Répétition d'orchestreRépétition d'orchestre
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution. Répétition d'orchestre (Prova d'orchestra) est un film germano-italien réalisé par Federico Fellini, sorti en 1978. SynopsisDans un oratoire du XIIIe siècle, un orchestre symphonique (formation d'une quarantaine de musiciens) répète une œuvre de Nino Rota (dont le nom n'est toutefois jamais mentionné). Le représentant syndical de l'orchestre prévient les musiciens qu'une équipe de télévision va venir filmer la répétition, et interviewer les musiciens qui le souhaiteront. À l'équipe de télévision, qui reste hors champ, les musiciens confient tour à tour, sur un mode plus ou moins sérieux, leur point de vue sur leur instrument, sa place dans l'orchestre, ses relations avec les autres instruments ou groupes d'instruments ; il ressort de l'impression générale que chaque pupitre juge son instrument le plus important, le plus riche en possibilités, en émotions, et souvent critique les autres pupitres pour l'importance qu'ils se donnent, à tort d'après eux. Puis le chef d'orchestre arrive, la répétition commence, mais on sent un très net antagonisme entre le "maestro", qui voit l'orchestre comme un instrument entre ses mains pour la création d'une œuvre, et les musiciens, qui se comportent moins comme des artistes que comme des salariés de la musique : loin de sacraliser leur rapport à l'art, ils profitent de chaque instant où ils ne jouent pas pour boire, manger, écouter la radio, se chamailler pour des détails techniques ou relationnels, et font souvent référence à leur syndicat, porte-parole de leurs revendications ou de leurs frustrations. Le chef d'orchestre se montre fort cassant dans les indications qu'il donne à l'orchestre - il s'agit plutôt d'insultes quant à leur façon de jouer, à leur sensibilité artistique. La répétition est alors interrompue par une « double pause syndicale » (soit vingt minutes) après une durée sensiblement équivalente de travail, sur un premier mouvement demandant de la légèreté, qui a tourné à l'échec, et un second, allegro, où le chef a au contraire demandé plus d'énergie, ce qu'il semble en fin de compte avoir obtenu. L'équipe de télévision, toujours en caméra subjective, profite de cette pause pour interroger le maestro. Celui-ci déplore l'évolution de l'orchestre, qui a fait que ce qui était un ensemble soudé autour de son chef par l'amour de l'art est devenu un regroupement forcé d'individus aux intérêts antagonistes « unis par la haine ». Soudain, une coupure de courant interrompt l'entrevue, et lorsque le chef d'orchestre sort pour en connaître les raisons, il constate que l'orchestre s'est transformé en une sorte de happening théâtral et politique, comme il s'en faisait beaucoup au début les années 1970, avec des revendications de liberté artistique, une dénonciation de l'autorité, des improvisations diverses, un désordre revendiqué, des graffitis sur les murs et un amour libre. Il s'agît plus d'une révolte contre le chef d'orchestre et d'une révolte artistique (ils revendiquent principalement la liberté de créer leur propre musique) que d'une révolte sociale (où les musiciens demanderaient des améliorations de leurs conditions de travail). Par ailleurs, l'ensemble du décor est depuis quelque temps agité de coups sourds à intervalle régulier, qui font vibrer les lieux. Les chocs s'amplifient, les musiciens découvrent avec horreur que l'un des murs de la salle se lézarde puis commence à tomber, sous les coups d'une boule d'acier manœuvrée sans doute par une grue, comme celles qu'on emploie pour démolir les immeubles. Après l'apparition de la boule, qui fait tomber un pan de mur sur la harpiste, tout semble rentrer progressivement dans l'ordre : la démolition semble stoppée, la révolte des musiciens aussi, et la répétition reprend, sous la direction du chef d'orchestre, d'abord doux et rassembleur, puis à nouveau cassant. Fiche technique
Distribution
AnalyseLe film est basé sur une anecdote réelle : en 1975, trois ans avant Prova d'orchestra, Federico Fellini et le compositeur Nino Rota ont assisté à une séance d'enregistrement de la musique du Casanova de Fellini accompagnés d'une équipe de télévision réalisant un reportage sur le film. L'orchestre, dirigé par le chef suisse Luca Pfaff, s'est soudain mis en en grève en pleine répétition au motif que les musiciens n'étaient pas rémunérés pour apparaître dans le reportage, ce qui n'était "pas syndical"[1]. Si dans le fond, la narration du film est très simple, et linéaire (unité de lieu, d'action et de temps), le film présente plusieurs thèmes :
Accueil
— François Chalais, Le Figaro Magazine, 19 mai 1979
— Robert Chazal, France-Soir, 9 juin 1979
— Gilbert Rochu, Libération, 06 juillet 1979
— Michel Boujut, Les Nouvelles littéraires, 14 juin 1979 Liens externes
Notes et références
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