Rivière-Salée est, du fait de sa position géographique stratégique, le second pôle administratif et économique du sud de la Martinique après Le Marin. Sur le territoire de la commune se trouvent des services administratifs importants comme une agence de la CGSS, de la CAF et du Pôle Emploi, le siège de la communauté d'agglomération de l'espace sud de la Martinique[1]. On y trouve également deux ZAC, la Laugier et l'Espérance.
Géographie
Les limites communales de Rivière-Salée et celles de ses communes adjacentes.
Rivière-Salée est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].
Elle appartient à l'unité urbaine du Robert, une agglomération intra-départementale regroupant 11 communes[5] et 129 747 habitants en 2022, dont elle est une ville-centre[6],[7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Fort-de-France, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 28 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[8],[9].
Le nom de Cul-de-Sac-à-Vaches est utilisé dès le XVIIe. En 1716, le Cul-de-Sac-à-Vaches est divisé en deux paroisses : les Trois-Ilets et Rivière-Salée. De 1837 à 1849, les Trois-Ilets et Rivière-Salée sont de nouveau fusionnés sous le nom de Les Trois-Bourgs.
Histoire
La paroisse de Rivière-Salée a été fondée en 1716, car les habitants ne pouvaient suivre la messe qu’au Trois-Ilets, ou au Trou-au-Chat (Ducos). À cette époque, plusieurs familles étaient réparties sur des habitations. L’église fut construite sur un terrain donné par un certain Duval et la paroisse fut confiée aux capucins. Le , la Martinique est partagée en communes.
Rivière-Salée appartient aux trois Bourgs, Les Trois-Ilets et Rivière-Salée (Petit-Bourg et Grand-Bourg). Les Trois-Ilets deviendront autonomes un an après l’abolition de l’esclavage, le .
Les techniques changent :
1810 : premier moulin à vapeur sur l’habitation Maupeou, disparition des sucreries au profit des usines.
1845 : première usine. Les deux usines, celle de Rivière-Salée, Poirier, et celle de Petit-bourg La Guillot virent le jour.
1868 : les actionnaires se mirent en place
1870 : insurrection du Sud. Rivière-Salée fut directement concernée. Au quartier Régale, trois habitations furent incendiées.
1871 : achèvement des deux usines. Elles fonctionnèrent près d’un siècle.
À la veille de la Révolution française, c’était la production de sucre qui dominait. Sur 559 carrés de terre en plaine, 550 sont plantés en cannes qui sont traitées dans 16 sucreries.
Le café suivait la canne de très près. Il s’étendait sur 161 carrés situés sur les pentes des mornes. Rivière-Salée possédait cinq caféières. Le coton et le cacao étaient d’autres cultures faiblement représentées. 131 carrés étaient cependant consacrés aux vivres pour nourrir la population qui, toutes catégories confondues atteignait 2 000 personnes. Le chiffre le plus élevé était celui des savanes qui représentaient 853 carrés ; il fallait prévoir la nourriture pour l’élevage de chevaux, mulets, bœufs, qui assuraient divers transports.
La traversée de la Rivière-Salée se faisait sur un bac et un arrêté du fixa les droits de péage selon les catégories. Plus tard, ce bac fut remplacé par un pont. Les marchands venant des communes avoisinantes arrivaient avec des légumes, les denrées de leurs jardins à dos de mulets bâtés, en cabrouets pour se rendre à Fort-de-France par le « yacht » à vapeur, départ 7 h, retour 15 h.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1961, premier recensement postérieur à la départementalisation de 1946. À partir de 2006, les populations de référence des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[11],[Note 3].
En 2022, la commune comptait 11 818 habitants[Note 4], en évolution de −2,32 % par rapport à 2016 (Martinique : −4,11 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
L'Éclair de Rivière-Salée, football, basket-ball, volley-ball, athlétisme. (L'équipe de football de l'Eclair de Rivière-Salée a été championne de la Martinique de football en 1969)
Le New-Club de Petit-Bourg, football
ASC Hirondelle de la Haut, football, handball.
Futsal Académie Martinique, futsal, football
Athlétic Club Saléen, ACS, athlétisme.
Team Vélo Martinik - Energizer, cyclisme
Le Roi Saléen, échecs.
Économie
En 2019, le taux de chômage à Rivière-Salée s'élevait à 15%[14], tandis que la dette de la commune s'élevait à 10 517 500 €[15]. Le revenu moyen par habitant y était de 2 273 € nets par mois, soit 27 274 € nets par an[16].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Saint-Jean-Baptiste de Rivière-Salée. L'église est dédiée à saint Jean le Baptiste.
Betty Lise (1972-), ancienne athlète spécialiste du triple saut. En 1994, elle devient Championne de France du triple saut en établissant un nouveau record national avec 13,92 M.
Hermann Panzo (1958-1999), athlète professionnel ; En son hommage, le stade football de Petit-Bourg porte son nom.
Marc Pulvar (1936-2008), syndicaliste et nationaliste martiniquais ;
Joseph Zobel (1915-2006), écrivain, romancier, poète et auteur du roman La Rue Cases-Nègres se déroulant à Petit-Bourg, porté à l'écran en 1983. En 1994, le prix littéraire Frantz Fanon a été décerné à Joseph Zobel pour son ouvrage "D'amour et de silence" ; En son hommage, le lycée polyvalent de la commune a été nommé Lycée polyvalent Joseph Zobel.
Héraldique
Blason
Détails
Sont évoqués quelques moments forts de l’histoire de la paroisse et de la commune.
Les deux églises, plus anciens lieux de culte de Grand-Bourg et de Petit-Bourg ;
Le cours d’eau est celui qui a donné son nom à la commune de Rivière-Salée ;
Le pont est le pont Bac qui réunit les deux agglomérations depuis la fin du XIXe siècle ;
Les têtes de bœufs sont en fait des têtes de vaches. D’après la légende, les premiers colons qui arrivèrent dans la région prirent pour des vaches les lamantins qui s’ébattaient dans la mangrove, d’où le nom de Cul de Sac à Vaches donné, au début de l’occupation de l’île, à cette partie de la Martinique qui s’étend sur Rivière-Salée et Trois-Ilets. Cette région prit ensuite le nom de Commune des Trois-Bourgs puisqu’elle comprenait : Grand-Bourg, Petit-Bourg et Trois-Ilets. D’où ce choix de limiter à trois le nombre de têtes figurant sur le blason[17].
↑Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Ludovic Louri et Florence Gauthier, Habitation Trénelle : Les travaux et les jours (1948 - 1974), K Editions, , 98 p. (ISBN978-2-918141-14-3).
Pierre Courtinard (photogr. Pierre Courtinard), Plaine Sucrée, Rivière Salée : Randonnées au fil de l'eau, Rivière Salée, PCP Editions, , 128 p. (ISBN2-9522234-1-6).
Pierre Courtinard (photogr. Pierre Courtinard), Mangrove des Antilles : aventures et découvertes, S.l., PCP Editions, , 127 p. (ISBN2-9522234-0-8).