Neuf-Sarrewerden désigne le « nouveau Sarrewerden »; Sarrewerden venant de Sarre, la rivière qui traverse le village et Werd, « île » qui désigne un îlot se trouvant à proximité[1].
Cette transaction oblige les Nassau à renoncer à tout jamais à l’ancienne capitale administrative qu’était Bouquenom. Aussi décident-ils de se doter d’une nouvelle ville, une Neustadt qu’ils élèvent à partir de , en aval d’Altsaarwerden, juste en face de Bouquenom, sur la rive gauche de la Sarre. À présent, Neostadium ad Saaram, le Neusaarwerden qualifié de Nassauisches Mannheim (le Mannheim des Nassau), voit le jour. Ici, nulle copie d’une cité médiévale étouffant dans ses remparts comme le vieux Bouquenom, mais une ville moderne, ouverte, construite en damier et à l’architecture repensée : large rue principale se coupant à angle droit avec des rues secondaires menant aux bâtiments communs, ville où de magnifiques maisons bourgeoises aux frontons et tympans enrichis de sculptures se font face de part et d’autre de l’avenue.
A ville nouvelle promue, en 1745, chef-lieu du bailliage de Neuf-Sarrewerden, nouvel hôtel de ville donnant sur la place du marché et, à proximité, nouvelles églises et écoles luthériennes et calvinistes… S’y élèvera même en direction du proche Harskirchen, chef-lieu de bailliage de Harskirchen, un château de plaisance que Goethe admirera encore en 1770.
À l’approche de la révolution française, les idées des protestants de Neusaarwerden sont touchés par la politique de propagande conquérante mise en place par la Convention nationale. La jeune République française promet, en effet, aide aux peuples voisins des frontières désireux « d’être soustraits au joug des valets corruptibles du despotisme ». Les députés Henry Karcher (Bouquenom) et Nicolas François Blaux (Sarreguemines) soutenus par Philippe Rühl (Strasbourg) redoublent de zèle pour demander la réunion de l’ancien comté de Sarrewerden à la France. C’est ce que réalisera le décret de la Convention du . Le de la même année, toutes les localités des princes possessionnés étrangers sont distraites de leurs anciens territoires et incorporées au Bas-Rhin.
Le , la Convention décide la réunion de Neuf-Saarwerden (715 hab.) et de Bouquenom (1997 hab.) en une seule et même commune sous la dénomination de Saar-Union, francisé Sarre-Union après la Première Guerre mondiale[5].
Dagobert Fischer, Sarre-Union, Sarrewerden et leurs environs : histoire de l'ancien comté de Saarwerden et de la prévoté de Herbitzheim, Res Universis, Paris, 1993, 211 p. (ISBN2-87760-950-2) (titre original : Histoire de l'ancien comté de Saarwerden et de la prévoté de Herbitzheim, 1877)
(de) Joseph Levy, Geschichte der Stadt Saarunion, seit ihrer Entstehung bis zur Gegenwart, Buchdruckerei M. Hostetter, Vorbruck-Schirmeck, 1898, 479 p.