Fils de Nicolas Roger (1766-1820), receveur général des finances, chevalier de la Légion d'honneur et de l'Ordre de l'Eperon d'Or, et de Marie Geneviève Françoise de Bully (1775-1845), il est d'abord connu sous le nom de Roger de Bully. Il adopta le pseudonyme de Roger de Beauvoir (du nom d'une propriété de ses parents) à la demande de son oncle maternel Charles-Joseph-Augustin de Bully député royaliste du Nord. Balzac (qui s'était d'ailleurs lui-même attribué une particule) a écrit dans un numéro de la Revue parisienne « M. Roger de Beauvoir, qui ne s'appelle ni Roger ni Beauvoir ».
Son esprit, sa beauté et son genre de vie aventureux le rendirent célèbre dans Paris. Delphine de Girardin le surnomma le « Musset brun ». Il fut un grand ami d'Alexandre Dumas père, mais aussi l'amant d'Ida Ferrier avant qu'elle n'épouse Dumas[3]. Contrairement à ce qu'indiquent certaines sources, il ne fut pas leur témoin de mariage[4]. Disposant de ressources importantes, il mena grand train, donnant de belles fêtes dans son appartement de la rue de la Paix puis dans les salons du premier étage de l'hôtel de Lauzun, nommé aussi l'hôtel Pimodan, qu'il loua un peu plus d'un an. Il fut emprisonné pendant trois mois et condamné à une amende de 500 francs pour un poème satirique, Mon procès, écrit en 1849 après son divorce durant lequel il se battit pour avoir le droit de voir ses enfants. Atteint de la goutte, il passa les dernières années de sa vie, à demi ruiné, confiné dans un fauteuil, dans un appartement des Batignolles. Quelques-uns de ses vieux amis, dont Barbey d'Aurevilly, lui rendirent visite jusqu'au bout.
En 1844, il rencontra l'actrice Léocadie Doze, pensionnaire de la Comédie Française, élève préférée de Mademoiselle Mars et connue pour sa grande beauté. Leur premier fils Eugène (1845-19?) fut homme de lettres et vaudevilliste, leur fille Eugénie née en 1846 mourut à l'âge de quinze ans en 1861. Il épousa sa compagne en 1847 et ils eurent un deuxième fils Henri ( Santeny - Val-de-Grâce) qui fut historien de l'armée française et éditeur de L'Armée Française, Album, Annuaire qui parut de 1895 à 1908. Ils se séparèrent judiciairement en 1850.
Œuvres
Les œuvres les plus connues comprennent Le Chevalier de Saint-Georges (1840), Les Œufs de Pâques (1856) et Le Pauvre Diable (réimprimé en 1871). On lui prête cette Épitaphe du roi Louis XVIII :
Ci-gît ce roi polichinelle,
Imitateur du grand Henry,
Qui prit Decaze pour Sully
Et quelquefois pour Gabrielle[5].
Publications
L'Écolier de Cluny ou le Sophisme, 1832
Il Pulcinella. L'Homme des Madones : Paris, Naples, Rome, 1834 Texte en ligne
La Cape et l'épée, 1837
Le Chevalier de Saint-Georges, 4 vol., 1840 Texte en ligne
Le Cabaret des morts, 1840. Contient aussi : La Laitière de Trianon, Un Pamphlet, La Mal'aria, Le Peloton de fil.