« S'il y a un art italien des émaux, on le doit à De Poli, au chemin qu'il s'est tracé et qu'il a suivi fidèlement, à l’exemple de sa technique orthodoxe, à l’admiration et à l'estime qu'il s'est acquis. De cela aussi nous devons lui être reconnaissants. »
Après une formation aux techniques de dessin et relief sur métal à l'école d'art Pietro Selvatico de Padoue et aux techniques de peinture à l'huile à l'atelier des peintres Trentini à Vérone, Paolo De Poli commence une carrière de portraitiste et de paysagiste. En 1926, il participe pour la première fois à la XVeBiennale de Venise avec une peinture à l’huile Nature morte[2].
Au cours de voyages dans les années 1930, il s’intéresse aux techniques anciennes de l'émail vitrifié dans des musées d’art et sur des sites archéologiques. Fasciné par cet art, il se consacre à partir de 1933 à la création d'émaux sur métal. Il réalise initialement de petits objets décoratifs raffinés, caractérisés par leurs formes détaillées et leurs couleurs brillantes. Acquérant une plus grande maîtrise, il se porte à la pointe de l’innovation en améliorant le procédé de fabrication.
Dans les années 1940, il collabore avec Gio Ponti à la création de meubles et de panneaux décoratifs[3]. Plus tard, leur collaboration conduit à de nouveaux objets de design et de sculptures[4].
En plus d'une grande production de vases, bols, plateaux, assiettes, tasses, plaques et poignées en émail sur cuivre, il réalise également de grands panneaux décoratifs, conçus pour des intérieurs de paquebots, hôtels, universités, bâtiments publics et maisons de collectionneurs, en Italie et à l'étranger. Nombre de ses travaux sont le fruit de collaborations avec des architectes et des designers tels que Gio Ponti, Guglielmo Ulrich, Melchiorre Bega, et des artistes tels que Filippo De Pisis, Bruno Saetti, Gino Severini, Roberto Aloi.
Ses créations sont présentées en tant qu’ambassadrices du style italien dans quelques-unes des principales expositions internationales de l’époque : à Bruxelles en 1935, Paris en 1937,
New York en 1939 et dans plusieurs foires et salons d'art décoratif comme ceux tenus à Florence, au Caire, à Helsinki, Monaco, Londres, Oslo, Stockholm, Beyrouth, etc. Il expose ses œuvres en émail 14 fois à la Biennale de Venise[5] et 10 fois à la Triennale de Milan[6].
À l’instar des productions modernes de verres de Murano et des céramiques de Faenza, beaucoup de ses œuvres en émail sur cuivre, comme les panneaux muraux et des objets de design, appartiennent maintenant aux collections permanentes des plus importants musées d’arts décoratifs et de design[7].
Il s’implique activement dans la défense du patrimoine culturel ainsi que dans la promotion et la protection des arts et de l'artisanat à travers des associations et comités spécifiques de catégorie[8].
De 1960 à 1973, il est membre du conseil d'administration de la Triennale de Milan.
En 1970, il est décoré du titre de chevalier du Travail[9]. Ses archives personnelles (dessins, prototypes, photographies et sa correspondance) sont confiées à l’Archivio Progetti de l'université IUAV de Venise.
Œuvres
En plus de bols, vases, plateaux, meubles et panneaux, Paolo De Poli a exécuté des sculptures et des objets de design tels que :
Groupe de Saint-Antoine et Panneau de la Vierge Marie, panneaux en émail, dessiné par le peintre Pino Casarini, église du Sacré-Cœur, Abano Terme (Padoue), 1964.
↑comme le Brooklyn Museum in New York, le Mart de Trente, le Modern Art Musée Ca' Pesaro de Venise, la Wolfsoniana Collection de Genova, les Musei Civici de Padoue, Italie
Alberto Bassi - Serena Maffioletti, Paolo De Poli artigiano, imprenditore, designer, Il Poligrafo, Padova, 2017 (ISBN978-88-9387-048-1).
(it) Alberto Bassi - Valeria Cafà, Paolo De Poli e Gio Ponti: l’artigiano-designer e l’architetto, Universalia, Pordenone, 2019 (ISBN978-88-941359-3-0).