RecyclageLe recyclage est un procédé de traitement des déchets (industriels ou ménagers) de produits arrivés en fin de vie, qui permet de réintroduire certains de leurs matériaux dans la production de nouveaux produits. Les matériaux recyclables comprennent des métaux, plastiques et cartons, le verre, les gravats, etc. Un exemple de ce procédé est la fabrication de bouteilles neuves avec le verre de bouteilles usagées, même si elle est considérablement moins efficace énergétiquement que le système des consignes. Le recyclage a deux conséquences environnementales majeures :
Il représente une des activités économiques de la société de consommation. Certains procédés sont simples et bon marché, tandis que d'autres sont complexes et peu rentables. Dans ce domaine, les objectifs de l'écologie et ceux du commerce peuvent ainsi se rejoindre ou diverger ; la législation peut alors imposer la prise en charge de cette externalité. Ainsi, en particulier depuis les années 1970, le recyclage est une activité importante de l'économie et des conditions de vie des pays développés. Définition juridiqueEn France, le terme « recyclage » fait l'objet d'une définition réglementaire dans le Code de l'Environnement :
— Code de l'Environnement français. Pour l'Union européenne, la définition est la suivante :
— Directive 2008/98/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008 relative aux déchets et abrogeant certaines directives. D'autres sources de droit coexistent, ainsi pour les automobiles :
— Règlement CEE-ONU no 133 : Prescriptions uniformes relatives à l’homologation des véhicules automobiles en ce qui concerne leur aptitude à la réutilisation, au recyclage et à la valorisation. Trois principes de gestion des déchetsLes trois R constituent une stratégie de gestion des produits en fin de vie et des déchets qui en découlent, visant à :
Le recyclage contribue à diminuer les quantités de déchets stockés en décharge ou incinérés. Il est cependant contré par l'augmentation de la production des déchets. En France, le volume de déchets a doublé de 1980 à 2005, pour atteindre 360 kg/an/personne.[réf. nécessaire] Le recyclage a tout de même permis d'économiser, en 2006, environ 2,3 % de la consommation française totale d'énergie non renouvelable[2]. Le taux de recyclage est encore jugé médiocre, en 2013, par l'Agence européenne pour l'environnement (AEE) et insuffisant pour atteindre les engagements au sein de l'UE (recycler 50 % de déchets ménagers et similaires d'ici à 2020)[3]. HistoireDepuis l'âge du bronzeLe recyclage est utilisé dès l'âge du bronze. À cette époque, les objets usagés en métal sont fondus afin de récupérer leur métal pour la fabrication de nouveaux objets. Cette pratique existe dans toutes les civilisations. Par exemple, les vieux chiffons, puis les papiers et cartons, sont récupérés pour faire de la pâte à papier. La situation change avec le développement progressif puis massif de l'industrialisation et de la consommation. La gestion des matières premières et des déchets devient de plus en plus difficile, les premières devenant trop rares et les seconds trop envahissants. Le recyclage devient alors progressivement un enjeu dans la sauvegarde de l'environnement. Époque contemporainePendant la Seconde Guerre mondiale et quelques années d'après-guerre, pénurie oblige, toute chemise en fin de vie est recyclée par les particuliers : les boutons en sont soigneusement récupérés pour des travaux de couture ultérieurs, les manches séparées pour protéger les bras dans les travaux salissants ou pour cirer les chaussures, et le reste réutilisé comme chiffons pour nettoyer les vitres. Ces chiffons se négociaient aussi auprès des chiffonniers, qui les collectaient pour la fabrication du papier. Les pull-overs tricotés en laine sont en fin de vie détricotés (l'opération est rapide et facile) et la laine remise en pelote pour la fabrication de chaussettes ou les petits raccommodages. Vers la fin des années 1940, alors que la France manque de matières premières, on recycle les piles usagées de 4,5 V pour en récupérer le zinc, les crayons de carbone avec leur embout de cuivre ou de laiton, et le dioxyde de manganèse (MnO2) utilisable. Il est difficile d'acheter une pile sans donner l'ancienne en échange. Cette pratique disparaît au milieu des années 1950. Les cheveux coupés par les coiffeurs sont recyclés pour divers usages jusqu'à la fin de la même décennie. En 1970, alors qu'on recycle moins que jamais[réf. souhaitée], le recyclage est remis au goût du jour par des partisans de la défense de l'environnement, qui lancent le logo actuel pour marquer d'une part les produits recyclables et d'autre part les produits issus de matériaux recyclés. La situation évolue progressivement. Les consommateurs se sensibilisent à l'étiquette « produit recyclable » qui est reconnaissable grâce au logo (distinct du Point vert qui, en Europe, atteste du paiement d'une taxe par le fabricant mais n'indique aucunement que le produit est recyclable). Le recyclage revient partiellement en grâce dans l'industrie, qui s'organise pour le favoriser. Le ramassage des déchets ménagers par récupération sélective se développe afin de faciliter l'industrialisation du recyclage. Les gouvernements légifèrent pour encadrer ces diverses activités. Par exemple, en 2006, les pays développés mettent en place un système d'achat de l'électricité produite par le traitement des déchets, tel que l'incinération des ordures ménagères. Le recyclage suit cependant l'organisation mondiale de la consommation. La situation dans les pays développés n'est pas celle des pays en développement. Dans ces derniers, en l'absence de meilleur système, c'est la récupération informelle qui permet de recycler une partie des déchets, comme pendant la guerre. Législation européenne relative aux déchetsEn 2007, la production, le stockage, le traitement et le recyclage des déchets sont encadrés en Europe par une législation de plus en plus élaborée. L'incinération des déchets dangereux est l'objet de la Directive no 2000/76/CE du Parlement européen et du Conseil du . Le stockage de déchets industriels spéciaux est défini par la Directive no 1999/31/CE du concernant la mise en décharge des déchets et la Décision de la Commission no 2000/532/CE du ainsi que la Décision no 94/904/CE du Conseil établissant une liste de déchets dangereux. Le Règlement du Parlement européen et du Conseil CE 2037/2000 du sur les substances qui appauvrissent la couche d'ozone et la Décision du Conseil du qui est l'« approbation, au nom de la Communauté européenne, du protocole de Kyoto à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et l'exécution conjointe des engagements qui en découlent » tentent de maintenir la pollution de l'air sous des limites acceptables, avec un succès mitigé[a] et une adoption non générale[b]. Aspect techniqueLaps de temps entre la commercialisation d'un produit et sa recyclabilitéLes techniques de recyclage ne sont souvent développées que longtemps après les premiers usages des produits et des ressources le constituant. Par exemple, le lithium, qui est un composant des batteries des téléphones mobiles depuis 1991, n'a été recyclé que vingt ans plus tard, lorsque les premières usines de recyclage ont été opérationnelles[4]. L'écoconception a notamment pour objectif de réduire à néant ce laps de temps. Trois types de recyclageIl existe trois grandes familles de techniques de recyclage :
La chaîne du recyclageLa chaîne du recyclage comporte plusieurs étapes :
En fin de vie, ces produits seront éventuellement jetés, même si certains pourraient être récupérés et recyclés.
Recyclage des déchetsEaux usées et excretaL'eau est un bien naturel qui est indispensable à la vie et fortement consommé, mais dont les ressources sont limitées. Dans les pays développés, elle est recyclée et une part de l'eau consommée est issue d'eaux usées, assainies et redistribuées. La gestion de ce recyclage des eaux usées nécessite des infrastructures et une exploitation toutes deux lourdes, généralement confiées à des entreprises spécialisées dans le traitement et la distribution d'eau ou au palier de gouvernement local. Les nutriments contenus dans les eaux usées ou directement les boues de vidange peuvent aussi être recyclés. L'utilisation des excreta permet de fermer la boucle des nutriments et de limiter la pression sur des ressources naturelles non renouvelables.
Déchets usuels inertesLes déchets usuels inertes sont produits par les ménages et les industries. Ils forment la part la plus large des déchets recyclables. Ils sont souvent simples à collecter et à transformer. Ils sont peu dangereux. En revanche, ils représentent des volumes importants à transporter et à stocker.
Déchets usuels non inertesLes plus connus de ces déchets sont les huiles et les peintures. L'incinération avec valorisation énergétique est un des procédés employés pour les recycler. Elle permet la production d'énergie et la destruction des déchets peu combustibles.
Déchets industriels dangereuxL'industrie produit une grande quantité de déchets dangereux. Ce sont pour la plupart des produits comprenant des substances chimiques toxiques ou instables. Les déchets toxiques sont dangereux pour la santé et pour l'environnement. La manipulation de déchets instables expose à des risques d'accidents graves.
L'industrie nucléaire recycle une part croissante de ses déchets : 10 % de l'électricité nucléaire produite en France en 2019 l'est à partir de matières recyclées (uranium appauvri et plutonium issus du retraitement des combustibles usés) et cette part va passer à 25 % grâce à l'utilisation de l'uranium de recyclage dans des réacteurs à partir de 2023 ; il pourrait même passer à 30 % en recyclant plusieurs fois le plutonium, technique qui sera expérimentée à l'horizon 2025-2028[7]. Déchets toxiques en quantités disperséesCertains déchets toxiques sont mélangés en faible quantité à des produits non polluants. Il est alors impossible de recycler ces produits sans les avoir débarrassés des déchets toxiques.
Risques associés au recyclageCertains déchets sont lourds, contaminants, toxiques, écotoxiques, radioactifs, médicaux ou hospitaliers à risques, vétérinaires, combustibles ou explosifs ; ils sont donc sources de risques pour la santé de ceux qui les approchent, les trient[8] ou les manipulent[9] et pour l'environnement. Les risques sont physiques pour les personnes, sanitaires (risque chimique[10] et de biocontamination) et environnementaux. Des risques de crises sanitaires existent (par exemple, dans le cas du recyclage de farines animales issues de vaches folles en aliments pour animaux). Impact du recyclage dans l'industrieSource d'approvisionnement alternativeLe recyclage des déchets offre une source d'approvisionnement en matières premières alternatives aux autres sources. Par exemple, le recyclage de fil de cuivre évite une coûteuse extraction. Le recyclage en interne permet de mettre en place des filières de recyclage courtes. Ainsi, les fondeurs d'aluminium qui usinent les pièces génèrent un volume de copeaux conséquent (10 % du poids) de multiplicité des sources d'approvisionnements telles que la facilité de négociation des prix d'achat ou la sécurité des approvisionnements[pas clair]. Création d'activitésLe recyclage est une activité économique à part entière. Elle est un moyen de création de richesses pour les entreprises de ce secteur. Par exemple, les 205 entreprises du recyclage en Île-de-France rassemblent près de 5 000 salariés en 2015[11]. En théorie, presque tous les matériaux sont recyclables. En pratique, l'absence de filière rentable fait qu'ils ne sont pas tous recyclés. Ainsi, le recyclage est plus coûteux pour des appareils électroniques comme les ordinateurs, car il faut séparer les nombreux composants avant de les recycler dans d'autres filières. De plus, la crainte de récupération de données confidentielles freine l'envie de recycler les anciens ordinateurs dans les foyers ou entreprises. Dans un sondage, sur 110 responsables informatiques, 42 % ont dit que leur principal sujet de préoccupation est la sécurité des données, contre 25 % pour l'environnement ; 15 % ont reconnu jeter leur vieux matériel à la poubelle[12][réf. incomplète]. Coût de main-d'œuvreLe recyclage suppose de trier les déchets en fonction du mode de recyclage auquel chacun d'eux sera soumis. Ceci exige une main-d'œuvre abondante, même lorsqu'un tri sélectif est effectué en amont par la population. En effet, il arrive qu'un second tri soit nécessaire dans un centre d'affinage pour éliminer les erreurs de tri et les impuretés qui pourraient compromettre le recyclage (c'est le cas du plastique et du verre). La collecte sélective elle-même exige la mise à disposition des ménages de bacs spéciaux et emploie plus de personnes qu'une collecte simple. La plupart de ces coûts supplémentaires sont à la charge de la collectivité (en France, par exemple, c'est au niveau de la commune ou de la communauté de communes que cela est géré). Les impôts locaux en tiennent compte, mais d'autres sources de financement existent : l'écotaxe et le point vert sur les emballages. AltérationPour certains types de produits, la qualité de la matière première est altérée par l'opération de récupération de celle-ci dans les produits recyclés. Par exemple :
Cependant, pour la plupart des matières premières contenues dans les déchets (métaux, verre, certains plastiques), les qualités sont conservées au travers du processus de recyclage, permettant un recyclage quasi illimité de celles-ci. Néanmoins, la chimie intervient de plus en plus dans la fabrication de matériaux issus du recyclage. Les produits qui en résultent ont des caractéristiques de durabilité et de résistance qui peuvent même être supérieures à celles de certains matériaux naturels. Ainsi, on voit des maisons bâties avec des dérivés du recyclage du bois, mélangés ou recouverts par des résines polyuréthanes ou autres. Le résultat est surprenant, donnant une résistance aux intempéries et aux UV supérieure à celle du bois. Il en va de même pour le papier recyclé, dont la pâte désencrée et mélangée à certains produits chimiques donne un matériau très résistant, utilisé par exemple dans la fabrication de mobilier urbain. Dans ce dernier domaine, de plus en plus de fabricants utilisent des matériaux issus du recyclage. Impacts du recyclage sur l'environnementÉconomies de ressources naturellesLes bénéfices socioéconomiques et environnementaux du recyclage sont considérables : moindre pression sur les ressources naturelles et paysagères, réduction des déchets, emplois dédiés, économies de matières premières. Ainsi :
ÉcobilanDe nombreux critères sont à prendre en compte pour juger de la pertinence du recyclage, à travers un écobilan. C'est pour cela qu'en France, les pots de yaourt (non écoconçus), par exemple, ne sont pas acceptés par la collecte sélective : il n'y a pas assez de matière à récupérer pour rentabiliser le recyclage, il faudrait trop d'eau ou de vapeur pour les débarrasser des résidus alimentaires, gras ou sucrés. Au Québec cependant, ils sont recyclés.
Recyclage au bénéfice d'associations humanitairesEn France, plusieurs associations sans rapport avec les déchets se sont diversifiées, ou ont été créées, pour participer à la collecte et au recyclage de matériaux ou d'objets, afin d'en tirer des sources de financement pour des actions d'intérêt général et pour leur fonctionnement courant. La première en date a été la Ligue nationale contre le cancer, avec le recyclage du verre après le choc pétrolier de 1973. Depuis les années 2000, d'autres associations ont pris en charge la collecte de bouchons, notamment en plastique (à l'époque ceux-ci n'étaient pas encore exploités par les filières des collectivités locales), mais aussi en liège. Des points de collecte sont installés dans des magasins de proximité et des enseignes de grande distribution, mais aussi dans des écoles, des entreprises… Les bouchons sont collectés puis triés par des bénévoles, ils sont ensuite revendus à un recycleur qui les incorpore à de la matière neuve pour fabriquer par exemple des palettes en plastique[18]. La plus grande partie des recettes est utilisée pour offrir des équipements sportifs à des personnes handicapées, ou versée à des instituts de recherche médicale. Recyclage par paysÉtats-UnisAux États-Unis, en 2009, l'industrie du recyclage représentait 236 milliards$ $, 1,1 million de salariés et 56 000 entreprises[20]. Barack Obama instaure une journée du recyclage (America Recycles Day) le [20]. En , Recyclebank (en) a été récompensée par l'ONU (Champion of the Earth by the United Nations Environment Program)[21]. Elle sert plus d'un million de personnes dans vingt États américains et s'est implantée au Royaume-Uni[21]. En échange du tri des déchets, les ménages reçoivent des bons d'achat. Une partie des bénéfices sert à financer un programme éducatif afin de sensibiliser les élèves au tri des déchets. En 2015, les États-Unis ont produit 262,4 millions de tonnes de déchets, soit 4,5 % de plus qu'en 2010 et 60 % de plus qu'en 1985[22]. Après l'interdiction d'importation des déchets plastiques, de papier et de métaux décidée par la Chine en et entrée en application fin 2018, les filières de recyclage américaines sont rapidement débordées, ce qui aboutit au développement de l'incinération et à la création des nouvelles décharges à ciel ouvert[22]. Union européenneL'Agence européenne pour l'environnement fournit sur son site une carte montrant les taux de recyclage des déchets urbains par régions européennes en 2008/2009 : plusieurs régions d'Autriche et d'Allemagne dépassent 90 %, alors que la plupart des régions de France ont des taux entre 20 et 40 %, seule l'Alsace dépassant 40 % alors que la région PACA est en dessous de 10 %[23]. Au sein de l'Union européenne, le recyclage des déchets diffère ainsi grandement selon les pays[24],[25]. En 2012, 32 % des déchets européens ont été recyclés[24]. Une progression a eu lieu depuis 2012 au niveau du recyclage en Europe, puisqu'en 2017, la Slovénie et les Pays-Bas ont eux aussi réussi à atteindre cet objectif fixé depuis 2008 par l'Union Européenne[26]. En 2015, une étude d'Eurostat montre les différents taux de recyclage, par pays, au sein de l'Union européenne, de 2004 à 2012. La génération des déchets a augmenté pour la plupart des pays européens. La France est l'un des pays qui produisent le plus de déchets avec plus de 534 kg/an/hab (taux de recyclage en 2012 : 39 %), derrière les Pays-Bas (551 kg/hab) (taux de recyclage en 2012 : 49 %) et devant l'Italie avec 529 kg/hab (taux de recyclage en 2012 : 38 %). Quatorze pays ont vu leur taux de recyclage augmenter pendant cette période, dont la France, avec 10 points de recyclage en plus et surtout l'Islande et le Royaume-Uni, avec respectivement +27 et +23 points[25]. Malgré les efforts de certains pays, quatre États ont vu leur taux de recyclage baisser (l'Autriche, la Finlande, l'Espagne et Malte). En 2017, un objectif a été fixé au niveau européen pour 2020 : recycler 50 % des déchets municipaux[27]. Trois pays y parvenaient déjà en 2012 : l'Allemagne, l'Autriche et la Belgique (avec respectivement 64 %, 59 % et 57 %)[24]. À la suite de la mise en place du programme, ces taux de recyclage ont augmenté[réf. nécessaire]. L'Europe doit généraliser la collecte en 2025[28]. Plusieurs instituts de recherche visent à élargir les usages possibles et l'efficacité du tri[29]. L'Institut de recherche sur les textiles et les vêtements de Hong Kong (HKRITA) s'est associé à la marque suédoise H&M pour valoriser un nouveau procédé hydrothermique. Celui-ci consiste à tremper des mélanges de coton et de polyester dans un bain d'eau très chaude imprégnée d'un produit chimique biodégradable afin de prolonger la durée de vie des textiles[29]. Un programme de recherche européen dénommé Trash-2-Cash a permis de séparer les fibres de polyester des fibres de coton, afin d'offrir à l'une des deux une structure proche des fibres de type Lyocell (cellulose)[29]. FranceLa France est pionnière dans la collecte sélective des textiles, son histoire étant marquée par celle des chiffonniers, ancêtres des premiers centres de tri. Elle ne collectait plus que 249 000 tonnes de déchets textiles en 2019, car elle a perdu du terrain, tandis que l'Europe du Nord en génère 4,7 millions de tonnes par an[28]. Le tonnage de déchets textile triés stagnait à la fin des années 2010[30] et cette masse diminue car les particuliers revendent en ligne les meilleurs vêtements, ce qui fait que la partie la plus facilement revendable, celle qui pèse 30 % des recettes en France, est tombée de 8 % à 5 % de la collecte en seulement trois décennies[28]. Une partie des textiles est revendue dans des magasins, ce qui représente 600 000 tonnes de textile par an en France pour un total de 2,5 milliards de pièces. Cependant, seulement 58 600 tonnes ont été effectivement revendues comme vêtements en France en 2016[29]. La collecte se fait à 85 % dans 45 614 points d'apport volontaire disposés sur le territoire, en général à proximité de concentrations urbaines de population. Leur nombre a augmenté de 10 000 entre 2014 et 2018. Le don aux associations représente 10,6 %, la reprise en magasin seulement 2,5 % et la collecte à domicile 1,8 %[30]. Environ 32 % des vêtements ainsi collectés sont effilés ou déchirés pour en faire de simples chiffons, du rembourrage ou de l'isolation acoustique ou thermique, voire, pour 7,5 %, des combustibles[29]. La difficulté est augmentée pour les fibres textiles composites ou mal identifiées. Une solution consiste à automatiser le tri grâce à des équipements identifiant la composition réelle des fibres textiles, compte tenu du fait que 41 % des étiquettes sont fausses[28]. Les coûts sont très divers selon les étapes du recyclage et peuvent varier fortement selon la qualité de l'organisation. Celui de la collecte est d'environ 400 €/t, quatre fois plus élevé que celui du tri (100 €/t). Le coût de revente, parfois le plus important de loin, varie fortement, de 500 à 4 500 €/t pour la réutilisation, selon la qualité des déchets, mais n'est que de 300 €/t pour les chiffons et de 150 €/t pour l'effilochage. Le manque de visibilité sur les perspectives de la filière a découragé les embauches dans les centres de tri[30]. Les opérateurs de tri, dont 52 sont français[30], sont conventionnés par Eco TLC[30] en fonction de la qualité du processus et sa fiabilité[30] pour les encourager à investir et recourir en partie à la technicité. La crise du Covid-19 a rendu cette situation plus difficile. Selon un témoignage du plus gros acteur français, Le Relais, le soutien financier, versé à la tonne triée, par Refashion, a permis de faire face aux lenteurs créées par la crise du Covid-19, mais seulement 5 % de la collecte est revendue au grand public dans des magasins en France, en raison du manque de capacité de stockage, et environ 80 % des produits sont exportés, en Afrique et en Asie[28]. La quantité de vêtements collectés en France progresse dans les années 2010. Dans son rapport d'activité en 2016, l'organisme Eco TLC estimait que 210 000 tonnes de textile avaient été collectées en France en 2016, soit environ 3,2 kg de textile par habitant et une hausse de 8 % par rapport à 2015[29]. Les organismes solidaires, pionniers, ont été rejoints par des marques comme Camaïeu, H&M ou Bonobo. Le groupe de prêt-à-porter Happy Chic a créé Gentle Factory, filiale spécialisée dans la fabrication de vêtements en textile recyclé à 30 % et mélangé avec 30 % de fibres textiles biologiques. Les Récupérables, autre marque de vêtements française, utilise des vêtements usés, des fin de séries, des linges de maison et des tissus d'ameublement[29]. SuisseEn Suisse, le taux de recyclage est de 52 % en 2016 (compostage compris)[31], mais la masse totale de déchets urbains est très élevée, avec 715 kg/hab en 2016 (340 kg incinérés et 375 kg recyclés)[31]. TurquieLa Turquie est au 108e rang sur 180 dans l'édition 2018 de l'indice de performance environnementale, créé par les universités américaines de Yale et de Columbia[32],[33]. Istanbul a décidé de mettre en place un projet qui favorise le recyclage et diminue donc la pollution. Ce projet de consigne consiste à échanger des bouteilles en plastiques ou autres cannettes contre une réduction sur le prix du ticket de métro[34], favorisant le recyclage tout en incitant à l'utilisation des transports en commun. Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
Liens externes
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