20 mai : en Mauritanie, le général français Faidherbe, gouverneur du Sénégal impose la souveraineté française aux tribus Trarza qui contrôlaient les escales du bas Sénégal et rançonnaient les commerçants[6].
24 juin : Napoléon III supprime le Gouvernement général de l’Algérie et le remplace par un ministère de l’Algérie et des Colonies confié à son cousin, Jérôme Napoléon[8], qui tente quelques réformes dont certaines auraient dû aboutir à une politique d’assimilation, mais se heurte, sur de nombreux points, aux militaires et donne sa démission en 1859[9].
5 août : un décret modifie le régime de la propriété privée en Égypte[10]. Il abolit le monopole d’État sur le sol et donnera naissance à une classe de propriétaires terriens puissants. Par ailleurs, les carrières d’officiers supérieurs sont ouvertes aux Égyptiens : désormais, l’armée sera le vivier d’officiers nationalistes.
30 août : un conseil municipal est réuni à Tunis avec pour mission l’élaboration de réformes politiques et administratives[13]. Parmi ses membres, Kheireddine Pacha, un réformateur qui a voyagé en Europe mais qui se réfère plus volontiers à l’expérience démocratique connue sous le gouvernement du prophète.
27 octobre : décret centralisant à Paris l’administration de l’Algérie et attribuant aux préfets les pouvoirs que détenait le gouverneur général[14].
Mort de Ghézo, roi d’Abomey. Au cours de son règne, il a reformé l’administration et introduit de nouvelles cultures, sentant que le trafic des esclaves était condamné à terme. Début du règne de Glèlè (fin en 1889). Il se dresse contre l’influence française au Dahomey[17].
Début du règne d’Ali, fils de Mohammed Chérif, sultan du Ouadaï (fin en 1874). Sous son règne le Ouadaï recouvre sa richesse et sa prospérité. Dès son avènement, Ali fait crever les yeux de ses frères. Il rétablit la paix intérieure, puis s’efforce d’assurer la sécurité des voies de communication avec la Cyrénaïque et la vallée du Nil[18]. Ali multiplie les conquêtes politiques et militaires dans toutes les directions, étend son autorité sur le Dar Runga et le Dar Rachid, puis sur le mbang du Baguirmi à qui il impose un tribut annuel (1870) et l’Ennedi.
6-7 mars, Guerre civile au Pérou : prise d’Arequipa par les conservateurs[20]. Le présidentRamón Castilla, pour avoir remis en cause la toute-puissance de l’Église, s’oppose à son ancien adversaire Vivanco, qui est battu malgré le soutien des provinces du Sud.
31 mars : José María Linares Lizarazu, au pouvoir en Bolivie depuis 1857, se proclame dictateur. Il entreprend de réformer l’administration et tente d’introduire la discipline dans les armées pour en finir avec la tradition des pronunciamientos. Trahi par ses ministres, il échouera (1861)[23].
22 avril : manifestation à New York pour la « République mondiale »[25]. Elle rassemble environ 5 000 personnes, dont de nombreux républicains européens exilés après la vague révolutionnaire de 1848 et des démocrates américains.
11 mai : le Minnesota devient le trente-deuxième État de l'Union américaine[26].
Printemps, Liban : insurrection de Tannous Chahine[33]. l’application du hatt-i Humayoun provoque une réaction populaire : les notables et les grandes familles druzes et maronites, qui récusent l’égalité entre tous les sujets ottomans (charte de 1839), se réfugient sous la protection des Français à Beyrouth. Le forgeron Tannous Chahine, qui dirige la révolte, proclame une république du peuple qui se maintient à Kesrouan jusqu’à la fin des années 1860[34].
26 - 27 juin : le traité de Tianjin renforce considérablement la puissance commerciale des Français et des Britanniques en Chine. Les Européens se retirent. Le gouvernement de Pékin refuse de ratifier le traité qui prévoit la résidence d’ambassadeurs à Pékin, l’ouverture de nouveaux ports au commerce, le droit des navires de guerre à mouiller librement dans les ports du Zhejiang et légalise le commerce de l’opium[36].
Itō Gemboku crée une école de vaccination à l’origine d’une école de médecine « hollandaise » au Japon[44].
Inde
2-6 janvier : les forces britanniques du général Colin Campbell réoccupent Fatehgarh, Allahganj et Surjghat, rétablissant les communications entre le Doāb et la Grand Trunk Road[45]
27 janvier, Delhi : début du procès de l’empereur moghol Bahadur Shah II. Condamné pour trahison le 9 mars, il est déposé et exilé à Rangoon[45]. Sa famille est décimée par le lieutenant William Hodson. Les Britanniques profitent de la révolte pour éliminer l’aristocratie indienne. La population indienne est massacrée et torturée sans distinction[réf. souhaitée].
22 mars - 4 avril : siège et prise de Jhansi par les Britanniques[47]. Après la prise de Lucknow, la rani (féminin de rajah) de JhansiLakshmî Bâî prend la direction de la rébellion. Les Britanniques s’emparent de son territoire mais après la prise de Kalpi le 23 mai elle réussit à se réfugier dans une forteresse à Gwalior, où elle meurt les armes à la main le 17 juin[45].
20 juin : défaite des derniers rebelles à Gwalior[45]. Les combats se poursuivent dans certaines régions pendant plus d’un an. Les Britanniques renforcent leur domination par de sévères représailles (notamment à Delhi où des milliers de personnes sont tuées, souvent sans jugement) et une réorganisation de l’administration.
2 août : à la suite du soulèvement anti-britannique, le Parlement britannique vote l’Act for the Better Government of India. Il transfère au secrétaire d’État à l’Inde (India Office), indépendant du ministère des Colonies, les pouvoirs jusque-là dévolus au Board of Control[45]. Le gouvernement des Indes passe de la Compagnie britannique des Indes orientales à la Couronne britannique et l’empereur moghol est déposé. Le pouvoir est entre les mains du secrétaire d’état pour les affaires de l’Inde, à Londres, assisté du conseil de l’Inde, qui perdra ses pouvoirs en 1869. La réorganisation de l’État se fait en s’appuyant sur l’aristocratie foncière, en particulier sur les princes (la reine s’engage à respecter leur souveraineté et l’intégrité de leur territoire, en les intégrant dans un système d’honneurs typiquement britannique). Après la révolte des cipayes, les Britanniques se séparent complètement des Indiens. Les contacts avec la population sont strictement administratifs et autoritaires. Le système anglais d’éducation et la langue anglaise sont les seuls reconnus pour les examens d’administration, notamment. Les centres de culture hindoue sont progressivement annihilés.
Du 11 février au 16 juillet : A Lourdes (Hautes-Pyrénées), au lieu-dit grotte de Massabielle, la jeune Bernadette Soubirous, 14 ans, est la bénéficiaire de 18 apparitions d'une jeune fille. Des miracles sont opérés (l'Eglise reconnaitra en la jeune fille la Sainte Vierge). Le prince impérial, âgé de deux ans, étant tombé malade, l'impératrice aurait fait chercher de l'eau de la grotte. L'enfant en serait guéri.
1er mars, Russie ( du calendrier julien) : création du Comité principal pour les affaires paysannes (ex-comité secret)[51]. En province, discussion de la noblesse sur les modalités de la réforme : libération avec la terre (terres pauvres du Nord) ou sans terre (« terres noires »).
22 mai - 19 août : conférence de Paris pour la constitution de la Roumanie (1858-1878). Napoléon III convoque à Paris une conférence des représentants de sept puissances (France, Royaume-Uni, Autriche, Prusse, Russie, Sardaigne et Turquie) qui aboutit à la Convention du 19 août ( du calendrier julien) octroyant un nouveau statut aux principautés : elles forment les « Principautés unies de Moldavie et de Valachie », chacune avec un prince autochtone, un gouvernement et une assemblée élue au suffrage censitaire, mais avec une cour de justice commune ; les privilèges des boyards sont abolis et un nouveau statut des paysans doit être élaboré. La Porte conserve sa suzeraineté et doit approuver l’élection du prince[54].
13 mai : battus à Grahovo, les Ottomans doivent reconnaître en novembre l’indépendance du Monténégro sous la pression des grandes puissances[55].
2 juillet : libération des paysans des apanages (domaines de la famille impériale) en Russie[57].
20 - 21 juillet : entrevue de Plombières. Napoléon III rencontre Camillo Cavour (président du Conseil italien) dans une entrevue secrète (à l’insu même des ministres) à Plombières-les-Bains (Vosges), en vue de favoriser l’unité italienne contre l’Autriche. Le Piémont annexerait les territoires autrichiens (Lombardie et Vénétie), Parme, Modène, le nord des États de l’Église. La Toscane intégrerait l’Italie centrale. L’État du pape serait réduit aux environs de Rome, et le pape recevrait la présidence de la confédération italienne. En échange de son soutien, la France recevrait Nice et le duché de Savoie[58].
21 août : Après deux filles, l'impératrice d'Autriche donne naissance à un fils. L'archiduc héritier reçoit le prénom du fondateur de sa dynastie : Rodolphe.
22 décembre : le prince Alexandre Karađorđević est chassé de Serbie. Neutre pendant la guerre de Crimée, la Serbie, jusqu’alors sous protectorat russe, passe sous suzeraineté ottomane. Le prince Alexandre à qui la Skouptichina (Parlement) reproche sa passivité pendant le conflit, doit son salut à la fuite. Il est remplacé par Milos Obrenovic, qui avait dû abdiquer en 1839 (fin en 1860)[64].
↑M. de Clercq, Recueil des traités de la France, vol. 7, Paris, Amyot, (présentation en ligne)
↑Carlson Anyangwe, Betrayal of too trusting a People : The UN, the UK and the trust territory of the Southern Cameroons, African Books Collective, , 249 p. (ISBN978-9956-558-81-0, présentation en ligne)
↑Collectif sous direction de Yamina Mathlouthi, Les économies émergentes : trajectoires asiatiques, latino-américaines, est-européennes et perspectives maghrébines, L'Harmattan, , 275 p. (ISBN978-2-296-07662-4, présentation en ligne)
↑Ferdinand Marie de Lesseps, Compagnie Universelle du Canal Maritime de Suez. Première assemblée générale des actionnaires 15 mai, 1860. Rapport de M. Ferdinand de Lesseps au nom du Conseil d'administration., Paris, Henri Plon, (présentation en ligne)
↑Almanach de Gotha : annuaire généalogique, diplomatique et statistique, J. Perthes (présentation en ligne)
↑François Buloz, Annuaire des deux mondes : histoire générale des divers états, vol. 8, Bureau de la Revue des deux mondes, (présentation en ligne)
↑Revue des deux mondes, vol. 27, Au bureau de la Revue des deux mondes, (présentation en ligne)
↑Adam Wasserman, A People's History of Florida, 1513-1876 : How Africans, Seminoles, Women, and Lower Class Whites Shaped the Sunshine State, Revised Edition, , 634 p. (ISBN978-1-4421-6709-4, présentation en ligne)
↑Jacques Lacoursière et Claude Bouchard, Notre histoire : Québec-Canada, vol. 6, Éditions Format, (présentation en ligne)
↑Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, et lithographie des artistes vivants exposés au Palais des Champs-Elysées, Paris, Société des artistes français, (présentation en ligne)
↑Bernard Baudouin et Sonia Alfuera Fernández, Verdades sobre el Tíbet, los dalái lamas y el budismo : filosofía de paz contra la violencia en el mundo, Parkstone International, (ISBN978-84-315-5406-4, présentation en ligne)
↑Lewis Hertslet, A complete collection of the treaties and conventions and reciprocal regulations, vol. 10, Londres, Butterworth, (présentation en ligne)
↑Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, vol. 1, Hachette et Cie, (présentation en ligne)