Raphaël Glucksmann
Raphaël Glucksmann, né le à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), est un essayiste et un homme politique français. Il est le fils du philosophe et essayiste André Glucksmann. Réalisateur de documentaires dans les années 2000, il est conseiller spécial de 2009 à 2012 de Mikheil Saakachvili, président néolibéral de la Géorgie. Il est ensuite essayiste, chroniqueur à France Inter et directeur du Nouveau Magazine littéraire en 2017. Après un passage du côté de la droite à Alternative libérale en 2007 avec une position atlantiste, il s'oriente vers le centre gauche de tendance libérale et la social-démocratie europhile, puis lance en 2018 le mouvement politique Place publique (PP). À la tête d'une liste réunissant Place publique, le Parti socialiste et Nouvelle Donne, il est élu député aux élections européennes de 2019. Siégeant au sein de la commission des affaires étrangères et de la commission du commerce international et occupant la vice-présidence de la sous-commission des droits de l'homme, il s'affiche en faveur du fédéralisme européen, s'engage contre le génocide culturel des Ouïghours, défend le Pacte vert pour l'Europe et soutient l'intégration de l'Ukraine à l'Union européenne ou encore une réforme du règlement Dublin III. Il est à nouveau tête de liste PS-Place publique pour les élections européennes de 2024. La liste arrive en troisième position avec un score de 13,8 %, soit 7,6 points de plus qu'en 2019, ce qui lui permet d'être réélu au Parlement européen. BiographieFamilleRaphaël Glucksmann naît le [1],[2] à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Son père est le philosophe André Glucksmann, issu d'une famille juive ashkénaze française[3], et sa mère est Françoise Glucksmann[4], née Villette[5], la fille de la philosophe Jeannette Colombel[6]. Vie privéeEn 2009, Raphaël Glucksmann épouse Eka Zgouladze, alors femme politique géorgienne[7],[8], membre de gouvernements de droite, qui a aussi obtenu la nationalité ukrainienne. Le couple a un fils, né en 2011[9]. Il est en couple depuis 2015 avec la journaliste et animatrice audiovisuelle Léa Salamé, rencontrée la même année lors de l'émission de télévision On n'est pas couché[10]. En 2017, ils ont un fils[11]. Interrogé, en 2018, dans l'émission d'Arte 28 Minutes, sur son profil socioculturel, il reconnaît être né dans un milieu aisé, « mondialisé », et déplore la fracture entre deux franges de la population française pour le risque démocratique qu'elle engendre :
Formation et débuts dans le journalismeRaphaël Glucksmann étudie à Paris au lycée Lamartine, puis en classe préparatoire littéraire (hypokhâgne-khâgne)[4], au lycée Henri-IV[14]. De 1999 à 2003, il étudie à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po)[15],[4]. Il effectue un séjour de sept mois en Algérie, comme journaliste, au quotidien généraliste Le Soir d'Algérie[16]. En , encore étudiant, il fonde avec une dizaine de personnes, et avec l'aide de son père et de ses amis, l'association Études sans frontières (ESF), ce qui permet le à neuf étudiants venus de Tchétchénie d'étudier dans des écoles et universités parisiennes[17]. En 2004, il réalise le documentaire Tuez-les tous ! en collaboration avec David Hazan et Pierre Mézerette qui pointe la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda. Mis en cause, Édouard Balladur et Hubert Védrine produisent des droits de réponse à ce documentaire[18]. Parcours journalistiqueLe Meilleur des MondesAux côtés de son père, Raphaël Glucksmann est un des contributeurs de la revue néoconservatrice Le Meilleur des Mondes, publiée entre 2006 et 2008 par le Cercle de l'Oratoire[19], un cercle de réflexion fondé par différentes sensibilités pro-américaines en France[20],[21]. Chroniqueur sur France Info et France InterÀ la rentrée 2017, Raphaël Glucksmann est chroniqueur dans Questions politiques, émission d'Ali Baddou diffusée chaque dimanche sur France Info et sur France Inter[22]. Lors d'une émission en mars 2018, il participe avec Natacha Polony à un débat sur le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994[23]. À l'issue de l'échange, celle-ci est poursuivie devant le tribunal correctionnel pour contestation de génocide et relaxée en 2022[24]. Le tribunal a conclu que Natacha Polony n'a plus été en mesure de s'expliquer à partir du moment où Raphaël Glucksmann a relevé l'expression « des salauds face à d’autres salauds », dans laquelle il a vu une référence implicite à la théorie du double génocide[25]. En novembre 2018, il arrête l'émission pour se consacrer à son élection politique en fondant le mouvement Place publique[26],[27]. Le Nouveau Magazine littéraireDe à la fin de l'été 2018, Raphaël Glucksmann est directeur de la rédaction du Nouveau Magazine littéraire, qui se présente comme une revue de débats de la « gauche hors les murs »[28],[29] et qui ouvre son capital à 40 % à quatre actionnaires externes, parmi lesquels Claude Perdriel, Bruno Ledoux et Xavier Niel. En , après l'échec commercial du magazine (6144 nouveaux abonnés seulement malgré 760 000 euros de dépenses de marketing et des ventes tombées de 31 863 à 8 105 exemplaires en quatre numéros[30]) Glucksmann est congédié faute de résultats selon Claude Perdriel, ou à cause de ses critiques envers Emmanuel Macron, selon lui[31],[32]. Parcours politiqueEngagement à Alternative libéraleEn 2006, il est investi par Alternative libérale (AL), un parti favorable au libéralisme politique comme au libéralisme économique, pour être candidat aux élections législatives de 2007 dans la cinquième circonscription de Paris[33],[34]. Chargé de présenter les projets de politique extérieure du parti, il intervient en tant que membre du parti[35],[33] en , aux côtés d'Édouard Fillias, à une conférence de presse. En 2019, Glucksmann nie, lors d'une conférence de presse de Place publique, avoir voulu se présenter aux législatives sous l'étiquette AL. Pourtant, les archives du site web du parti consultées par Libération attestent que Glucksmann fut présenté comme candidat jusqu'à début mars 2007[33],[35]. Dans un enregistrement d'une conférence de presse d'Alternative libérale retrouvé par le journal, Edouard Fillias passe la parole à Glucksmann alors présenté comme « candidat » avant d'expliquer pourquoi il est « intéressé par ce mouvement et par cette candidature »[35]. Toutefois, le journal confirme qu'il s'est bien retiré avant le dépôt officiel des candidatures, en raison de divergences avec ses convictions sociales, plaidant ne s'être « retrouvé qu'avec des gens de la droite libérale, qui daubaient sur la sécurité sociale »[33],[35]. Conseiller spécial de Mikheil SaakachviliEn août 2008, à la suite d'une altercation avec le général russe Borissov (en), chef des troupes d'invasion lors de la deuxième guerre d'Ossétie du Sud[36], Raphaël Glucksmann se rend en Géorgie pour se mettre au service de Mikheil Saakachvili, président néolibéral au pouvoir[37], qu'il avait déjà rencontré en 2004 à Kiev[9]. Son départ en Géorgie aurait également été initié par Bernard-Henri Lévy, ami de sa famille, après un appel téléphonique[16]. Il écrit à cette époque au sujet de la Géorgie que « certes, Saakachvili n'est pas Gandhi. Mais, sous son impulsion, la Géorgie a changé de visage. [...] Le gouvernement est formé de jeunes gens dont la double nationalité américaine, anglaise ou israélienne fait ressembler Tbilissi à une Babel occidentale plantée au cœur du Caucase »[38]. Il ouvre une « Maison de l'Europe » à Tbilissi[39]. En 2009, il est son conseiller officiel[9] et le considère comme « avant tout un ami ». Il sensibilise Saakachvili à la question de l'intégration de la Géorgie[9] dans l'Europe et participe aux discussions avec l'Union européenne face à la menace du pays, en affrontement direct avec la Russie dirigée par Vladimir Poutine[36]. En Géorgie, il « se flatte de servir d’intermédiaire » avec le président français Nicolas Sarkozy et de défendre l'image du pays à l'extérieur, sur fond de souhait d'une adhésion à l'UE, voire à l'OTAN[40],[41]. Il participe également à l'écriture des discours du chef de l'État[42],[9]. En 2012, il est marié à Eka Zgouladze, ministre de l'Intérieur géorgienne et le couple quitte la Géorgie pour l'Ukraine, dans un contexte de crise politique et de manifestations visant Saakachvili[43]. Là-bas, il participe au mouvement Euromaïdan et sa femme devient vice-ministre de l'intérieur au sein du gouvernement de l'Ukraine durant environ un an et demi. En 2013, Saakachvili est battu à l'élection présidentielle par le candidat pro-russe, soutenu par l'Église orthodoxe[36]. Engagement en UkraineEn 2013, après le refus de l'Ukraine, alors dirigée par Viktor Ianoukovitch, de signer le rapprochement avec l'Union européenne via un accord de libre-échange, Raphaël Glucksmann se rend à Kiev dès le début des manifestations d'Euromaïdan[44]. Il y conseille notamment gratuitement l'ex-boxeur et politicien Vitali Klitschko — candidat à l'élection présidentielle ukrainienne de 2014 avant de se désister en faveur de Petro Porochenko[45] — pour qui il écrit ses discours et développe ses contacts en Europe et aux États-Unis[44]. Avec Giorgi Arveladze (en), il envisage de créer un think tank pour faire de Kiev une vitrine de la démocratie européenne et d'opposition à Vladimir Poutine, tout en proposant aux candidats un catalogue de réformes[45]. Le journal Le Monde mentionne alors qu'il « a fait des soulèvements nationaux son fonds de commerce » ; Raphaël Glucksmann se décrit lui à l'époque comme « consultant en révolution »[44]. Positionnement lors des élections présidentiellesRaphaël Glucksmann s'oppose tant au nationalisme qu'aux idéologies islamistes, allant jusqu'à comparer les deux en affirmant qu'ils se renforcent l'un l'autre. Pour lui, « Le projet de l’extrême droite est politiquement plus dangereux que celui des jihadistes, car il n’y aura jamais de califat en France ».[46] Raphaël et André Glucksmann étaient tous deux présents au meeting du du candidat de l'UMP à l'élection présidentielle de 2007, qui avait alors déclaré souhaiter « liquider l'héritage de 68 »[47],[48]. En 2008, Raphaël Glucksmann publie son premier livre, coécrit avec son père et intitulé Mai 68 expliqué à Nicolas Sarkozy. Ils y écrivent notamment : « Notre président a promis d'enterrer Mai 68. N'est-il pas plutôt son héritier rebelle ? » Ils suivent ainsi la thèse libérale voulant que Mai 68 n'ait été qu'une révolution anti-totalitaire[47]. L'Humanité mentionne les éloges envers Nicolas Sarkozy à cette époque qu'il décrit comme quelqu'un qui « brise les tabous » en faisant preuve de « liberté et d'insolence »[49]. En 2015, Raphaël Glucksmann estime que le soutien apporté par son père à Nicolas Sarkozy en 2007 était une erreur[3]. Il affirme avoir été « athée en politique à ses débuts », et s'être déplacé vers la gauche « par dépit », Sarkozy ayant selon lui « quitté le champ de l’acceptabilité républicaine »[50]. Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2017, il déclare ultérieurement avoir soutenu le candidat du Parti socialiste, Benoît Hamon[33], à qui il transmet une note sur des thèmes comme les droits de l'homme pour un discours au palais omnisports de Paris-Bercy[51]. Au second tour du scrutin, Raphaël Glucksmann apporte son soutien à Emmanuel Macron[52]et déclare que « Macron doit gagner haut la main ! ». Après l'élection, il se dit « fier » de la victoire de celui-ci contre Marine Le Pen, tout en regrettant sa « philosophie individualiste »[53]. Après le premier tour des élections législatives qui suivent, il estime que « le Parti socialiste est mort »[54]. Le , il participe à la journée de lancement du Mouvement du 1er juillet — qui deviendra Génération.s —, aux côtés de Benoît Hamon[55]. Lancement de Place publiqueEn , Raphaël Glucksmann participe à la fondation de Place publique (PP), avec Claire Nouvian (présidente de l'association Bloom), l'économiste Thomas Porcher, l'homme politique socialiste Jo Spiegel et d'autres personnalités du monde associatif et politique[56]. Dès sa fondation, la vocation affichée de Place publique est d'unifier la gauche (sans La France insoumise[57],[58]) en vue des élections européennes de 2019[59], mais sa proposition est rejetée par Europe Écologie Les Verts et n'aboutit ni avec Génération.s ni avec le Parti communiste français[60],[61]. Le , la direction du Parti socialiste le soutient à la tête d'une liste d'alliance avec Place publique et Nouvelle Donne aux européennes[62]. Cette décision suscite des critiques au sein de Place publique, que décide de quitter Thomas Porcher, dénonçant une « trahison » et l'absence de « vote en interne » sur la question[63],[64]. Claire Nouvian quitte également le mouvement et expose huit mois après les élections européennes les motifs de son départ lors d'une interview accordée au Nouvel Obs décrivant des « pratiques politiques exécrables » et une incompatibilité de personnalité avec Raphaël Glucksmann[65],[66],[67]. Pour Le Monde diplomatique, Glucksmann investit avec cette liste le centre gauche au profit de la désintégration du Parti socialiste[21]. Le , il est élu député européen, sa liste étant arrivée en sixième position, avec 6,2 % des suffrages exprimés et six élus[68],[69]. En août 2019, Glucksmann est recadré par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, après ses propos prônant un « dépassement » qui « permettrait à la gauche de reprendre le pouvoir », souhaitant « dissoudre, de dépasser les partis politiques qui existaient avant Emmanuel Macron »[70]. Député européenLe , il est désigné vice-président de la sous-commission des droits de l'homme du Parlement européen sous la présidence de la socialiste belge Marie Arena et siège à la Commission des affaires étrangères et celle du commerce international[71],[72]. Le , Raphaël Glucksmann est élu président de la Commission spéciale sur l'ingérence étrangère dans l'ensemble des processus démocratiques de l'Union européenne, y compris la désinformation[73]. Lors des élections législatives de 2022, Glucksmann indique des désaccords avec la France insoumise, mais apporte son soutien à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES)[74]. Raphaël Glucksmann annonce en septembre 2023 sa candidature aux élections européennes de 2024 avec comme slogan « Le combat continue », en principe avec le Parti socialiste qui n'a pas encore choisi sa tête de liste[75]. Il est officialisé tête de liste du PS le [76]. En avril 2024, VIGINUM révèle que le candidat est victime d'une campagne de désinformation pro-chinoise visant à handicaper sa candidature européenne en le qualifiant d'agent de la CIA à la suite de son engagement contre le génocide culturel des Ouïghours[77]. Il est également victime de fausses informations diffusées par le Rassemblement national et une partie de la gauche radicale[77]. C'est en raison de sa collaboration avec l’ancien président géorgien Mikheil Saakachvili, condamné à la prison, que le candidat d'opposition François Asselineau l'accuse d'être un agent américain [78]. Aux élections européennes, sa liste arrive en troisième position avec 13,8 % des voix talonnant le parti présidentiel Ensemble (14,6 %)[79]. Après la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron à la suite de l'annonce des résultats des élections européennes, Raphael Glucksmann pose ses conditions à une possible union des principaux partis de gauche. Alors qu'il avait indiqué le ne pas souhaiter rejoindre l'alliance aux conditions posées par LFI[80],[81], il annonce le au micro de France Inter son soutien à « une union de la gauche », afin « que le Rassemblement national ne gagne pas ces élections législatives et ne gouverne pas ce pays ». En effet, il affirme avoir « obtenu […] un engagement extrêmement clair sur les livraisons d'armes à l'Ukraine, sur les frontières de l'Ukraine, sur le soutien indéfectible à la résistance ukrainienne ». Il dit avoir « obtenu aussi le soutien à la construction européenne », que les « attaques du 7 octobre soient qualifiées de [...] clairement terroristes » et « un engagement clair dans la lutte contre l'antisémitisme, dans la lutte contre la brutalisation du débat public »[82]. Prises de positionAffaires étrangèresRaphaël Glucksmann est un partisan de l'Union européenne[83],[84], de la social-démocratie[85] et du fédéralisme européen[86],[87]. Il partage un temps une position atlantiste paternelle[88],[86]. Sur ce sujet, il se rapproche des positions de Nicolas Sarkozy avant de le regretter[89],[90]. En 2019, il déclare au magazine Marianne que la France doit rester dans l'OTAN et qu'il faut donc maintenir les relations entre l'OTAN et l'Union européenne à défaut de pouvoir « assumer le rôle de défense collective »[91]. Ainsi, il est en faveur d'une défense commune européenne[92]. Dans une chronique du Soir publiée en 2022 sur les bouleversements de l'atlantisme conventionnel, Glucksmann est décrit comme un auteur atlantiste libéral confronté à une « internationale transatlantique illibérale » en référence à la politique de Viktor Orbán[93]. Il estime que la France a joué un rôle dans le génocide des Tutsis au Rwanda[94]. Lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, il préconise, dans une tribune parue dans Le Monde, que l'Europe mette fin aux importations de gaz et de pétrole russes et fournisse davantage d'armes aux forces ukrainiennes[95]. Glucksmann, qui estime que la paix en Europe serait menacée si l'Ukraine s'effondrait[96], qualifie les partis qui ne défendent pas un renforcement du soutien à l'Ukraine de « pseudo pacifistes » qui « n'œuvrent pas à la paix, mais à la défaite des démocraties »[97]. Plusieurs critiques émanant du PCF et de LFI le qualifient de « va-t-en-guerre », à l'instar du journal L'Humanité, qui lui trouve « un certain opportunisme »[98]. Restant proche des positions d'Emmanuel Macron sur le libéralisme, l'Europe fédérale et l'Ukraine[99], il est même favorable à plus de soutien à cette dernière et déclare, lors de la campagne européenne de 2024 comme de 2019, que la France devrait totalement entrer en économie de guerre[100]. Lors des élections européennes de 2019, il propose une taxation des plus hauts patrimoines pour financer le soutien à l'Ukraine, ainsi qu'un passage en économie de guerre pour aider militairement l'Ukraine sans financer l'industrie de l'armement américaine[101]. Glucksmann soutient l'intégration de l'Ukraine à l'Union européenne[102] et la possibilité pour elle de rejoindre l'OTAN[103]. Il critique Emmanuel Macron pour son plaidoyer en faveur d'un rapprochement avec la Russie[92] et s'insurge contre Ségolène Royal quand elle remet en question certains des crimes commis lors de l'invasion russe de l'Ukraine[104],[105]. Le politologue Rémi Lefebvre note que « son côté très atlantiste pouvait le pénaliser il y a quelques années [mais] lui sert aujourd’hui à être identifié contre Poutine »[86]. Cependant, face aux critiques d'une partie de la gauche[106], Raphaël Glucksmann soutient que qualifier la position pro-ukrainienne d'alignée sur Washington ou d'atlantiste est « faux »[103]. Il contribue à une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux concernant le génocide culturel des Ouïghours, avec Dilnur Reyhan, présidente de l'Institut ouïghour d'Europe[107]. Au début de l'année 2021, comme d'autres députés européens, il est l'objet de sanctions de la part de la Chine (interdiction d'y entrer ou d'y faire des affaires), en raison de son soutien à la minorité persécutée des Ouïghours[108]. En novembre 2021, Glucksmann conduit sept membres du Parlement européen à Taïwan pour envoyer un signal fort en faveur de l'île autonome, malgré une menace de représailles de la Chine[109]. En mars 2024, il refuse l'emploi du terme « génocide » à l'endroit de la population palestinienne dans la guerre d'Israël sur Gaza et se justifie en déclarant avoir « un emploi extrêmement précautionneux du terme ». Il dénonce toutefois un « carnage » à Gaza ainsi que le « blocus »[110]. En avril 2024, il affirme la légitimité de la direction de Sciences Po Paris à faire évacuer ses locaux lors de l'occupation de l'établissement en soutien aux Palestiniens[96]. ImmigrationGlucksmann propose, lors des élections européennes de 2019, une version européenne de l'opération Mare Nostrum[111]. Il prône, lors des élections européennes de 2024, une sortie du règlement Dublin III pour un meilleur partage de l'accueil des migrants entre les pays européens[101]. Il critique le Pacte sur la migration et l'asile, affirmant qu'il ne résout pas le « chaos des politiques migratoires européennes » et ne garantit pas la solidarité entre les États membres[112]. Il prône des règles uniformes pour tous les États membres et estime nécessaire une politique migratoire permettant des aller-retours entre les pays d'origine et d'accueil[113]. Il défend la création de voies d'immigration légales en Europe, proposant le développement de quotas, basés sur les besoins économiques des États[112]. Il propose ainsi une immigration de travail pour répondre à la pénurie de main-d'œuvre dans certains secteurs. Cette mesure est jugée difficilement réalisable par François Héran, en raison de la souveraineté des États membres sur leur politique migratoire, tandis que Matthieu Tardis, co-directeur au sein du centre de recherches Synergies migrations, estime que les visas de travail ne seraient pas accessibles aux mêmes personnes que celles qui empruntent les routes migratoires dangereuses vers l'Europe[114]. ÉcologieDans son programme pour les élections européennes de 2019, il prône une alliance entre socialisme et écologie, proposant un « pacte finance-climat-biodiversité » mobilisant jusqu'à 400 milliards d'euros par an pour la transition écologique et la création d'emplois[111]. Lors des élections européennes de 2024, il propose une taxation des plus hauts patrimoines pour financer la transition écologique. Glucksmann appelle également à investir dans les énergies renouvelables pour qu'elles représentent 70 % du mix énergétique européen. Il évite de prendre une position tranchée sur le nucléaire, affirmant qu'en sortir ne peut pas être un objectif, sans se prononcer sur sa place dans la production énergétique[101]. Il défend le Pacte vert pour l'Europe et propose, dans son programme, de lancer un grand plan de rénovation énergétique des logements et des bâtiments, en commençant par les écoles. Il soutient également le droit à la réparation pour combattre l'obsolescence programmée et appelle à un protectionnisme écologique européen, proposant un « Buy European Act » réservant les commandes publiques aux productions européennes. Il envisage également de lancer un « pacte bleu européen » pour protéger les océans et renforcer le transport ferroviaire, notamment le fret ferroviaire et les trains de nuit[115]. DéfenseLors des élections européennes de 2019, il propose un encadrement plus strict des exportations d'armes[111]. Lors de celles de 2024, il propose la création d'un fonds de défense de 100 milliards d'euros, financé par un nouvel emprunt européen[92]. Il estime nécessaire d'accroître les capacités de production d'armement et de conclure des contrats à long terme avec les industriels français[116]. ÉconomieLors des élections européennes de 2024, Glucksmann définit son programme comme « opposé au libre-échange[101] ». Il s'oppose aux agences de notation, propose une taxation plus forte des milliardaires pour financer les politiques publiques[96] et défend une réforme de la Politique agricole commune[84]. Mesures socialesLors des élections européennes de 2019, il propose un salaire minimum pour chaque pays européen et un congé parental égalitaire de huit mois[111]. CorridaRaphaël Glucksmann est membre du Comité d'honneur de la FLAC (Fédération des Luttes pour l'Abolition des Corridas) depuis le 14 février 2021[117]. Résultats électorauxÉlections européennesLes résultats ci-dessous concernent uniquement les élections où il est tête de liste.
Publications
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
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