Mormoiron
Mormoiron est une commune française située dans le département de Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont appelés les Mormoironnais. GéographieLa commune de Mormoiron est située à quinze kilomètres à l'est de Carpentras. Juchée sur une colline, entourée de vignes, la commune occupe une place centrale au sein du Comtat Venaissin. Position géographique entre le mont Ventoux, Carpentras et Avignon, proche des gorges de la Nesque. AccèsÀ 15 km de Carpentras et 35 km d'Avignon. Au sud du village passe la route départementale 942 qui relie Mazan à l'ouest à Villes-sur-Auzon à l'est. L'on accède au village depuis celle-ci par une route au tracé perpendiculaire, route dite de l'Embranchement. L'autoroute le plus proche est l'autoroute A7 et la gare TGV celle d'Avignon. ReliefDominé par le mont Ventoux, le village est installé sur le flanc ouest et sur le plateau d'un mamelon inaccessible à partir des autres versants[1]. GéologieSur le sol de la commune affleurent sable, ocre et gypse. Formé à la suite des tectogenèses pyrénéo-provençale et alpine, ce site a été dénommé « bassin de Mormoiron » par les géologues. Il présente des formations oligocènes exceptionnelles. L'oligocène inférieur peut y être subdivisé en deux ensembles. Dans la partie inférieure qui se situe au centre et au nord du bassin, se trouve un complexe détritique argileux vert, dit de Mormoiron avec des smectites aluminoferrifères. Sur la partie supérieure, il se change en un complexe calcaréo-dolomitique blanc à gypse, sépiolite et smectites magnésiennes. Dans sa partie méridionale, la présence de calcaires fossilifères (potamides aporoschema Fontannes et charophytes) permet de dater les couches précédentes. Dans le secteur oriental du bassin, l'oligocène moyen est constitué de faciès calcaréo-dolomitiques à gypse dissous recelant des fossiles caractéristiques de cette formation (tympanotonos labyrinthus et brotia lauræ). Il est recouvert par un ensemble sablo-argileux à paléosols[2]. HydrographieÉtang de Mormoiron, dit le plan d'eau des Salettes (retenue collinaire). ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat de montagne et le climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards[4]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 695 mm, avec 6,1 jours de précipitations en janvier et 3,2 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Carpentras », sur la commune de Carpentras à 11 km à vol d'oiseau[5], est de 14,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 665,5 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 44,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −15,4 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7]. Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[8]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9]. UrbanismeTypologieAu , Mormoiron est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10]. Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carpentras, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 21 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (71,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (74,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (45,2 %), zones agricoles hétérogènes (24,6 %), forêts (22,7 %), zones urbanisées (4,4 %), terres arables (1,8 %), mines, décharges et chantiers (1,3 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1]. HistoirePréhistoire et AntiquitéLe site de la commune fut occupé durant la période acheuléenne comme en témoignent les bifaces trouvés sur le site des Sablons (- 100 000 ans). Au VIe siècle avant notre ère, ses habitants commercèrent avec les phocéens de Massalia ainsi qu'en témoignent poteries et céramiques découvertes sur les stations de la Grange-Neuve et de Brissac[15]. La colonisation romaine a laissé une forte empreinte : autel à Mercure, numéraire d'Auguste et de Trajan, tombes à incinération avec mobilier, vases lacrymatoires et céramiques sigillées[1]. Moyen ÂgeLes plus anciens seigneurs sont les Isnard et Latil, dit de Mormoiron[1]. En 1204, le village est nommé de Mormorone[16]. Sept décennies plus tard, en 1274, le Comtat Venaissin, ayant été attribué à Rome, le pape Grégoire X demanda aux hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem de protéger ses nouveaux états et nomma, le 27 avril, Guillaume de Villaret, qui était grand prieur de Saint-Gilles en Languedoc, recteur du Comtat. Immédiatement, l’hospitalier se rendit sur place et fit contrôler par ses gens d’armes toutes les places du Venaissin en installant deux chevaliers dans chaque castrum. C'est de cette période que date la tour du Bœuf, près de Notre-Dame-des-Anges[15]. Sous la papauté d'Avignon, ce fief devint celui de la Révérende Chambre Apostolique - le ministère des finances pontificales - et Clément VII en fit le chef-lieu d'une viguerie. L'installation du viguier, de son greffier et de son trésorier eut lieu les 12 et [17]. RenaissanceDurant les guerres de Religion, en 1563, la commune fut investie par les protestants. Les catholiques la reprirent cette même année[16]. Pour récompenser un des capitaines pontificaux, Durand de Pontevès, dont le zèle lui avait valu le surnom de Cavalier de la Foi, le pape Pie IV, lui inféoda la commune en 1569 [date à vérifier]. En dépit des protestations du Conseil de Ville, il ne céda pas et ce fut un de ses successeurs, Grégoire XIII, qui révoqua l'inféodation moyennant 4 000 écus d'or à verser au sieur de Pontevès[18]. Dans cette période d'intense bouillonnement religieux, en 1618, l'Inquisition intenta un procès au dominicain Barthélemy de Crose pour sorcellerie[19]. Puis une épidémie de peste vint ravager le pays en 1630. Ce fut alors que de 1635 à 1752, la chapelle Notre-Dame-de- Anges accueillit treize ermites[20]. Ce fut lors de cette période troublée que furent reconstruits des remparts. Il en reste la porte du Brochier, datée du XVIe siècle, et la porte de la Bonne Font qui fut ouverte au XVIIe siècle[1]. Période moderneSous l'Ancien Régime, la commune ne formait qu'un seul territoire avec Flassan, ce fut en 1790, qu'eut lieu leur séparation[16]. Période contemporaineC'est en 1929, qu'eut lieu la création de la coopérative vinicole dite Cave Les Roches Blanches. Elle a été édifiée sur les plans de l'architecte G. Salomon[21]. La constitution de la communauté de communes Ventoux Sud date du . HéraldiquePolitique et administrationListe des mairesJumelagesIl ne semble pas y avoir de jumelage. DémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[23]. En 2022, la commune comptait 1 882 habitants[Note 3], en évolution de −0,05 % par rapport à 2016 (Vaucluse : +1,73 %, France hors Mayotte : +2,11 %). ÉconomieCommerces de proximité, soin et artisanat lié au bâtiment. Exploitation de carrières. TourismePour loger ses visiteurs, la commune dispose de divers gites, locations meublées et chambres d'hôtes, deux hôtels et un camping. Il existe un syndicat d'initiative[26]. Aménagement de l'étang de Mormoiron, plan d'eau où l'on peut se baigner, se restaurer et faire de la grimpe d'arbres. Les touristes peuvent également effectuer un tour de caves dans différentes exploitations sachant que tous les vignobles de la commune de Mormoiron sont classés en ventoux (AOC).
AgricultureDepuis des siècles, la qualité des vins de Mormoiron est reconnue. À tel point qu'au XVe siècle, les consuls désignèrent des garde-vignes qui, avant les vendanges, surveillaient nuit et jour le vignoble. En 1598, Horace Capponi, évêque de Carpentras, obligea le vicaire de la paroisse à lui céder sa dîme en raisins contre deux sommées (220 litres) de vin d'un autre terroir[20]. Les vignerons de la paroisse s'organisèrent en confrérie dès 1661 et la placèrent sous l'invocation de saint Marc. Les bénédictins desservant l'église paroissiale Saint-Laurent, en 1704, l'abbé de Cluny accepta d'abandonner sa dîme sur le vin à condition que les consuls fassent assurer le service divin[20]. Au XIXe siècle, la commune est décrite comme « riche en vin, céréales et un peu d'huile »[18]. Le vignoble de la commune a été classé en AOC, le . Équipements ou servicesGendarmerie, poste EnseignementLes habitants de la commune peuvent bénéficier des services d'une école maternelle, d'une école primaire et d'une crèche intercommunale - halte garderie[27]. SportsStade de football, terrain de basket, stade de vélo, jeux de boules, centre de loisir[27]... La proximité du mont Ventoux attire de nombreux cyclistes. SantéMédecin, pharmacie, kinésithérapeute, infirmières et dentiste[28]. Services diversService de dépannage informatique, magasin consacré à la musique, magasin de vélo. Vie localeLe village dispose des principaux commerces de proximité (boulangerie, boucherie, alimentation), de deux bars et de trois restaurants, une maison de la presse, un cinéma, deux salons de coiffure, fleuriste et divers autres[29]. Plusieurs associations culturelles et de divertissements. L'ADSL est accessible à Mormoiron depuis le 27 janvier 2005[30]. Foire et marchéD'avril à décembre, le dimanche, se tient le marché des producteurs[31] que l'on nomme : Lou Pichoun Merca, le petit marché, en opposition avec le grand marché qui lui a lieu toute l'année le mardi. CultesOn trouve sur la commune de Mormoiron une église paroissiale Saint-Laurent, dépendant du diocèse d'Avignon, doyenné de Carpentras[32] et le Secours catholique. EnvironnementCette commune fait partie de la réserve de biosphère du mont Ventoux[33], label attribué par l'UNESCO à 34 communes du massif depuis 1990. Plus récemment, elle est également concernée par le projet de parc naturel régional du Mont-Ventoux[34]. La communauté de communes Ventoux Sud a compétence pour la collecte et le traitement des déchets des ménages et déchets assimilés, et la protection et la mise en valeur de l'environnement. La commune dispose de quatre sites de tris sélectifs par points d'apport volontaire[35]. Lieux et monumentsPatrimoine civil
Patrimoine religieux
Patrimoine environnemental
Musées
La plaine du sud du Ventoux à une histoire géologique riche et complexe ayant attiré l'attention d'un certain nombre de chercheurs qui l'ont portée à la connaissance du monde scientifique international. Gypses, ocres, sables siliceux, argiles et, gravières, ont été exploités, artisanalement puis industriellement, depuis des temps très anciens jusqu'à une époque récente. Le territoire de la commune est également riche en vestiges paléontologiques, préhistoriques et archéologiques. Basées sur les études des géologues J.M. Triat et G Truc, le musée s'efforce à l'aide de nombreux panneaux richement illustrés de photographies et de plusieurs vidéos d'expliquer ces phénomènes géologiques. S'y ajoutent, les bifaces acheuléens du site des Sablons (- 100 000 ans) ainsi que les poteries et céramiques phocéennes de Massalia mises au jour sur les stations de la Grange-Neuve et de Brissac.
Personnalités liées à la commune
Notes et référencesNotes
Cartes
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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