furent adoptés, ainsi que la devise : « Virtus Romaniae rediviva ». L'hymne d'État de la Roumanie « Réveille-toi, roumain » fut également adopté en Moldavie[19].
Craignant pour leurs avantages, les non-roumanophones réagissent très vivement, la Russie et l'Ukraine (cette dernière avait alors des dirigeants pro-russes) menacent de couper le gaz et l'électricité (« journées noires » de 1991-92) et empêchent les autorités moldaves de prendre le contrôle de la totalité de leur territoire (guerre du Dniestr en 1992, perdue par la Moldavie et gagnée par la 14e armée russe, commandée par Alexandre Lebed). À la suite de ces défaites, les partisans de l'union moldo-roumaine deviennent minoritaires dans l'électorat alors que les communistes reforment leur parti et recrutent massivement, devenant rapidement très influents[20].
Depuis l'indépendance de la Moldavie en , la position officielle des autorités moldaves varie selon leur majorité politique :
de 1991 à 1993 elle a été qu'il n'y a pas de « langue moldave », la langue de la Moldavie étant alors dénommée « roumain », à égalité avec les autres langues du pays qui n'ont pas été dénommées « moldoslave » ou « moldoturc », mais bien « russe », « ukrainien » et « gagaouze » comme le souhaitaient leurs locuteurs[21];
en 1993, les proportions et les nuances chromatiques du drapeau sont changés, la devise est modifiée en « Virtus Moldaviae rediviva », un autre hymne d'état est adopté (« Notre belle langue ») et surtout, la langue et l'identité des romanophones sont à nouveau officiellement définies comme « moldaves, différentes du roumain » par l'article 13 de la nouvelle constitution, adoptée en 1994[5];
en 1996, une proposition du président de la république Mircea Snegur de revenir au nom « roumain » de la langue pour des raisons scientifiques et historiques, fut rejetée par le parlement moldave à majorité pro-russe[22] ;
entre 2001 et 2009, alors que les communistes sont au pouvoir, le « moldave » était défini comme une langue « différente du roumain », et les personnes affirmant que c'est du roumain, sont considérées comme des « agents de l'impérialisme roumain » : des enseignants furent mis à pied et condamnés pénalement pour cette raison, déclenchant en de grandes manifestations dans la capitale ;
de 1994 à 2001 et depuis 2009, la position officielle est un compromis : le moldave serait une langue « par elle-même » (de sine stătătoare) mais « analogue au roumain » (analoagă cu limba română)[23] ;
du au , officiellement « les deux dénominations désignent une même langue et sont légalement admissibles » selon la cour constitutionnelle de Moldavie[24] ;
depuis le , officiellement le nom « moldave » pour la langue du pays doit être partout remplacé par celui de « roumain »[25].
Entre 2001 et 2009 le gouvernement pro-russe de la république de Moldavie entreprend de rendre au russe ses privilèges d'avant l'indépendance, en décrétant son apprentissage comme langue étrangère obligatoire à l'école en 2002, et le déclarant « langue de communication inter-ethnique » (язык межнационального общения, comme à l'époque soviétique) en 2006, ce qui dispense les minorités non roumanophones de connaître la langue d'État du pays, mais oblige la majorité autochtone à connaître le russe. Cette mesure a provoqué des manifestations massives, durement réprimées, à Chișinău et dans d'autres grandes villes. En 2003, le gouvernement moldave fait publier un dictionnaire bilingue moldave-roumain, accompagné d'une préface virulente avec pour objectif de démontrer que les deux pays parlent des langues distinctes. Les linguistes de l'Académie roumaine ont rappelé que tous les mots présentés dans ce dictionnaire comme moldaves sont aussi des mots roumains. Même en république de Moldavie, le doyen de l'Institut de Linguistique, Ion Bărbuță, a qualifié ce dictionnaire d'« absurdité qui ne sert qu'à des fins politiques ».
L'article 13 de la Constitution, inspiré du droit du sang, avait, dans sa formulation de 1994, créé une double discrimination linguistique[26] :
d'une part, la dénomination « Moldave » n'était plus également appliquée à tous les citoyens du pays comme le font le droit du sol et le droit international : seuls les indigènes roumanophones et leur langue étaient considérés « Moldaves », excluant ainsi les minorités de la construction de l'identité du pays ;
d'autre part, seules les minorités pouvaient développer librement leur langue, leur culture et leur identité en lien avec des cultures dépassant les frontières du pays (culture russe, ukrainienne, bulgare, turcophone…) ; les « Moldaves », s'ils se référaient à la culture roumaine, étaient considérés comme « minorité nationale » dans leur propre pays et s'exposaient à des discriminations.
Cependant l'article 13 n'empêchait pas les roumanophones de se déclarer au choix « Moldaves » ou « Roumains » ni un « Moldave » de déclarer le « roumain » comme langue maternelle. Au recensement de 2014, parmi les roumanophones (78 % de la population), seuls 3 % ont osé se déclarer « Roumains », les autres jugeant plus neutre de se déclarer « Moldaves » ; toutefois 22 % de ces derniers ont déclaré le roumain comme langue maternelle[27].
Après des années de manifestations, d'arrestations, de controverses, de limogeages de chercheurs et d'enseignants, de plaintes et de procès, la Cour Constitutionnelle moldave fut saisie de cette « querelle des dénominations » et, le , par son arrêt no 36, décréta que « les deux dénominations désignent une même langue et sont légalement admissibles »[28], mettant ainsi un terme à toutes les poursuites entamées entre 2001 et 2009 par les gouvernements à majorité communiste de Vladimir Voronine pour « propagation de fausses informations et propagande impérialiste roumaine »… mais sans abolir l'article 13.
Sur la rive gauche du Dniestr, administrée par l'état autoproclamé de Transnistrie et où l'autorité de la Moldavie ne s'exerce pas, le roumain est toujours appelé « moldave » il est écrit, comme à l'époque soviétique, en caractères cyrilliques russes (« лимба молдовеняскэ » = « limba moldovenească »)[32], conformément à l'article 12 de la constitution transnistrienne[33]. La Russie, qui ne cesse d'accuser la Moldavie de persécuter les russophones[34], a abrogé le un décret de 2012 exprimant la volonté du Kremlin de « trouver une solution légale pour la Transnistrie en respectant l'intégrité territoriale de la Moldavie », abrogation pouvant permettre à la Russie de reconnaître officiellement la sécession transnistrienne[35], comme elle l'a déjà fait avec l'Abkhazie ou l'Ossétie du Sud en Géorgie[36].
Le , l'Ukraine décide, à son tour, de reconnaître la non-existence de la langue « moldave » et la reconnaissance du roumain comme seule langue maternelle de la minorité roumanophone d'Ukraine, 2e plus importante minorité du pays après les Russes[37],[38].
Dans la culture populaire
Les humoristes moldaves, tels Valentin Stratan, préfèrent en rire : « - Qu'est-ce que le moldave ? » demandent-ils. « - C'est notre langue » répondent-ils, « sauf que nous ne le savions pas, parce que nous ne comprenions pas le russe ! ». Lorsqu'on leur demande quelle langue ils parlent, ils répondent « notre langue ! » pour éviter de la nommer (on trouve une attitude analogue chez les locuteurs du serbo-croate qui, craignant les réactions nationalistes respectivement bosniennes, croates, monténégrines ou serbes, la nomment simplement naš jezik « notre langue »[39].
En français, le dictionnaire Larousse signale que le nom « moldo-valaque » signifie familièrement : « langue incompréhensible, charabia » et l'adjectif « originaire d'un pays éloigné et bizarre, peut-être inexistant »[40]. Dans la série Les Aventures de Tintin, une injure du capitaine Haddock est « Moldo-Valaque ! »[41].
↑Christina Ossenkop, Otto Winkelmann (eds.), Les frontières linguistiques dans la Romania, éd. De Gruyter (coll. Manuals of Romance Linguistics 11), Berlin, (ISBN9783110313390).
↑Gheorghe Negru, Politica etnolingvistică în R.S.S. Moldovenească (Politique ethnolinguistique en RSS Moldave), éd.: „Prut Internaţional”, Chişinău, 2000, 132 pp., (ISBN9975-69-100-5).
↑Entre le 2 février 1932 et le 27 février 1938, les autorités soviétiques, elles aussi, étaient revenues durent six ans à la dénomination de « roumain » : voir G. Negru, op. cit.
↑Nicolas Trifon, La Langue roumaine au cœur de la problématique de reconstruction nationale de la république de Moldavie, in Wanda Dressler (éd.), Le Second Printemps des nations, p. 257-281, Bruylant, Bruxelles, 1999 ; Retour sur une trouvaille stalinienne, la langue moldave, dans « Au sud de l'Est », no 3, Non-lieu, Paris, 2007.
↑Bien qu'Ernest Gellner ait écrit que « ce sont les États qui créent les nations », la notion de « Roumain » ou « Aroumain » n'apparaît pas avec la Roumanie moderne (comme l'affirment les historiens soviétiques et russes de Moldavie) mais la précède. Les premières attestations des Valaques se désignant eux-mêmes avec le nom de « romain » datent du XVIe siècle, alors que des humanistes italiens commencent à rendre des récits écrits sur leurs voyages dans les zones habitées par des Valaques. Ainsi, Maria Holban (ed.) cite, dans (ro) Călători străini despre Țările Române [« Récits de voyageurs étrangers au sujet des pays roumains »], Vol. 1, Editura Științifică, Bucarest 1968, et vol. 2 à 6, Bucarest 1976 :
Tranquillo Andronico écrivant en 1534 que les Roumains (« Valachi ») « s'appellent eux-mêmes Romains » (« nunc se Romanos vocant » in A. Verress, Acta et Epistolae, I, p. 243).
En 1532 Francesco della Valle accompagnant le gouverneur Aloisio Gritti note que les « Roumains » ont préservé leur nom de « Romains » et qu'« ils s'appellent eux-mêmes Roumains (Romei) dans leur langue ». Il cite même une phrase : « Sti rominest ? » (« sais-tu roumain ? », en roumain : « știi românește ? ») : « [...] si dimandano in lingua loro Romei [...] se alcuno dimanda se sano parlare in la lingua valacca, dicono a questo in questo modo: Sti Rominest ? Che vol dire: Sai tu Romano [...] » (in Cl. Isopescu, Notizie intorno ai romeni nella letteratura geografica italiana del Cinquecento, in Bulletin de la Section Historique, XVI, 1929, p. 1-90).
Ferrante Capeci notant vers 1575 que les habitants des « provinces valaques de Transsylvanie, Moldavie, Hongro-valaquie et Mésie » s'appellent eux-mêmes Roumains (Romanesci) (« Anzi essi si chiamano romanesci, e vogliono molti che erano mandati quì quei che erano dannati a cavar metalli... » in Maria Holban, Călători străini despre Țările Române, vol. II, p. 158– 161).
Pierre Lescalopier remarquant en 1574 que « tout ce pays la Wallachie et Moldavie et la plupart de la Transilvanie a esté peuplé des colonies romaines du temps de Trajan l'empereur… Ceux du pays se disent vrais successeurs des Romains et nomment leur parler romanechte, c'est-à-dire romain… » (Voyage fait par moy, Pierre Lescalopier l'an 1574 de Venise a Constantinople, fol 48 in Paul Cernovodeanu, Studii și materiale de istorie medievală, IV, 1960, p. 444).
Le Saxon transylvain Johann Lebel notant en 1542 que les Valaques se désignent eux-mêmes sous le nom de « Romuini » : « Ex Vlachi Valachi, Romanenses Italiani, /Quorum reliquae Romanensi lingua utuntur.../Solo Romanos nomine, sine re, repraesentantes./Ideirco vulgariter Romuini sunt appelanti » (Ioannes Lebelius, De opido Thalmus, Carmen Istoricum, Cibinii, 1779, p. 11-12).
Le chroniqueur polonais Orichovius (Stanisław Orzechowski) observant en 1554 qu'« en leur langue ils s'appellent Romin, selon les Romains et Valaques en polonais, d'après les Italiens » (« qui eorum lingua Romini ab Romanis, nostra Walachi, ab Italis appellantur » in St. Orichovius, Annales polonici ab excessu Sigismundi, in I. Dlugossus, Historiae polonicae libri XII, col 1555).
Le croate Antonio Veranzio remarquant vers 1570 que les Valaques se nomment eux-mêmes romains (roumains) : « [...] Valacchi, qui se Romanos nominant [...] Gens quae ear terras (Transsylvaniam, Moldaviam et Transalpinam) nostra aetate incolit, Valacchi sunt, eaque a Romania ducit originem, tametsi nomine longe alieno [...] » (in De situ Transsylvaniae, Moldaviae et Transaplinae, in Monumenta Hungariae Historica, Scriptores; II, Pesta, 1857, p. 120).
Le Hongrois transylvain Martinus Szent-Ivany citant en 1699 les expressions : « Sie noi sentem Rumeni » (« nous aussi, nous sommes roumains », pour le roumain : « Și noi suntem români ») et « Noi sentem di sange Rumena » (« nous sommes de sang roumain », pour le roumain : « Noi suntem de sânge român ») : Martinus Szent-Ivany, Dissertatio Paralimpomenica rerum memorabilium Hungariae, Tyrnaviae, 1699, p. 39.
Le lettré moldave Grigore Ureche (Letopisețul Țării Moldovei, p. 133-134) écrivant à la même époque que « În Țara Ardealului nu lăcuiesc numai unguri, ce și sași peste seamă de mulți și români peste tot locul [...] ».
Ienăchiță Văcărescu écrivant dans son testament littéraire : Urmașilor mei Văcărești!/Las vouă moștenire:/Creșterea limbei românești/Ș-a patriei cinstire (littéralement « A mes descendants Vacaresques/je laisse en héritage/la croissance de la langue roumanesque/et la patrie en hommage »).
Pitar Hristache versifiant dans son Istoria faptelor lui Mavroghene-Vodă și a răzmeriței din timpul lui pe la 1790 : Încep după-a mea ideie/Cu vreo câteva condeie/Povestea mavroghenească/De la Țara Românească (« Je commence selon mon idée/avec quelques plumiers/l'histoire Mavroghénie/de la Valachie »).
↑Edouard Robert Rösler, (de) Romänische Studien : untersuchungen zur älteren Geschichte Rumäniens, Leipzig, 1871.
↑Roumen Daskalov, Alexander Vezenkov, (en) « Entangled Histories of the Balkans - Shared Pasts, Disputed Legacies » Vol. III in Balkan Studies Library, Brill 2015, (ISBN9004290362), p. 289-316.
↑Gheorghe Brătianu, (ro) O enigmă și un miracol istoric: poporul român, ed. Fundația Academia Civică, Bucarest 2019, (ISBN9786068924069)
↑K. Heitmann : Moldauisch in Holtus, G., Metzeltin, M. et Schmitt, C. (dir.) : Lexicon der Romanschinen Linguistik, Tübingen, vol 3. 508-21, 1989.
↑Gheorghe Negru: La politique ethnolinguistique de la R.S.S. Moldave, éd. Prut International, Chisinau 2000, (ISBN9975-69-100-5), pages 20-24.
↑Arrêt de la Cour Constitutionnelle moldave (lire en ligne).
↑(ro) « „Ar pune capăt infinitelor discuții inutile”. AȘM susține inițiativa deputaților PAS pentru substituirea în textul legilor R. Moldova a sintagmei „limba moldovenească” cu sintagma „limba română” », zdg.md, (lire en ligne)
↑(ro) « VIDEO Îmbrânceli și scandal în Parlamentul de la Chișinău / „Limba moldovenească” dispare din toate legile Republicii Moldova », hotnews.ro, (lire en ligne)
↑(ro) « Decizie cu scântei: „limba moldovenească” va fi înlocuită cu „limba română” în legislație », Europe Libera Moldova, (lire en ligne)
↑Dérivé de l'alphabet cyrillique russe, et utilisé pour la langue roumaine en URSS depuis 1938, l'alphabet cyrillique moldave moderne est différent de l'ancien alphabet cyrillique gréco-slavon utilisé par la langue roumaine avant 1857 : cf. Denis Deletant, Slavonic letters in Moldova, Wallachia & Transylvania from the tenth to the seventeenth centuries, éd. Enciclopedică, Bucarest, 1991, et Costache Negruzzi, Courrier des deux sexes,I, no 22, p. 337–343
↑Rusia acuză din nou Republica Moldova că ar încălca drepturile cetățenilor vorbitori de limbă rusă. Autoritățile de la Chișinău: o retorică falsă”
Bogdan Nigai, „La Russie accuse la Moldavie de piétiner les droits des russophones” sur Radio-Moldova du 18 février 2023 - [8].
↑Laurent Lagneau, « Guerre en Ukraine : La Russie accentue sa pression sur la Moldavie », dans Zone militaire du 23 février 2023 - [9].
↑E. C. Hawkesworth, (en) « Serbian-Croatian-Bosnian Linguistic Complex » (« Le complexe linguistique serbe-croate-bosnien »), in Keith Brown et Sarah Ogilvie (dir.), Concise Encyclopedia of Languages of the World (« Petite encyclopédie des langues du monde »), Elsevier, Oxford 2009, (ISBN978-0-08-087774-7), p. 935-937.
Gheorghe Negru: La politique ethnolinguistique en Moldavie, Prut International, Chisinau 2000, (ISBN9975-69-100-5)
« Guerre et paix des langues sur fond de malaise identitaire » dans Mateï Cazacu, N. Trifon, République de Moldavie : un État en quête de nation, Paris, Non Lieu, 2010, p. 169-276.