Initialement prévues en mars, elles sont repoussées de trois mois en raison de la pandémie de Covid-19. Elles ont lieu en même temps que les élections régionales.
Contexte
Initialement prévu en , le scrutin est reporté de plusieurs mois en raison de la pandémie de Covid-19 en France[1],[2],[3], à la suite des préconisations de la mission Debré rendues le [4]. En , le gouvernement envisage de repousser de nouveau les élections, à l'automne, mais y renonce en raison du refus de l'opposition et des maires[5],[6].
Les élections ont lieu au scrutin majoritaire binominal à deux tours. Le système est paritaire : les candidatures sont présentées sous la forme d'un binôme composé d'une femme et d'un homme avec leurs suppléants (une femme et un homme également)[7].
Pour être élu au premier tour, un binôme doit obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de suffrages au moins égal à 25 % des électeurs inscrits[8]. Si aucun binôme n'est élu au premier tour, seuls peuvent se présenter au second tour les binômes qui ont obtenu un nombre de suffrages au moins égal à 12,5 % des électeurs inscrits, sans possibilité pour les binômes de fusionner. Si un seul binôme a obtenu 12,5 % des inscrits, ou si aucun binôme n'a obtenu au moins 12,5 %, les deux binômes ayant obtenu le plus de voix au premier tour peuvent se présenter[9],[10]. Est élu au second tour le binôme qui obtient le plus grand nombre de voix[8].
À partir du redécoupage cantonal de 2014 des cantons, il y a 2 054 cantons qui sont découpés de manière à assurer que, dans chaque département, les cantons aient approximativement la même population.
la Collectivité de Corse, qui exerce depuis 2018 les compétences des départements corses ; l'Assemblée de Corse est élue en même temps que les conseils régionaux[14], mais selon des modalités différentes.
Par ailleurs, le conseil départemental de Mayotte exerce également les compétences d'un conseil régional. La collectivité européenne d'Alsace, créée au , exerce les compétences dévolues jusque là aux conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, ainsi que des compétences spécifiques ; son assemblée délibérante, qui porte le nom d'assemblée d'Alsace est élue pour la première fois lors de ces élections départementales, dans les mêmes circonscriptions cantonales.
Afin de tenir compte de la crise sanitaire générée par la pandémie de Covid-19 en France, des dispositions spécifiques sont apportées aux élections départementales de 2021. La loi du prévoit que chaque électeur peut être titulaire de deux procurations, porte la durée de la campagne officielle à 19 jours au lieu de 12 avant le premier tour des élections (art. 7) et avance de ce fait d'une semaine la date limite de dépôt des candidatures, qui aura lieu au plus tard le cinquième lundi qui précède le jour du scrutin, à midi. Elle majore également de 20 % le plafond des dépenses de propagande, compte tenu de l'allongement de la campagne.
Incidents électoraux
Diffusion des professions de foi
Les élections départementales et régionales sont marquées par de sérieuses difficultés dans l’envoi des traditionnelles professions de foi électorales, que de nombreux électeurs ne reçoivent pas chez eux[15]. Dans l’entre-deux-tours, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pointe notamment la responsabilité d’Adrexo, une société privée chargée de distribuer la majorité des plis[16]. Des problèmes similaires interviennent pour le second tour[17].
Pour faire la lumière sur ces défaillances, une mission d'information est mise en place au Sénat. Dans son rapport publié le , il est indiqué que selon La Poste et Adrexo plus d'un quart des électeurs n’a reçu aucun document en vue du premier comme du second tour des élections départementales, soit beaucoup plus que ce qu’indiquait le gouvernement dans un premier temps. La commission des Lois du Sénat estime cependant que ces pourcentages sont en réalité plus élevés et fait état d’un « scandale », qui serait attribuable aussi bien au ministère de l’Intérieur qu’à la société Adrexo et qui aurait contribué au taux d’abstention record lors de ce scrutin[18],[19].
Le , en raison de ces nombreux dysfonctionnements, le ministère de l'Intérieur résilie le contrat qui le lie à Adrexo pour la distribution de la propagande électorale et précise que la mise sous pli des documents sera dorénavant effectuée par les services des préfectures et non plus par des sociétés privées[20].
Votes au premier tour
Au premier tour, une quarantaine de bureaux à Marseille n'ouvrent pas à l’heure en raison d'un manque d’assesseurs ou de présidents. Afin de permettre la tenue des scrutins, la police procède alors à la réquisition de citoyens. À la mi-journée, plusieurs bureaux ne sont cependant toujours pas ouverts. Cette situation suscite les critiques de l’opposition nationale, les services juridiques de plusieurs candidats indiquant qu’une telle situation est sans précédent dans le pays et pourrait conduire à l’annulation d’élections[21],[22]. Une pénurie d'assesseurs est également constatée dans d’autres communes[21], tandis que des témoins indiquent que des enveloppes se sont retrouvées sans explication en dehors de bureaux de vote[21].
À l'instar des élections régionales, les élections départementales de 2021 sont marquées par une très forte abstention, s'élevant en moyenne aux deux tiers des inscrits.
Les équilibres politiques ne sont globalement pas modifiés. La droite et le centre consolident l'avance obtenue aux élections départementales de 2015 en faisant basculer les Alpes-de-Haute-Provence, l'Ardèche, le Finistère, le Puy-de-Dôme et le Val-de-Marne, dernier conseil départemental à être présidé par le PCF (depuis 1976). La gauche récupère néanmoins la Charente, les Côtes-d'Armor et le Tarn-et-Garonne, perdus en 2015. De son côté, le RN échoue à concrétiser ses ambitions dans les départements du littoral méditerranéen tandis qu'il perd plusieurs conseillers départementaux dans l’ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais[26]. Enfin, en Guadeloupe, les socialistes perdent le département au profit de la GUSR, parti du président du conseil régional Ary Chalus, affilié à LREM.
Lors du scrutin de 2015, trois départements n'avaient élu que des conseillers de droite (la Haute-Savoie, le Var et les Yvelines[27]). Ils sont désormais six, rejoints par l'Eure-et-Loir, la Haute-Marne, le Rhône et la Vendée, alors que la Haute-Savoie élit cette fois un binôme divers gauche.
Notes et références
Notes
↑ a et bDans l'Aisne, droite et gauche progressent au détriment de l'extrême-droite, qui disparaît de l'assemblée.
↑La progression de la droite dans le Var se fait au détriment de l'extrême-droite.
↑ a et bDans le Vaucluse, droite et gauche progressent au détriment de l'extrême-droite.