La dynastie des rois d'Abomey compte 14 souverains qui ont régné sur le royaume du Danhomè (dans l'actuel Bénin) entre 1600 et 1900. Plusieurs sources anciennes n'en dénombrent que 13, « oubliant »[1] la reine Hangbè, au pouvoir pendant trois ans. Abomey était la capitale historique de ce royaume.
Généralités
Le totem des rois d'Abomey est le léopard, cependant, chaque souverain a sa propre devise à laquelle sont associés des symboles. Leur nom est tiré de phrases métaphoriques liées à leur vision ou leur projet[2],[3].
La croyance populaire revêt le roi d’un caractère sacré et le dote de pouvoirs mystiques et religieux. Ceci se reflète dans les nombreux titres qui lui ont été attribués, tels que : Dada (père de toute la communauté), Dokoùnnon (détenteur et dispensateur de biens), Sèmèdo (maître du monde), Aïnon (maître de la terre), Jèhộssou (maître des perles)[4]…
Étant considéré comme sacré, la coutume veut que ses sujets ne puissent s'approcher de lui qu'en se prosternant, en signe de respect, la poitrine et les pieds nus[5].
Symbolique et pouvoir
On distingue 7 insignes du pouvoir royal, chacune ayant une signification particulière[4] :
Le kataklè (tabouret tripode) et les afokpa (sandales) légitiment le roi nouvellement élu
Le avotita (pagne tissé et décoré de motifs appliqués), le awè (parasol), le makpo (récade) indispensables lors de la présentation au public
Le sộ (fusil) et le hwi (sabre) renvoient au caractère guerrier du roi
La récade est l'emblème qui permet de représenter le roi où qu'il soit, ainsi qu'après sa mort.
Chronologie des rois d'Abomey
Les dates de règne ci-dessous s'appuient sur les travaux les plus récents, publiés à l'occasion de l'exposition Artistes d'Abomey au musée du quai Branly en 2009[6].
Je suis l'oiseau le plus gros et le tambour le plus sonore. On ne peut empêcher l'oiseau de chanter ni le tambour de résonner.
Historiquement il n'est pas entièrement établi qu'il ait effectivement régné avec le titre de roi, il se pourrait simplement qu'il ait été un chef influent présidant aux affaires du royaume.
Le poisson qui a échappé à la nasse n'y retourne pas.
Houégbadja était le premier de la dynastie à instaurer le royaume du Dahomey : il fonda la cité en construisant son palais (nommé Agbome qui signifie au milieu des remparts).
Si chacun de vous, fils de cette nation, peut boucher un trou avec son doigt, la jarre retiendra l'eau. Ou Le buffle puissant traverse le pays et rien ne peut l'arrêter ou s'opposer à lui.
Il attaqua les Yorouba et se libèra du tribut dû à l’État d’Oyo.
↑« Genealogy. Dynasty of the Danhomé kings », in Gaëlle Beaujean-Baltzer (dir.), Artistes d'Abomey, Musée du quai Branly, Paris, Fondation Zinsou, 2009, p. 336 (catalogue de l'exposition du 10 novembre 2009 au 31 janvier 2010 au musée du quai Branly) (ISBN978-9-057791-10-9)
Alexandre Adandé, Les récades des rois du Dahomey, IFAN, Dakar, 1962, 104 p. + pl.
Joseph Adandé, Les sièges des rois d'Agbome et le siège Akan : analyse d'un contexte de civilisation à partir de la culture matérielle et artistique (1625-1890, Université Panthéon-Sorbonne, Paris, 1984, 402 p. (thèse de 3e cycle d'Histoire de l'art)
Jacques Bertho, « Les sièges des rois d'Abomey », in Notes africaines, no 30, , p. 7-9
Eustache Prudencio, Les rois d'Abomey, Impr. de la Mission, Dakar, 19??, 31 p.
Liens externes
« La dynastie dahoméenne » (Victor-Louis Maire, Dahomey : Abomey, – Hyères, , A. Cariage, Besançon, 1905, p. 10-11, en ligne sur Gallica)