Rouffach est nichée au pied des collines sous-vosgiennes : la superficie du territoire est de 4 005 hectares dont 460 hectares de vignobles et 1 240 hectares de forêt.
Rouffach est la ville de la pierre. Le matériau roi est le fameux grès jaune exploité dans les carrières du Strangenberg dès l'époque romaine et qui fut utilisé pour la construction de tous les monuments de la région (Colmar, Thann, Ensisheim, etc.)
La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Lauch, la Vieille Thur, le Lohbach, le Holtzcanal[2], le Wohlbach[3], le ruisseau l'Ohmbach[4], le ruisseau Baren Bach[5], le Brunngraben[6], le Muhlbach de Pfaffenheim[7], le Renngraben[8], le Rinnengraben[9] et le ruisseau Muhlmattenbach[10],[11],[Carte 1].
La Lauch, d'une longueur de 47 km, prend sa source dans la commune de Linthal et se jette dans l'Ill à Horbourg-Wihr, après avoir traversé 18 communes[12]. Les caractéristiques hydrologiques de la Lauch sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 2,03 m3/s[Note 2]. Le débit moyen journalier maximum est de 29,6 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 30,5 m3/s, atteint le même jour[13].
La Vieille Thur, d'une longueur de 26 km, prend sa source dans la commune de Pulversheim et se jette dans la Lauch à Eguisheim, après avoir traversé 13 communes[14].
Le Lohbach, d'une longueur de 19 km, prend sa source dans la commune de Uffholtz et se jette dans la Lauch sur la commune, après avoir traversé onze communes[15].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Ill Nappe Rhin ». Ce document de planification concerne la nappe phréatique rhénane, les cours d'eau de la plaine d'Alsace et du piémont oriental du Sundgau, les canaux situés entre l'Ill et le Rhin et les zones humides de la plaine d'Alsace. Le périmètre s’étend sur 3 596 km2. Il a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[16].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 614 mm, avec 8,8 jours de précipitations en janvier et 9,3 jours en juillet[17]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 621,8 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17,5 °C, atteinte le [Note 3],[19],[20].
Statistiques 1991-2020 et records ROUFFACH - SA (68) - alt : 285m, lat : 47°57'55"N, lon : 7°17'12"E Records établis sur la période du 01-10-1986 au 26-07-2021
Au , Rouffach est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[23].
Elle appartient à l'unité urbaine de Rouffach[Note 4], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[24],[25]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rouffach, dont elle est la commune-centre[Note 5],[25]. Cette aire, qui regroupe 2 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[26],[27].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (54 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (56,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (37,8 %), forêts (36,7 %), cultures permanentes (14 %), zones urbanisées (3,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,4 %), zones agricoles hétérogènes (2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,1 %), prairies (0,2 %)[28]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Rouffach possède une petite gare à l'est de la ville, située sur la ligne Strasbourg-Bâle.
Routier
La ville est contournée par la RD 83, voie rapide reliant Colmar et Mulhouse. Une liaison entre l'autoroute A35 et la RD 83 à la hauteur de Rouffach est fonctionnelle depuis fin 2016. La commune de Rouffach possède une enclave située au nord-ouest de Soultzmatt.
Toponymie
Les érudits du passé, se basant sur des formes latinisées isolées, voyaient dans Rubeacum et Rubeaquum, un toponyme latin signifiant « eau rouge » (latin rubea aqua « eau rougeâtre » est féminin, « rouge » en latin se disant rubra au féminin), explication reprise parfois telle quelle[29].
En fait, le nom de la ville est attesté régulièrement sous les formes Rubiaco en 662, Rubac 912, RubiacumXIIe siècle et enfin Rufiacum 1215[30].
Ces formes anciennes sont comparables à celles de Royat (Rubiacum 1147), Rougé (in condita Rubiacinse 845), Robiac (de Robiaco 1119)[31],[32], etc.
D'après les toponymistes[33],[34], toutes remontent à Rubiacum, à savoir le type toponymique gallo-roman *RUBIACU, composé du nom de personne Rubius ou Rubbius et du suffixe gallo-roman -ACU. Dans le cas de Rouffach, Rubius a été traité comme Rubus[35].
La ville est au Ve siècle, une résidence des rois mérovingiens d’Austrasie qui construisent le château d’Isenbourg.
Au VIIe siècle, la ville connaît un miracle : le futur évêque de Strasbourg, Arbogast, aurait ressuscité le fils du roi Dagobert II, qui offre, reconnaissant, la ville au prince-évêque de Strasbourg. La cité devient alors la capitale des possessions de l’évêché, sous la forme du Haut-Mundat, dont font aussi partie Eguisheim et Soultz. La ville connaît un fort développement qui permet la construction d’une enceinte.
La ville retrouve ensuite la prospérité, notamment grâce à son vignoble, et reste épargnée par les guerres suivantes.
Durant la période de l'occupation nazie, à partir d', un « Nationalpolitische Erziehungsanstalt » (Institut National Politique d'Éducation, NEPA, populairement connu comme « Napola ») est abrité dans l'hôpital psychiatrique de la ville.
Les armes de Rouffach se blasonnent ainsi : « D'azur à la Vierge de carnation assise sur un trône d'or, vêtue de gueules et d'azur, tenant de sa main droite une haute fleur de lys d'or, la tête couronnée et entourée d'une gloire de même, sur ses genoux l'Enfant bénissant de carnation, au nimbe crucifère d'or, un écusson de gueules à la bande d'argent brochant en pointe. »[36]
À l'origine, les armes et les sceaux de Rouffach différaient légèrement. Dès le XVe siècle, la ville utilisait comme armoirie celle de la seigneurie des évêques de Strasbourg : de gueules à la bande d'argent (celui au pied de la vierge). Le sceau de la Vierge à l'Enfant Jésus, patronne de la ville, existait déjà en 1241. En 1634, les deux furent réunis pour former le blason actuel[37].
En 2015, le budget de la commune était constitué ainsi[44] :
total des produits de fonctionnement : 5 246 000 €, soit 1 080 € par habitant ;
total des charges de fonctionnement : 3 974 000 €, soit 818 € par habitant ;
total des ressources d'investissement : 4 972 000 €, soit 1 024 € par habitant ;
total des emplois d'investissement : 2 472 000 €, soit 509 € par habitant ;
endettement : 5 084 000 €, soit 706 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
taxe d'habitation : 15,60 % ;
taxe foncière sur les propriétés bâties : 10,67 % ;
taxe foncière sur les propriétés non bâties : 48,02 % ;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 50,60 % ;
cotisation foncière des entreprises : 18,5 %.
Environnement
La ville a obtenu en 2007 une troisième fleur au concours des villes et villages fleuris[45]. En 2015, Rouffach a aussi été labellisé « commune nature trois libellules » : elle n’utilise plus aucun produit phytosanitaire pour l’entretien de ses espaces verts.
Jumelages
Bönnigheim (Allemagne). Rouffach est jumelée depuis 1964 à la ville allemande de Bönnigheim, située dans le Bade-Wurtemberg.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[46]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[47].
En 2021, la commune comptait 4 186 habitants[Note 7], en évolution de −7,08 % par rapport à 2015 (Haut-Rhin : +0,59 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Deux écoles maternelles sont présentes sur la Ville de Rouffach (André Malraux et Aux remparts), une école primaire (Xavier Gerber), un collège public d'enseignement secondaire, le collège Jean-Moulin et un collège privé d'enseignement primaire et secondaire, l'Institut Saint-Joseph. Un EPLEFPA (Établissement Public Local d'Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole) est aussi présent, Les Sillons de Haute-Alsace, qui dispose de trois établissements à Rouffach : le Lycée d'Enseignement Général, Technologique et Professionnel Agricole de Rouffach, le CFAA du Haut-Rhin et CFPPA du Haut-Rhin.
Activité sportive et activité d'été
Activité sportive
La Ville de Rouffach dispose de plusieurs infrastructures et clubs sportifs dont :
Un club de tennis (2 courts couverts et de 4 courts en plein air dont deux en « terre battue ») ;
Un club de Handball (COSEC) ;
Un centre équestre ;
Un club de Judo (COSEC) ;
Un club de quille (Maison des associations L'ESCAPADE) ;
Un club de Golf (parcours de 18 trous) ;
Un club de football (2 terrains, dont un synthétique) ;
Un club d'athlétisme (piste 100 m et salle polyvalente).
Activité d'été
La communauté de communes propose plusieurs activités d'été pour les jeunes comme un centre aéré, une journée à Europa-Park, une journée « Lasergame » ou « paintball », une journée au Parc des Eaux Vives, etc.
Économie et services à la population
Centre hospitalier (psychiatrie)
Première zone d'activité ayant reçu le label « zone d'activités numérique » (ZAN)
La zone d'activité à l'est de la ville est dominée par l'entreprise Mahle Behr France, fabricant de climatiseur automobile ; mais également par la recherche pharmaceutique : Clean Data Managment.
Les deux autres grands employeurs de la commune sont le Centre hospitalier de Rouffach ouvert en 1909 ainsi que le supermarché Intermarché.
Église Notre-Dame de l'Assomption (ou Église Saint-Arbogast), église en grès jaune mêlant styles roman et gothique. Une des deux tours est inachevée. La façade comporte une magnifique rosace à vingt lancettes. La nef est en style roman tardif alsacien du XIIIe siècle.
Ancienne halle aux blés (XVIe siècle)[50], aujourd'hui « Musée du bailliage », musée d'histoire locale géré par la Société d'histoire et d'archéologie du canton de Rouffach[51].
Tour des Sorcières, La tour des sorcières est la dernière tour subsistant des fortifications de la ville. La base ronde est la partie la plus ancienne et date du XIIIe siècle. Le reste de la tour a été construit dans le XIVe siècle. Elle a servi de prison pendant des siècles[52].
Église Notre-Dame de l'Assomption.
Intérieur de l'église Notre-Dame de l'Assomption.
Ancienne halle aux blés (1524), Musée du bailliage.
Ancienne halle aux blés (1524), Musée du bailliage.
On racontait qu'à Rouffach la potence était impressionnante. Un jour, un bourg voisin dont le gibet se trouvait en mauvais état pria Rouffach de lui prêter le sien. Les gens de Rouffach refusèrent : leur gibet était fait pour eux et leurs enfants, et non pour des étrangers[68].
Festivités
Trail du Petit-Ballon (courses de 54, 28, 16 et 7 km): début mars
Foire La passion d'un terroir Sa-Cré: week-end de l'Ascension
Fête de la sorcière, le samedi suivant le 14 juillet: fête médiévale et familiale, réalisée par des bénévoles rassemblés en confrérie. Cette dernière conduit le cortège et intronise les nouvelles sorcières. Après une série d'animations dans la journée, les participants sont invités le soir à emprunter le Sentier de l'étrange[69]. Créée en 1994, elle accueille 10 000 personnes en une seule journée ; en 1996, elle reçut le 3e prix de la meilleure fête en France ; elle est célèbre pour son sentier de l'étrange.
Rouffach en fête: début août
Marche populaire: dernier weekend d'octobre, organisée par l'accordéon-club de Rouffach : 5, 11, 20 et 30 km
Le marché de Noël artisanal: début décembre
Personnalités liées à la commune
Woelflin de Rouffach († 1355), sculpteur, maître d'œuvre, actif sur le chantier de l'église Notre-Dame.
Conrad Pellican (1478- 1556), humaniste, philologue hébraïsant et théologien protestant qui est l'un des précurseurs des études judaïques en allemand.
Hubert Ott (1964-aujourd'hui) : député du Haut-Rhin.
Pour approfondir
Bibliographie
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 663 p. (ISBN2-7165-0250-1)
Rouffach, pp. 362 à 371
Jacques Ehrart et Pierre-Paul Faust, Rouffach : découverte d’un patrimoine, Rouffach : Ville de Rouffach,
Pierre-Paul Faust, Rouffach in Le Haut-Rhin, Colmar,
Dictionnaire des Communes
Thiébaud Walter, Abrégé de l'histoire de la ville de Rouffach,
Thiébaud Walter, Rouffach, son passé, ses curiosités et ses ressources, Éditions des Dernières nouvelles,
Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Alsace
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 21/05/2024 à 02:05 TU à partir des 110 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/03/2015 au 01/04/2024.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Pour éviter une trop forte concentration des scrutins, la loi du 22 février 2021 a reporté les élections régionales et départementales de juin 2027 à mars 2028[39].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑J. Ehrhart & P.P. Faust, Le site de Rouffach, topographie & histoire, Annuaire de la Société d'Histoire des Régions de Thann-Guebwiller, 1993-1999, t. XIX, 7-13.
↑Loi du 22 février 2021 portant report, de mars à juin 2021, du renouvellement général des conseils départementaux, des conseils régionaux et des assemblées de Corse, de Guyane et de Martinique.
↑P.B., « Rouffach : Jean-Pierre Toucas élu maire : L'installation du conseil municipal de Rouffach a eu lieu ce samedi 23 mai, à l'ancien hôtel de ville de Rouffach. Sans surprise, Jean-Pierre Toucas a été reconduit dans ses fonctions pour la 6e fois consécutive. », L'Alsace, (lire en ligne)