ProtohistoireLa notion de Protohistoire a des sens différents selon les auteurs, dont les trois principaux sont :
Par métonymie, le mot peut aussi désigner la « science qui étudie le comportement des hommes et son évolution au cours de cette période », comme c'est le cas pour les mots préhistoire et histoire[1]. La protohistoire est donc aussi l’étude respective de l'une ou l'autre de ces périodes. HistoriqueLe terme « Protohistoire » est construit avec le mot grec proto, « premier », et le mot « histoire ». Il vise à couvrir une période intermédiaire entre la Préhistoire et l'Histoire. Il apparait à la fin du XIXe siècle sous l'influence de préhistoriens tels que Gabriel de Mortillet. Fin XIXe siècle, le Dictionnaire de la langue française (plus connu sous l'appellation de Littré), définit l'adjectif « protohistorique » d'une manière très large : « qui appartient aux débuts de l'histoire »[2]. Le Littré note que le terme est apparu dans le Journal officiel du [2]. Premier sensLa protohistoire est l'histoire des peuples sans écriture racontée par des historiens ou chroniqueurs de civilisations qui leur sont contemporaines. En 2007, Le Petit Larousse définit la Protohistoire comme « la période chronologique intermédiaire entre la Préhistoire et l'Histoire, et qui correspond à l'épanouissement de cultures connues indirectement par des textes qui leur sont extérieurs »[3]. En 2020, sur le site de l'Encyclopædia Universalis, Jacques Briard donne sa définition et précise bien que le terme est fluctuant : « La protohistoire est la science qui regroupe l'ensemble des connaissances sur les peuples sans écriture contemporains des premières civilisations historiques […] »[2]. Si l'Histoire commence avec l'écriture, celle-ci n'apparait toutefois pas simultanément dans toutes les régions du monde. La notion de Protohistoire a donc été introduite initialement pour nommer l'étape au cours de laquelle des peuples ne possèdent pas eux-mêmes l'écriture, mais sont mentionnés par des textes émanant d'autres peuples contemporains[3]. C'est le cas par exemple des Gaulois d'avant la conquête romaine, décrits par des auteurs antiques écrivant en grec ancien ou en latin[4],[5]. Deuxième sensLa Protohistoire commence avec l'Âge du bronze et s'achève avec l'apparition de l'écriture. Parraud (1963) et Graw (1981) la définissent comme la « période de l'histoire, intermédiaire entre la Préhistoire et l'Histoire, qui commence à l'âge des métaux et se termine avec l'apparition de l'écriture (IIIe au Ier millénaire av. J.-C.)[6]. ». En 2012, le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL) définit la protohistoire comme la « période de l'histoire, intermédiaire entre la préhistoire et l'histoire, qui commence à l'âge des métaux et se termine avec l'apparition de l'écriture (troisième au premier millénaire avant notre ère) (d'après Perraud 1963 et Graw. 1981) »[6]. Le CNRTL donne aussi une définition de la Préhistoire : « Période de l'histoire de l'humanité comprenant l'ensemble des événements antérieurs à l'apparition de l'écriture et à l'emploi des métaux »[1]. Par métonymie, le mot, avec minuscule initiale, peut désigner « la science qui étudie le comportement des hommes et son évolution au cours de cette période », comme c'est le cas pour les mots préhistoire et histoire[1]. La métallurgie du bronze apparait en Anatolie plus ou moins à la même époque que l'écriture en Mésopotamie sumérienne, c'est-à-dire à la fin du IVe millénaire av. J.-C., ce qui permet d'aligner grosso modo le début de la Protohistoire sur le début de l'Histoire. Troisième sensLa Protohistoire commence avec le Néolithique et s'achève avec l'apparition de l'écriture. En 1999-2008, Marcel Otte[7] et, en 2011-2017, Jean Guilaine[8], définissent la Protohistoire comme la « période sans écriture caractérisée par une économie de production. Dans cette acception large, la Protohistoire s'intercale entre le Mésolithique et l'Antiquité, ce qui correspond à la période incluant le Néolithique, l'Âge du bronze et l'Âge du fer (pour les populations sans écriture). » Pour les membres de ce courant, la Protohistoire est la période sans écriture caractérisée par une économie de production, laquelle commence au Néolithique. Dans ce troisième sens, la Protohistoire est caractérisée par une structuration croissante de la société (agglomérations, hiérarchisation, pouvoir administratif, commerce, etc.) au cours du Néolithique. La Protohistoire s'intercale dès lors entre :
Chronologie comparéeLes plus anciens sites agricoles connus apparaissent au Proche-Orient vers , au Levant, en Anatolie du Sud-Est, et dans les piémonts du Zagros. Par la suite, six à huit foyers indépendants sont apparus sur différents continents[9],[10]. En Europe, les agriculteurs venus d'Anatolie se sont étendus vers l'ouest selon deux directions principales : le long du Danube et le long des côtes méditerranéennes. Les périodes suivantes (âges des métaux : bronze, fer) concernent avant tout l'Eurasie et l'Afrique du Nord[11]. Le tableau suivant indique les dates d'apparition de l'agriculture, de la métallurgie du bronze puis du fer, et de l'écriture (documents écrits les plus anciens), dans les différentes régions du monde. Toutes les dates sont avant notre ère (av. J.-C.), sauf mention particulière.
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
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