L'offensive de Budapest est une offensive menée par l'armée soviétique et ses supplétifs roumains contre l'Allemagne nazie et la Hongrie, qui s'étala du 29 octobre 1944 jusqu'à la chute de la ville le 13 février 1945. Ce fut l'une des offensives les plus difficiles et les plus compliquées que l'armée soviétique ait menée en Europe centrale. Cet affrontement aboutit à une victoire décisive pour l'URSS, qui mit hors de combat le dernier allié politique européen de l'Allemagne nazie et accéléra considérablement la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe[5].
Selon les documents historiques, l'offensive de Budapest peut être divisée en cinq périodes[6]:
La première (29 octobre 1944 - 3 novembre 1944) et la deuxième période (7 novembre 1944 - 24 novembre 1944) sont marquées par les deux grandes offensives du 2e front ukrainien, menées par Rodion Malinovski. Les batailles de ces deux périodes ont été exceptionnellement sanglantes et féroces, car les Allemands ont offert une forte résistance contre l'assaut soviétique. Bien que l'Armée rouge ait réussi à gagner un territoire considérable, elle n'a pas réussi à capturer Budapest, en raison de la résistance allemande féroce et de son propre manque de force offensive.
Au cours de la troisième période (3 décembre 1944 - 26 décembre 1944), le 3e front ukrainien de Fiodor Tolboukhine atteint le Danube après la libération de Belgrade et renforce ainsi considérablement la puissance offensive soviétique en Hongrie. Disposant désormais de forces adéquates, les fronts soviétiques lancent une attaque sur deux fronts au nord et au sud de Budapest, encerclant finalement la ville et piégeant environ 79 000 soldats allemands et hongrois à l'intérieur de la poche de Budapest[7]
La quatrième période (1erjanvier 1945 – 26 janvier 1945) est marquée par une série de contre-offensives fortes intenses par des renforts allemands pour tenter de lever le siège de Budapest. Certaines unités allemandes réussissent à pénétrer profondément dans la périphérie de la ville, à seulement 25 km de la capitale hongroise. Cependant, les Soviétiques parviennent à résister à toutes les attaques allemandes et à maintenir leur encerclement.
Enfin, dans la cinquième période (27 janvier 1945 – 13 février 1945), les Soviétiques rassemblent leurs forces pour éliminer les défenseurs assiégés de la ville. Les troupes allemandes luttent encore environ un demi-mois avant de se rendre le 13 février 1945, mettant ainsi fin à quatre mois de combats sanglants dans la région de Budapest. Sur les 79 000 défenseurs estimés, moins de 1 000 ont réussi à éviter la mort ou la captivité.
Après l'offensive de Budapest, les principales forces du groupe d'armées Sud se sont pratiquement effondrées. La route de Vienne, de la Tchécoslovaquie et de la frontière sud de l'Allemagne sera largement ouverte aux Soviétiques et à leurs alliés[5].
Selon les affirmations soviétiques, les Allemands et les Hongrois à Budapest ont perdu 49 000 soldats, 110 000 ont été capturés et 269 chars détruits[8].
Conséquences
La plupart des forces allemandes dans la région étant détruites, des troupes sont précipitées du front occidental et, en mars, les Allemands lancent leur dernière grande offensive, l'opération Frühlingserwachen (Unternehmen Frühlingserwachen) dans la région du lac Balaton. Les objectifs ambitieux de cette opération sont de protéger l'une des dernières régions productrices de pétrole disponibles pour l'Axe et de reprendre Budapest. Aucun des deux objectifs ne sera atteint.
↑Glantz, David M., and Jonathan House. When Titans Clashed: How the Red Army Stopped Hitler. (Lawrence, Kansas: University Press of Kansas, 1995. (ISBN0-7006-0899-0)) p. 298
↑Krivosheev, G. F. Soviet casualties and combat losses in the Twentieth Century. (London: Greenhill Books, 1997. (ISBN1-85367-280-7)) p. 152
(de) Karl-Heinz Frieser, Klaus Schmider, Klaus Schönherr, Gerhard Schreiber, Ungváry et Wegner, Die Ostfront 1943/44 – Der Krieg im Osten und an den Nebenfronten, vol. VIII, München, Deutsche Verlags-Anstalt, (ISBN978-3-421-06235-2)
(hu) Kristián Ungváry, Budapest Ostroma, London, I.B. Tauris, (ISBN1-86064-727-8)