Porto
Porto est une ville du Portugal de 231 500 habitants (chiffres 2023)[1] et environ 1,2 million pour le Grand Porto (chiffres 2011). L'aire urbaine de Porto, quant à elle, compte près de 1,8 million d'habitants, ce qui en fait la seconde agglomération du pays après Lisbonne. Les deux villes ont souvent été en rivalité par le passé. Elle est la capitale de la région Nord. Elle est connue pour la commercialisation du vin de Porto, ses monuments et ses ponts sur le fleuve Douro. Porto, par son histoire de négoce du vin avec le Royaume-Uni, semble avoir été influencée par ce pays et par une activité commerciale importante. Un adage évoque le caractère des différentes villes portugaises : « Pendant que Lisbonne se fait belle, Coïmbre étudie, Braga prie et Porto travaille ». Les habitants de Porto sont appelés Portuenses (en français : « Portuans »). La spécialité locale est les tripes à la mode de Porto : les Tripeiros. Les Portistas sont les supporters du plus grand club de football de la ville, le FC Porto. GéographieSituation géographiqueSituée dans le Nord du Portugal sur la façade atlantique et sur le rio Douro, Porto est la capitale de la région Nord, sous-région Grand Porto, district de Porto et la grande aire métropolitaine de Porto (GAM). La GAM de Porto inclut, entre autres, les municipalités de Vila Nova de Gaia, Matosinhos, Maia, Espinho, Santa Maria da Feira, Arouca, São João da Madeira, Vila do Conde, Póvoa de Varzim, Valongo, Gondomar. Commune limitropheTopographieLa ville est bâtie sur des collines le long de la rive droite du fleuve Douro. Elle est située en face de Vila Nova de Gaia : les deux villes sont séparées par le fleuve et reliées par le Pont Dom-Luís. ClimatLa ville de Porto possède un climat supraméditerranéen de type Csb à influence océanique : relativement humide toute l'année mais également ensoleillé en été. D'après Köppen, les étés ne sont pas suffisamment chauds (une moyenne à Porto d'environ 19 °C) pour que le climat de Porto puisse être catalogué comme méditerranéen de type Csa (valeur minimale requise de 22 °C) comme à Lisbonne par exemple. Les hivers sont doux et pluvieux et les étés agréables et assez secs. La température moyenne à Porto est de 14,2 °C. La température maximale a été de 40 °C et la température minimale de −5 °C. En raison de sa position près de l'océan, Porto reçoit plus de précipitations que l'intérieur du pays, entre 1 100 mm et 1 200 mm par an, répartis sur 90 jours de l'année. Les mois les plus pluvieux sont décembre et janvier, avec chacun onze jours de pluie, alors qu'en août il y a deux jours de pluie.
Source : Instituto Português do Mar e da Atmosfera (en °C et moyennes mensuelles).
La température descend rarement en dessous de 0 °C en hiver, mais peut dépasser 30 °C en été. ToponymieLes Romains ont d'abord baptisé le lieu Portus, le « port », au Ier siècle av. J.-C.[2]. Porto a pour surnoms Cidade Invicta (« la ville invaincue ») et Capital do Norte (capitale du Nord). Elle a donné son nom au Portugal. Auparavant Porto s'appelait Portus, elle était la capitale du « Condado Portucalense », ou « Portucale ». HistoireAntiquitéDes traces d'occupation humaine remontant au VIIIe siècle av. J.-C. ont été découvertes à l'embouchure du fleuve Douro : il s'agissait d'un comptoir phénicien[2]. Selon la légende, Cale, l'un des argonautes de la mythologie grecque, arrive sur le site de l'embouchure du Douro et fonde la ville. Mais le choix du site n'est pas approprié à la navigation. Les Romains déplacent la ville sur la rive droite, pour y construire un port, nommé Portus Cale. Saint Fabrice, un des premiers évêques de la ville est resté connu pour son martyre dans la ville de Tolède aux côtés de saint Philibert au IIIe siècle. Dès le Ve siècle, la ville est un centre administratif et commercial majeur[2]. Moyen ÂgeDurant les siècles qui suivent la chute de l'Empire romain, la ville connaît plusieurs invasions, notamment par les Suèves, les Wisigoths, les Normands et les Maures[2]. En 858, Porto est pillée par le chef viking Hasting[3]. Vímara Peres prend la ville aux musulmans en 868 devenant ainsi le premier comte d'une seigneurie féodale qui s'appellera « Portugal » à partir de l'ancien nom de cette localité (Portus cale ou Porto de Cale). Le comté de Portugal va du Minho au Douro. Porto fait partie du royaume de León depuis le début du XIe siècle[2]. En 1096, Alphonse VI de León l'octroie à sa fille naturelle Thérèse, mariée avec Henri de Bourgogne. Leur fils, Alphonse Henri, est le premier souverain portugais. Le XIVe siècle voit la ville se ceindre de murs d'enceinte massifs en pierre qui protègent la ville médiévale, d'une part, et la zone portuaire, d'autre part[2]. Le centre historique est ainsi protégé par les murailles dites « fernandines », du nom de Dom Fernando sous le règne duquel elles ont été achevées en 1376[2]. En 1415, sous l'égide d'Henri le Navigateur, un des illustres fils de la ville, une importante expédition est mise sur pied pour la prise de Ceuta. La ville de Porto, chargée de l'approvisionnement de la flotte royale, est alors lourdement mise à contribution et doit se démunir de la plupart de ses vivres. Après le départ des soldats, les habitants doivent se contenter des aliments restants, soit les tripes et les abats, difficiles à conserver lors de campagnes militaires. C'est ainsi que par la suite le qualificatif de tripeiros (mangeurs de tripes) est utilisé pour désigner les habitants de Porto.[réf. nécessaire] Époque moderneLe , l'armée espagnole commandée par Sancho d'Avila s'empare de la ville, chassant les derniers partisans d'Antoine de Crato, prétendant au trône du Portugal lors de la crise de succession portugaise qui s'est terminée par la venue sur le trône de Philippe II d'Espagne. Pendant les guerres napoléoniennes, les Portugais tentent sans succès de résister à l'attaque des Français sur la ville en mars 1809. Les envahisseurs y sont définitivement chassés par une contre-attaque Anglo-portugaise en mai 1809. Époque contemporaineUrbanismeMorphologie urbaineLe centre historique de Porto est situé à l'intérieur des murailles fernandines ; il est encore largement organisé selon le tissu urbain médiéval et certaines de ses parties conservent des caractéristiques issues du Moyen Âge. Des monuments plus récents y ont été bâtis au fil des siècles, dont des édifices religieux variés, mais également des édifices publics renommés, tels que le théâtre São João, le Palácio da Bolsa ou la gare de São Bento[2]. Le centre historique de Porto est classé monument national depuis 2001[4] ; il est également inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l'Unesco depuis 1996[5]. Le pont Dom-Luís de type métallique « Eiffel » enjambe le Douro et relie Porto (rive droite du Douro) à Vila Nova de Gaia (rive gauche). Quartiers (Paroisses)Quartiers de Porto (Freguesias) : LogementVoies de communication et transportsTransports en communLa ville est desservie par six lignes de métro léger : les lignes A, B et C parcourent la ville d'ouest en est. La ligne D (universitaire) parcourt la ville du nord vers le sud (Vila Nova de Gaia). La ligne E relie l'aéroport Francisco Sá Carneiro au reste du réseau. La plus récente des lignes, la ligne F ou Linha de Gondomar, relie les communes environnantes de la GAM au centre-ville. La ligne de tramway appelée Eléctrico 1, ancienne ligne 1 et 1 barré, parcourt toute la côte du Douro et ainsi que le centre-ville de Porto. On y trouve également une ligne de funiculaire. Les transports en commun de la ville sont gérés par la Sociedade de Transportes Colectivos do Porto (STCP).
Transports aériensOuvert en 1945, l'Aéroport de Porto-Francisco Sá-Carneiro est situé à 11 km au nord du centre-ville. Son code est OPO (en référence au nom de la ville en anglais et en espagnol : Oporto). Il est géré par l'entreprise Aeroportos de Portugal. En mars 2017, il est nommé « meilleur aéroport d'Europe »[6] par le Conseil international des aéroports dans la catégorie 5 à 15 millions de passagers par an des ASQ Awards (en) (Airport Service Quality Award). Transports routiersPorto est un important carrefour autoroutier. La ville elle-même est ceinturée par deux autoroutes périphériques :
Ces deux périphériques autoroutiers donnent accès aux autoroutes
Transports ferroviairesLa gare historique de Porto est la gare de Porto-São Bento, en service depuis la fin du XIXe siècle, dont les murs du hall sont couverts d'azulejos. La gare principale de Porto-Campanhã, d'où partent la majorité des lignes urbaines et celles de l'Alfa Pendular en direction de Lisbonne, est située dans le quartier du même nom à l'est du centre de Porto et de la gare de São-Bento. ÉconomieLe Portugal comme le porto (Vinho do Porto), tirent leur nom de la ville, « port » tourné vers le Douro et d'où est commercialisé le vin dit « de Porto » qui est une appellation contrôlée et très protégée par le Portugal, et ce depuis des siècles (le porto est connu depuis la fin du Moyen Âge puis la période 1700, notamment à la suite des échanges commerciaux avec l'Angleterre). Vila Nova de Gaia (rive gauche du fleuve Douro, en face de la ville de Porto) est la ville où est stocké et mis en bouteille le vin de Porto. Des visites et dégustations de vin y ont lieu dans des caves. Revenus de la population et fiscalitéEmploiEntreprises et commercesEntreprisesLes industries textiles (coton), métallurgiques (fonderies), chimiques (pneumatiques), alimentaires (conserveries), du cuir, de la céramique ainsi que l'artisanat (orfèvrerie de Gondomar, à 7 km) constituent l'essentiel de l'activité de Porto. La création du port de Leixões, doublant le port du Douro qui souffrait de l'ensablement périodique du fleuve, a offert un remarquable débouché aux productions industrielles. CommercesLa ville de Porto est dotée de nombreux centres commerciaux : Elle concentre un important pouvoir d'achat, semblable aux grandes capitales mondiales.
Politique et administrationAdministration municipaleJumelages et coopérationsJumelagesLa ville de Porto est jumelée avec[7] :
Coopérations internationalesLa ville a signé également des protocoles d'accord avec[7] : Population et sociétéDémographieDepuis 1864, l'évolution démographique de Porto a été :
EnseignementPorto est le siège de l'université de Porto, la plus grande université portugaise. En font partie les facultés d'Architecture, Lettres, Médecine, Génie, Beaux-arts, Droit, Médecine dentaire, Économie, Sciences, Psychologie, etc. Se situe également à Porto l'Instituto de Ciências Biomédicas Abel Salazar, ainsi que Instituto Superior de Engenharia do Porto. L'ancienne École des Beaux-Arts a fait place aux Faculté d'Architecture et Faculté des Beaux-Arts. Il y a également plusieurs universités privées comme le Lusíada Université de Porto, Université Portucalense et autres. L'Alliance française de Porto, créée en 2006, fait partie du réseau de l'Alliance française au Portugal. Manifestations culturelles et festivitésLa fête patronale de la ville est le jour de la Saint-Jean, le 24 juin. Depuis 2012 la ville accueille au sein du Parque da Cidade, l'édition portugaise du festival de musique "Primavera Sound". SantéSportsComme d'autres grandes villes du Portugal, elle a accueilli l'édition 2004 du Championnat d'Europe des nations de football.
Au mois d'octobre de chaque année se déroule le marathon de Porto. MédiasCultesCulture locale et patrimoineLieux et patrimoine bâtiLe centre historique est déclaré patrimoine mondial par l'Unesco en 1996[5]. Il comporte de nombreux bâtiments d'exception et présente une richesse architecturale marquée par les périodes romane, gothique, Renaissance, baroque, néoclassique et moderne[2].
Quartiers
Fontaines
Édifices religieux
Ponts
Hôtels, cafés, restaurants
Places, rues, jardins
Musées
Autres
Patrimoine naturelPatrimoine culturel et artistiqueEn 2001, Porto a partagé avec Rotterdam le titre de capitale européenne de la culture. GastronomieDifférents plats de la cuisine traditionnelle portugaise ont leur origine dans la ville de Porto, ou plus largement dans la tradition culinaire de l'Entre Douro e Minho, qu'il s'agisse de plats de viande ou de poisson, de soupes, d'entrées, de charcuteries, de fromages, de desserts, de mignardises, d'apéritifs, de vins ou d'eaux de vie. Le plat typique par excellence de la ville, les tripes à la mode de Porto (tripas à moda do Porto), constitué essentiellement de tripes, de saucisses et de haricots blancs, remonterait à l'époque des Grandes Découvertes, où le prince Henri le Navigateur avait demandé aux habitants de Porto de fournir aux navires toute la nourriture possible. La population se retrouva alors avec, pour toute viande, des abats, dont les tripes, d'où le surnom donné aux habitants de Porto, les tripeiros[17]. La morue à la mode de Porto (Bacalhau à Gomes de Sá) est un autre plat emblématique de la ville, préparé à base de morue séchée et salée (bacalhau), pommes de terre, œufs durs (coupés en rondelles), olives, huile d'olive, persil, ail, oignons et selon les recettes, du lait. Il est aussi très apprécié, pour sa saveur et sa finesse, dans le reste du Portugal et au Brésil. Le Caldo verde (bouillon de chou vert) est une soupe typique de Porto et du Nord du Portugal. La Francesinha (« petite Française ») est un croque-monsieur très copieux en version portugaise. La ville a donné son nom au Porto (DOC), produit dans le vignoble de la vallée du Haut Douro et exporté à l'international à partir des caves de Vila Nova de Gaia, en face de Porto, sur la rive gauche du Douro. Les plats de la cuisine portuane sont traditionnellement accompagnés des vins du Douro ou du vinho verde (« vin vert » [18]), cultivé dans la région de Minho. Pèlerinage de CompostellePorto est située sur le Camino portugués, un des chemins du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle au Portugal. À 227 km jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, la ville est un point de départ populaire pour les pèlerins : en 2018, elle était le troisième point de départ le plus populaire avec 26 839 personnes qui ont commencé leur pèlerinage ici (8,20 % de tous les pèlerins en cette année, selon le bureau d'accueil des pèlerins de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle)[19]. Personnalités liées à la ville
Musique
Galerie
Voir aussiLiens externes
Notes et références
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